L’ancien ministre de l’Hydraulique et de l’Environnement et président régional du Moden Fa Lumana de Tillabéry, a de quoi interloquer. Soupçonné d’être le cerveau du complot qui mine le parti du chef de file de l’opposition, l’homme, qui est présenté comme le maître de conscience de Noma Oumarou, est dit bourré d’ambitions démesurées qui l’aveuglent au point de se lancer dans une aventure sans issue. Pris à la gorge lors de la dernière conférence régionale de Tillabéry, Issaka Issoufou, rapportent des sources crédibles, a dû s’incliner et demander rémission de ses fautes devant ses camarades déterminés à le débarquer de son poste de président régional s’il ne se ressaisissait pas.
Après cet épisode, on a cru l’homme apaisé et revenu à de bons sentiments. Il a même effectué une visite à Hama Amadou à qui il a réaffirmé sa loyauté et sa fidélité au parti. Que neni ! Saisissant l’occasion de la décision de justice récente qui dit que Noma Oumarou reste et demeure président par intérim du parti, Issaka Issoufou refait surface dans son jeu de prédilection, s’affichant cette fois-ci à visage découvert aux côtés de son cheval de Troie, dans une posture de blocage, la même depuis des mois. Il est, des huit présidents régionaux que compte le Moden Fa Lumana Africa, le seul qui soit dans cette posture trouble et préjudiciable aux intérêts du parti de Hama Amadou.
Selon des informations persistantes, l’homme serait derrière une fortune colossale, faite surtout de biens immobiliers de grand standing acquis dans l’exercice de ses fonctions de haut cadre de l’Etat, notamment lorsqu’il était, successivement, directeur des travaux neufs, puis secrétaire général du ministère de l’Hydraulique. Mais il est surtout pointé du doigt dans les milieux de Lumana comme étant le responsable du départ de tant de militants qui, eux, avaient très tôt compris qu’Issoufou Issaka n’était pas de bonne foi et qu’il risquait de faire voler le parti en éclats : Daouda Nouhou, Lady Gros ainsi que de Ladan Tchiana et leurs soutiens. Aujourd’hui, nu dans ses desseins véritables pour le parti, Issoufou Issaka joue probablement son ultime carte, une sorte de va-tout dans laquelle il ne se gêne pas du tout de casser du Hama Amadou à chaque fois qu’il en a l’occasion. Affaire à suivre.
Laboukoye