Le Niger tendrait-il vers un conflit électoral inévitable ? Récusée par l’opposition politique et une bonne partie de l’opinion nationale nigérienne en raison de l’appartenance de la plupart de ses membres au Pnds Tarayya qui garde également la haute main sur la direction de l’informatique et du fichier électoral biométrique Difeb), la Commission électorale nationale indépendante (CENI) semble ignorer royalement les accusations qui sont portées contre elle. Des accusations étayées, malheureusement pour elle, de preuves et de faits intangibles. Il n’y a pas une seule étape du processus électoral qui ait été menée dans le respect des règles établies ; Les audiences foraines, les enrôlements, la campagne électorale illégale de Mohamed Bazoum et à présent l’audit du fichier électoral. Tout le processus a été émaillé de frictions. Mais, ni les protestations, ni les contestations, encore moins les déclarations de principe, n’ont suffi à arrêter la Ceni et ceux qui l’instrumentalisent dans la volonté d’organiser les élections suivant leur volonté et leurs desiderata. Le vendredi 11 septembre 2020, Me Souna Issaka et son équipe ont posé l’ultime acte qui parachève leur mission. Ils ont, au palais des congrès de Niamey, procédé à la remise des conclusions de l’audit du fichier électoral. Un audit sur lequel pèsent des doutes sérieux quant à son effectivité et à sa fiabilité. Pour l’opposition et les non affiliés, il n’y a pas de doute, le pouvoir en place est décidé à engager les Nigériens dans un bras de fer, une confrontation, pour défendre leurs suffrages et empêcher, comme l’a déclaré le chef de file de l’opposition, qu’on leur impose des gens qu’ils n’ont pas élus. À ce forcing pour conserver le pouvoir, les Nigériens s’organisent pour empêcher toute élection sur des bases frauduleuses en se donnant la main dans le cadre de fronts de regroupements entre partis politiques de l’opposition, des non affiliés et des organisations de la société civile.

A.DOUDOU