Le parti de Hama Amadou, le Moden Fa Lumana est à la croisée des chemins. Le parti fête ses douze années d’existence et de combat, d’affirmation et d’animation sur l’échiquier politique national, heureux d’un parcours élogieux pendant lequel il a enduré les épreuves les plus iniques que des adversaires lui ont imposées au point de lui dénier sa place dans le pays et dans la démocratie. C’est donc l’heure des bilans pour voir, après une décennie d’existence, ce qui a marché bien, et ce qui a marché moins bien. Ce bilan s’impose pour tracer de nouvelles voies, et porter de nouvelles ambitions, pour le pays et sa démocratie, pour le parti et ses militants, dignes et courageux qu’on trouve aujourd’hui dans tous les coins du pays, refusant de courber l’échine, plus que jamais confiants en leur choix, pour résister et refuser de renoncer à leur personnalité. Dans les moments difficiles qu’il vit aujourd’hui, le parti a le devoir de ce diagnostic salvateur pour refonder le parti car le parti peut au moins croire à une restructuration et à son renforcement par le seul fait qu’il ait encore une base toujours solide et fidèle, le parti faisant sa cohésion autour d’un homme – Hama Amadou – et l’idéal qu’il porte pour son pays. Ceux qui, manipulés par des adversaires pour jouer aux trouble-fête ont fini par se rendre compte qu’ils n’ont aucune emprise sur le parti et ses militants et que leur subversion n’aura servi qu’à détruire leur propre image pour les isoler davantage sur le champs politique, lorsque, après leurs agitations et leur rébellion téléguidée contre le parti, ceux qui les employaient pouvaient se rendre compte qu’ils ne pèsent pas trop dans le parti pour chambouler son électorat, et détruire le parti ainsi que certains adversaires le désiraient, peuvent alors faire le constat amer de leur échec, pour ainsi mettre fin à des carrières politiques qui s’annonçaient pourtant belles et élogieuses dans un parti qu’ils ont voulu détruire pour vendre leur âme. Ah, les impétueux… pressés d’aller compter des milliards. En voulant trop gagner… Lumana observe, à juste titre, un temps de pause pour la rétrospective de son parcours.
Dès sa création, au regard de l’engouement que le parti suscitait auprès des Nigériens déçus d’années de démocratie échouée, et dès les premières élections auxquelles le parti participait, le Moden Fa Lumana s’est révélé un parti qui compte sur l’échiquier, un parti d’avenir, solidement installé dans les huit régions du pays et dans la diaspora où il est l’un des plus implantés, mais aussi comme une force politique incontournable, en tout cas avec laquelle il faut désormais compter et ce nonobstant la campagne de sape, de diabolisation et de dénigrement qui l’a visé. Le PNDS l’ayant bien compris a dû compter sur le parti et son leader pour arriver au pouvoir en 2011, mais jouant d’abord à séparer stratégiquement deux compagnons politiques que des années de cheminement de combats partagés avaient unis, Hama Amadou et Tandja Mamadou desquels le MNSD se rappelle si nostalgiquement. Mais ce PNDS, a vite oublié et joua à liquider le Moden Fa Lumana et son leader dont il oubliait, sous la brillance du pouvoir, les bons offices de Hama Amadou et de son parti convoités à l’époque. Il usa alors de diabolisation du parti présenté comme un parti extrémiste dans ses combats et ses prises de position, certains n’hésitent même pas à le présenter comme un parti ethniciste alors même que le parti, dès sa première année pouvait avoir des députés dans les huit régions du pays et au niveau de la diaspora, toute chose difficile pour bien d’autres partis qui existent depuis plus de vingt ans. Pourtant, un tel regard ne sied qu’au PNDS d’Issoufou Mahamadou qui pouvait refuser qu’aucun autre parti n’ait de place dans sa région voulant faire croire qu’il est le seul que les siens pouvaient aimer pour dénier, par des élections biaisées, aux autres partis politiques du pays quelques ancrages dans ce qui serait « son pays ». Une telle manière de se positionner est un mauvais message pour la démocratie car, pour aucune raison, tout Tahoua ne pouvait aimer que le PNDS, ou disons qu’Issoufou. Pourquoi d’ailleurs, à Tahoua, tout le monde devrait l’aimer ? On a même vu, comment, jouant sur certaines cordes sensibles, certains avaient été arrachés à Hama Amadou et souvent à Seini Oumarou et à Ladan Tchana, défendant l’idée saugrenue selon laquelle, ils n’auraient aucune raison d’être avec ceux-là pour les appeler à revenir au bercail, et ils sont partis ! Mais d’autres ont résisté à cet « appel insidieux du pays » parce qu’ils croient aux valeurs qu’incarne Hama Amadou, à l’idéal qu’il poursuit pour le Niger, pour sa cohésion et pour sa prospérité, pour sa démocratie et pour son rayonnement dans le monde. Ils sont d’ailleurs nombreux et l’on ne peut que rendre hommage au nom de la démocratie et de la nation. Comment alors ne pas saluer le déterminisme de Manane Sani, Secrétaire Général du Parti, de « Léger », et de « Boiteux » de Maradi qui résistèrent au chant des sirènes, confiants en ce que le Niger doit être une nation car ne pouvant avoir de chance de survivre lorsque les acteurs politiques doivent agir sur des clivages trop sensibles. Nous aimons être une nation.
On aura alors tout fait pour démonter le parti de Hama Amadou et même quelques brebis galeuses débauchées ne réussirent pas à saper le parti qui est en construction. Beaucoup d’entre elles finirent par se casser le nez : Méréda et sa clique avaient été obligés, faute d’ancrage dans la grande et vaste ville de Niamey, de plonger carrément dans le parti d’Issoufou pour lequel ils se rebellaient contre le parti, n’ayant plus aucune force pour s’affirmer, et dilués dans un PNDS qui a fini d’avoir besoin de leurs services, ils végètent depuis des mois dans un anonymat, plus que jamais enterrés politiquement. Issoufou Issaka, contraint de sortir de ses ambiguïtés, fit le choix du parti pour lequel on le soupçonnait de bosser depuis des temps, tapi à l’ombre du parti, mais, après plus d’une année de plongée dans les grands marécages roses, l’homme n’est plus envahi que par des cauchemars, les dernières élections auxquelles il participait sous la bannière du PNDS finirent par révéler la dimension squelettique de sa représentation dans le Songhay qu’il prétendait pouvoir offrir à ses recruteurs.
Aucun des renégats du parti n’aura eu la gloire qu’il espérait par la turpitude qu’il a choisie dans sa conduite politique faite de lâcheté pour payer si mal un homme, Hama, qui a su lui faire confiance et croire qu’il peut en abuser et lui donner des soucis : nul ne peut rabaisser les bonnes âmes que Dieu, dans son infinie bonté, a bâties. Et pour cause, depuis des années, Hama Amadou n’a jamais porté de haine contre ceux qui, adversaires reconnus, l’ont à tort offensé, à plus forte raison à ceux qui l’ont trahi et sur lesquels, jamais il n’a aussi communiqué pour exprimer quelques rancoeurs. N’est-ce pas Wassalké Boukari ? Beaucoup de ceux-là ont compris, alors qu’ils se donnaient des ailes, que sans Lumana et sans Hama Amadou, ils n’existent pas politiquement et qu’ils ne peuvent se targuer d’aucune popularité. On ne les aimait que parce qu’à un moment de leur engagement politique, ils ont montré de la fidélité à Hama Amadou et de l’engagement pour ses idéaux et son combat politique. Bazoum Mohamed, semble l’avoir aussi bien compris pour ne pas vouloir d’hommes capables de trahison pour travailler à la reconquête de la version originale que de se contenter de copies qui ne peuvent jamais lui donner Lumana. Noma, dans ses gémissements d’agonie, sait bien qu’il ne lui reste plus aucune vie politique au Niger, à plus jamais suicidé politiquement par les comportements peu honorant qu’il a eus en politique. Ses aboiements derrière un parti qu’il continue de poursuivre ne changeront rien à l’épopée du parti portée par des enfants dignes d’un pays pour lequel ils ont des ambitions fortes.
Le parti, incontestablement, est devenu depuis plus de dix ans, le faiseur de roi quand, par des subterfuges on lui refuse d’aller dans la compétition à chances égales, et il a fallu qu’il soutienne pour une fois, Issoufou Mahamadou après plusieurs essais infructueux pour que le PNDS arrive enfin au pouvoir et en 2011, et en 2016, même quand son candidat – toujours Hama Amadou – est emprisonné, privé de campagne électorale, celui-ci s’impose même dans l’inconfort, comme le challenger d’un président-candidat qui n’avait que ce moyen pour le battre, notamment en le mettant hors course de fait par l’emprisonnement stratégique propre aux Gondwana, pour se déclarer vainqueur d’une élection qu’il laisse sans goût et sans enjeu, quand, au finish, son parti finit par boycotter un scrutin biaisé. Et la participation trop faible prouve à suffisance le rejet de la part des Nigériens d’une telle élection. Et l’homme ne dut s’imposer au peuple que par la terreur. Aussi, en 2021, alors qu’il est disqualifié pour les mêmes peurs qu’on a de l’affronter, il choisit, par les calculs dont lui seul avait les secrets, Mahamane Ousmane, un homme politique dont l’aura est à terre dans le pays, pour finalement resusciter son étoile « morte », et par une campagne des plus vivantes, Hama Amadou, son Lumana et d’autres alliés, jurant de le porter au pouvoir, se servant des colères et des déceptions des Nigériens, avaient réussi ce qui serait du miracle, avec les premiers résultats qui donnaient gagnant le candidat de l’Opposition avant que, effrayé par le déluge qui arrive, l’usurpateur Issoufou au moyen d’arithmétiques nouvelles, joue pour imposer une pause dans la proclamation des résultats, le temps, de trafiquer des chiffres pour réinventer de nouveaux résultats et renverser la vapeur, et déclarer vainqueur le candidat pourtant dominé et en passe de perdre l’élection pour laquelle les électeurs nigériens exprimaient un grand intérêt. On se rappelle d’ailleurs que les résultats, peu raisonnés et rationnelles, avaient fini par pousser dans les rues des foules en colère qui refusaient l’escroquerie, maintenant pendant trois jours à Niamey la pression et la tension, ce tant que les vrais résultats ne seront pas annoncés. Lumana, vis-à-vis de Mahamane Ousmane et du RDR-Tchendji, avait alors honoré son engagement de le porter au pouvoir. Et on aurait cru que seul le parti de Hama Amadou se mobilisait pour défendre l’élection revendiquée d’Ousmane, tous les autres leaders devenant invisibles, ne pouvant même pas assumer politiquement la lutte engagée et qui pouvait se justifier quand, tous, partout à travers le pays, pouvaient faire entendre qu’ils n’accepteront jamais que leur victoire leur soit volée. Qu’y avait-il à faire sinon qu’à défendre la victoire par la lutte ? N’est-ce pas que Bazoum lui-même, les invitait à créer le rapport de force ? Terribles politicards !
Et comme il fallait s’y attendre, c’est Lumana qui paie pour la lutte car ses leaders et ses militants qui sont arrêtés et placés en détention, et avec eux, quelques autres qui pouvaient être embrigadés pour donner un semblant d’objectivité dans des arrestations pourtant trop et gravement sélectives. Il a fallu plusieurs semaines pour que cette Opposition sorte pour en faire un point dans une déclaration politique publique. Et depuis, par les comportements des uns et des autres, par le profil bas qu’ils affichent, par leurs silences suspects et presque complices, l’on avait commencé, à juste titre, à se poser un certain nombre de questions. Hama Amadou, aura-t-il été trahi par ceux à qui il aura plus fait confiance ? Nombre de ceux qui étaient si proches de lui, pouvaient-ils être dans la combine ? Peuvent-ils avoir peur d’agir contre le parti, sachant qu’ils n’ont aucune chance d’être entendus et compris dans un tel choix ? Ali Marafa, alias Ali Téra, plus récemment, en sait quelque chose. Et pour cause, malgré le calme précaire, l’ardeur militante des militants qui croient encore à leur leader et à ses combats ne s’est pas éteinte, pour autant. Lumana, dans ses bases reste debout même si ses structures gouvernantes semblent se morfondre dans une léthargie qui pourrait faire croire que le parti a baissé les bras et renoncé à ses combats. Il n’en est rien. Les structures de masse de la ville de Niamey, comme pour annoncer une nouvelle rentrée politique pour le parti – non pour l’Opposition – préparent la commémoration du 12ème anniversaire du parti, et à l’occasion, l’on se rendra compte que le parti existe et qu’il survivra aux épreuves qu’il traverse, les bases restant intactes même quand le leadership fait souvent défaut à la tête des structures, et hésite. Aujourd’hui, le parti traverse des moments de doute avec des acteurs dont on peut s’interroger, eu regard à certains comportements qui frisent la subversion par leurs engagements dans le parti, sur leur militantisme à tout point de vue peu fiable. Comment ne pas se poser ces questions quand, après que tous dans le parti aient fait entendre que malgré les montages judiciaires grossiers d’adversaires, Hama Amadou reste le candidat du parti, qu’il pleuve ou qu’il neige, l’on ne vit presque personne se mobiliser pour cette candidature, rejetée et finalement « acceptée » ainsi que l’attitude résignée des responsables du parti pouvait le justifier, non sans choquer une base trahie.
Quelle peut-être aujourd’hui, la relation du Moden fa Lumana au sein d’une opposition qui ne sait pas assumer ses combats, et qui finalement, est incapable de faire front commun, dans les épreuves qui peuvent entamer sa cohésion pourtant indispensable à tout succès politique ? Peut-elle avoir déjà oublié qu’elle est la plus forte et qu’elle gagnerait à croire à sa force ? Peut-elle comprendre que les graines de la division qu’on tente de semer en son sein ne font que l’affaire d’adversaires qui ont désormais conscience de leur fragilité politique depuis que face aux défis du pays, ils sont incapables de sauver la nation, et de faire vivre la démocratie et promouvoir une gestion saine de la cité ? Et à Mahamane Ousmane, cette question : peut-on seulement faire de la politique avec de la gentillesse ? Les vieilles démocraties, notamment celles des Etats-Unis et de la France, n’ont-elles pas donné récemment, la preuve de la nécessité des luttes sociales et politiques pour changer les sociétés ? Tout peuple qui ne lutte pas n’a jamais eu ce qu’il veut. Et de ce point de vue, c’est trop naïf que de croire que la Cour de la CEDEAO à laquelle pourtant on dit se méfier puisse sensément donner à Ousmane ce qu’il est incapable d’imposer par les moyens de lutte que la Constitution lui offre et que les Nigériens, peut-il s’en souvenir encore, lui donnaient par un vote-sanction massif fait en sa faveur ? Mais il n’a pas su défendre leur vote. Il refuse de se servir de sa force pour se servir de la CEDEAO, ce syndicat décrié, peu crédible, même pour lui. Et les militants de l’Opposition en étaient déçue, remontrés contre leurs leaders, allant se terrer dans leurs déconvenues.
On comprend que, par manque de solidarité à la cause de ses responsables et militants arrêtés souvent abusivement, le Moden fa Lumana, ait pris ses distances vis-à-vis d’une telle opposition devenue souvent peureuse et dont il boudait certaines manifestations, au point où nombre de ses militants, en catimini, négocient leur ralliement au pouvoir contesté et ce jusqu’à cette déclaration humiliante qui vaut une capitulation pour un Kiishin Kasa qui, officiellement, prend ses clics et ses clacs, pour rejoindre le camp du pouvoir, arguant une main tendue que personne n’a pourtant vue dans le pays pour justifier sa reddition. Et même si elle venait, peut-on s’y jeter comme ça, sans avoir défini, un code de conduite minimum autour de questions de justice et de bonne gouvernance, au moins ? Mais la responsabilité des énergies qu’on a dans la balance c’est tentant…Et ça corrompt une conscience.
En tout cas pour le cas du Moden Fa Lumana et la prétendue volonté de fumer le calumet de la paix des braves, selon la voix autorisée de son Secrétaire Général, ne saurait se faire qu’au travers de clauses définies, pour le seul Niger que son parti met toujours en avant de tout commerce ou contrat politiques. Le Moden Fa Lumana ne vendra plus son âme et ce à un moment où les Nigériens sont déroutés, perdus sur les chemins. Inquiets.
Pour autant, et malgré tant de supputations, jamais officiellement, le Moden fa Lumana, ne s’est jamais prononcé sur sa relation au sein de la majorité, à plus forte raison, avec « son » candidat, Mahamane Ousmane. Il est vrai qu’il fut des temps où ses responsables étaient peu visibles autour d’Ousmane à l’occasion de certaines déclarations, et cela, se comprend quand on considère, la manière par laquelle, l’Opposition a choisi de gérer les arrestations opérées dans les rangs de l’Opposition, et l’après-élection pendant laquelle, elle était devenue amorphe, sans voix, si ce n’est celle de Ladan Tchana qu’on peut entendre, ici et là. Mais à la dernière déclaration, le Secrétaire Général du parti était bien là, entourant, avec d’autres responsables de la coalition, le président Ousmane. Mais cette image ne suffisait pas à éteindre la polémique et un autre événement, venait l’enflammer de plus belle.
L’invitation au dîner du Secrétaire Général adressée au chef de fil de l’Opposition qui n’est autre que le président du parti de Hama Amadou, a dons réanimé le débat, l’opposition, sur une telle civilité faite par une personnalité d’une organisation internationale, ne pouvant pas accorder ses violons, et le Moden fa Lumana qui refuse une radicalité improductive, ne serait-ce que pour faire entendre la voix d’une opposition mécontente, en face d’une personnalité d’un tel rang qui doit entendre en face d’acteurs concernés, le malaise nigérien et peut-être pour pouvoir le comprendre mieux, fit le choix controversé d’y assister quand même malgré les divergences qui débordent de ses cercles pour intéresser des adversaires qui attendent depuis longtemps l’implosion, de manière assumée, alla à la rencontre, laissant le débat se dégonfler derrière lui. A certains moments, il faut savoir ce qu’on veut exactement pour savoir s’offrir les moyens de ses ambitions. Si seulement, l’Opposition pouvait faire son mea-culpa. Dans l’inaction, elle ne pourra rien avoir. Ni pour elle-même, ni pour le pays. En ne combattant pas, elle se détruire et fait perdre confiance à ses militants qui ont cru qu’elle pouvait être capable de porter ses combats.
Désormais, on ne peut donc plus demander le sale boulot de l’opposition qui implique la lutte responsable et assumée, si c’en est un, au seul Lumana. C’est un combat commun pour lequel, chacun doit se sentir engagé pour s’investir comme il le faut, et dans l’intérêt de tous et du pays. C’est aussi de la survie de chacun qu’il s’agit, peut-être même, au-delà, de la survie de la démocratie nigérienne. Plus jamais, au Niger, les uns et les autres doivent comprendre qu’ils ne se battent pas que pour un homme ou pour des hommes, mais pour des principes qui fondent la démocratie, pour des valeurs universelles de liberté et de justice auxquelles, le Niger ne saurait renoncer. La radicalité systématique est suicidaire et souvent il faut savoir mettre de l’intelligence dans ses luttes. D’ailleurs, l’on ne peut qu’être surpris que des gens qui ont refusé d’aller à une lutte au moment où c’était historiquement nécessaire pour jouer à la détente, puissent aujourd’hui faire croire qu’ils seraient plus disposés à mener un combat alors que toutes les troupes déçues sont mises en « mode somnolence », ou pour rester à la mode, en « mode veille ».
Il ne faut pas oublier que face à ces mêmes comportements, certains avant Kiishin Kasa, étaient partis de l’Opposition, déçus de ce qu’elle n’ait pas de vision sur son combat, peut-être ne sachant même pas comment peut-elle désormais mener son combat s’il lui en reste encore un à mener.
En attendant que l’opposition règle ses contradictions qui la traversent pour avoir une claire conscience de son existence et de sa raison d’être, le parti de Hama Amadou, fait son bilan, peut-être son mea-culpa, pour se restructurer et consolider sa base et s’organiser pour ses combats, les mêmes qu’il a menés depuis plus de dix ans, sans jamais renoncer à ses convictions, à son idéal politique, et à la seule chose qui l’engage et qui vaille pour lui : le Niger, ce Niger justement qui va si mal aujourd’hui et pour lequel, depuis des années, Hama Amadou, alors que d’autres pouvaient ne pas comprendre la portée de ses combats, s’inquiétait à juste titre jusqu’à ce que ce qu’il redoutait arrive aujourd’hui au pays. Peut-être que le parti a compris que personne ne doit se servir de lui. Et aujourd’hui, plus qu’hier, il repense sa place et son rôle dans la coalition, et sa redynamisation sur l’échiquier pour demeurer pour le Niger, le seul parti de l’espoir qui reste pour un peuple qui veut réapprendre à rêver, et à espérer. A espérer de nouveaux jours, faits de paix et d’harmonie. De justice et de dignité. Pour le parti, débarrassé de mégères et de défaitistes. Pour le Niger surtout.
Isak