Dans notre livraison de la semaine passée, nous avons évoqué le confinement politique de Bazoum Mohamed, président du PNDS et candidat investi pour la présidentielle. C’est le droit de certains de préférer demeurer dans le déni de la réalité, mais quand le soleil se montre, on ne peut pas le cacher avec la paume de la main. Investi candidat, oui. Mais, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Au contraire, elles semblent même se compliquer, elles se corsent. Sa candidature est de plus en plus contestée, et ce, de manière ouverte. Le parti est au bord de l’implosion. Situation bien prévisible, d’autant plus pénible que l’homme ne dispose pas d’une base politique consistante dont il peut se prévaloir. En plus le bouillant secrétaire général, Hassoumi Massoudou, qui s’est fait taper sur les doigts, il y a un an, et qui a fait son comeback comme ministre d’Etat à la présidence d’autres font leur entrée en scène. Au PNDS, chacun peut espérer l’onction du parti. Les grands ténors sont tous égaux dans une impopularité légendaire. Des sources politiques proches du parti, parlent de Kalla Moutari, ancien ministre de la défense. Celui-là même qui a été emporté par le scandale du ministère de la défense où un audit a révélé des détournements massifs, des surfacturations ou des commandes non livrées, et portant sur des centaines de milliards. Dégagé du gouvernement, tout autant que le secrétaire général du ministère, le chef d’Etat-major général des Forces armées nigériennes, ainsi que l’inspecteur des services, relevés tous de leurs fonctions, à la suite de la même affaire, Kalla n’a pourtant pas dit son dernier mot. Bien au contraire.

On se rappelle qu’après son débarquement manu militari du gouvernement, Kalla Moutari a fait un tour chez lui à Maradi. Au cours d’une de ces rencontres avec des responsables locaux du parti, on retrouve dans ses propos des indices d’ambition présidentielle qu’il ne cache point. D’autres sont embuscade. Toujours est-il que même ceux des grands militants du PNDS qui ne seraient pas candidats ne sont pas très mobilisés autour de la candidature de Bazoum à la présidentielle. Ceci montre à quel point le pourrissement interne du PNDS a atteint son paroxysme. Les camarades goûteront au calice des situations de dissensions internes qu’ils ont contribué à créer dans les autres partis. Il n’y a pas longtemps, ils se délectaient du concassage des partis politiques de l’opposition, et même alliés, en encourageant les dissidences à l’interne. Et le même Bazoum théorisait tout ça, comme à son habitude, en nous servant la discipline, la gestion démocratique exemplaire de leur parti, la solidité des idéaux du parti, et le leadership des responsables. Ainsi que leur force. Aujourd’hui, tout cela s’est envolé. Chacun se cherche, en taclant l’autre de manière qu’il ne se relève plus. Aujourd’hui, les choses prennent une autre tournure, empirant la situation. Chaque jour que Dieu fait enregistre la démission de grands ténors du PNDS. On peut citer Idi Ango Ousmane, ancien DG de la SONIDEP et aussi de la Caisse de dépôts et de consignations, Adou Raouf Dodo, actuel maire de la ville de Tahoua, et Diabiri Hassoumi, ancien député au Titre du PNDS. Et la saignée va continuer les jours qui s’annoncent. La déconfiture est irréversible. Bazoum et ses quelques partisans se dégonflent. Voilà pourquoi il faut respecter les partis politiques, des organisations reconnues et consacrées par la Constitution. Au-delà, tout organisme, vivant ou social, contient en son sein ses propres éléments fossoyeurs. Les camarades le savent pour avoir lu Marx.

Bisso