En prenant la parole lors de la cérémonie de restitution des conclusions de l’audit du fichier électoral, Désiré, le conseiller spécial de la Secrétaire générale de l’OIF, a dit ceci : « je voudrais à notre tour vous remercier d’avoir permis d’organiser cette cérémonie de restitution de l’audit du fichier électoral biométrique dans de bonnes conditions et pour avoir permis à nos experts de travailler dans les bonnes conditions même si la situation a été un peu difficile, mais quand-même ils ont fait un excellent travail ». Des propos abracadabrants qui prouvent à suffisance l’embarras total de Désiré Nyaruhirira. «… même si la situation a été un peu difficile … » ! Tout est là, dans ce bout de phrase qui met de l’eau au moulin de l’opposition et des non affiliés dans leur contestation de cet audit de plus de 7 millions d’électeurs en deux jours, les trois autres jours étant prévus pour la rédaction du rapport.
Mes propos vont s’activer sur trois (3) principaux points : Le premier point c’est de définir le cadre d’intervention des experts de l’OIF, après ce sera la nature et la portée de l’audit et enfin de vous parler des principaux résultats qui sont couplés de recommandations. C’est la méthode qui est toujours faite dans l’exercice de la Francophonie d’ailleurs avec les frères et soeurs de la CEDEAO. Mesdames et messieurs l’organisation de la Francophonie a été sollicitée par les autorités nigériennes pour apporter un appui technique dans le cadre des opérations électorales qui se tiendront à la fin de l’année. Cet appui technique s’inscrit dans les missions de l’OIF tel que défini dans la déclaration de Bamako, l’OIF dispose d’une longue expérience en la matière, elles s’appuient sur des experts de haut niveau issus des pays francophones, ces experts ont tous une expérience reconnue des travaux d’évaluation d’audit des fichier électoraux,
A.Y
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Outre l’attitude du pouvoir tendant à empêcher tout audit du fichier électoral, il y a d’autres bonnes raisons de croire au bien fondé des accusations de l’opposition et des non affiliés. L’audit du fichier électoral togolais est évoqué avec fracs pour démontrer le non sérieux de l’Oif qui semble cautionner et soutenir la mascarade électorale en cours au Niger. Pour un fichier électoral deux fois moins volumineux que celui du Niger avec 7 334 000 d’élections inscrits, la même Oif a dépêché quatre experts au Togo qui ont travaillé 30 jours pleins pour réaliser l’audit dudit fichier. Où se trouve la crédibilité de l’Oif et de la mission au Niger, étalée sur cinq jours (du 4 au 8 septembre 2020), dont deux consacrés à la rédaction du rapport. L’image de l’Oif, dans ce processus électoral, est gravement entachée. Pour les Nigériens, c’est encore et toujours la France qui manipule ainsi pour maintenir un système politique corrompu et impopulaire à la tête de l’Etat. Dans cette mission d’audit, l’Oif a non seulement perdu tout crédit, mais elle n’a fait que renforcer l’opinion, déjà forte, d’un fichier électoral truqué pour passer en force dans un contexte d’impopularité totale pour le pouvoir en place.
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Dans son intervention lors de la cérémonie de restitution des conclusions de l’audit, le conseiller spécial de la Secrétaire générale de l’Oif, Désiré Nyaruhirira, a indiqué que « les résultats qui sont présentés aujourd’hui procèdent d’un audit technique qui a été conduit dans le cadre de termes de référence précis qui ont été établis par la CENI » et que « Ces termes de référence ont été soumis au comité ad’ hoc constitué des membres de la CENI, des représentants des partis politiques et de la société civile ». Des propos totalement inexacts qui donnent l’impression que le conseil spécial de la Secrétaire générale de l’Oif n’a fait que lire un discours préparé quelque part pour faire avaliser à l’international une certaine version erronée de ce qui s’est passé sous le couvert grossier de l’Oif. Si le conseiller spécial de la Secrétaire générale de l’Oif avait pris la précaution de s’informer par voie de presse, il aurait, au moins, su que les représentants de l’opposition politique et des non affiliés n’ont pas été autorisés à accéder aux bases de données électroniques. À moins, toutefois, qu’il soit dans la logique du pouvoir de Niamey. Désiré Nyaruhirira ne se contente pas de prêcher le faux, il encense en soutenant des contrevérités. Ainsi, fait-il remarquer que la durée de l’audit du fichier électoral nigérien est conforme aux pratiques habituelles pour un audit technique de cette nature. Il souligne que l’Oif a conduit des audits similaires sur des périodes équivalentes dans les pays voisins, on l’a fait au Togo en 2015 et 2019, en Guinée en 2018 et au Cap-Vert en 2019. Or, au moins pour le cas du Togo, en 2015, l’audit a été fait sur 30 jours. Il s’est, en outre, permis de féliciter des experts dont personne, à ce jour, n’a connaissance des identités. Qui sont ces experts envoyés par l’Oif à Niamey ? Personne ne les a vus, ni même lors de la cérémonie de restitution des conclusions. Quant à ceux de la Cedeao, des fantômes qu’il est seul à avoir vus à Niamey et à l’oeuvre, Désiré Nyaruhirira les a remerciés pour la qualité de leur contribution. Ah, ce Désiré, un numéro tout de même à retenir dans les annales de l’histoire politique du Niger.
A.Y
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D’experts de l’Oif, lors de la cérémonie de restitution des conclusions dudit audit du fichier électoral, il n’y a aucun qui ait été présenté au public. Il n’y a qu’un monsieur du nom de Désiré Nyaruhirira qui n’a rien d’un expert en matière de fichier électoral ; encore moins biométrique. C’est un conseiller spécial de la Secrétaire générale de l’OIF. C’est ce monsieur qui a été présenté à la table de séance aux fins de donner un cachet de fiabilité au fichier électoral nigérien. Où est, donc, la crédibilité de l’Oif et dudit fichier ? Selon toute vraisem- blance, c’est une mission consistant à faire semblant et non à faire un audit sérieux du fichier. La durée impartie à la mission, cinq jours, dont trois pour la rédaction du rapport, est une preuve éloquente qu’il n’y a pas le moindre sérieux dans cette mission de l’Oif et que les conclusions de l’audit semblaient être apprêtées bien avant l’arrivée de ce Désiré Nyaruhirira à Niamey. Un Désiré Nyaruhirira qui a sans doute passé d’agréables vacances en terre nigérienne. Quant à l’Oif, son image et sa notoriété prennent un sacré coup dans cette affaire plus que nauséabonde.
A.Y