Pour les circonstances qui ont prévalu en 2016, Hama Amadou, le leader du Moden Fa Lumana Africa et chef de file de l’opposition n’a pas eu l’opportunité d’expliquer à ses compatriotes son programme de gouvernance, un document de plus de 200 pages que le Courrier a pu parcouru dans ses grandes lignes. A l’occasion de la conférence de presse qu’il a animée le mardi 22 septembre 2020, à Africa Hall, Hama Amadou a largement échangé avec les journalistes sur certains pans de ce programme de gouvernance d’une séduction incontestable. Le projet de banque faîtière Saroaunia pour les femmes afin de consacrer leur autonomisation ; la réforme de la justice pour en faire véritablement un pouvoir indépendant des pouvoirs exécutif et législatif ; la réforme des pratiques culturales pour l’autonomie agricole ont, été, entre autres, abordés par le candidat de Lumana devant les journalistes. Toute les questions, on le constate aisément, partent d’un unique point d’appui, le Niger, pour aboutir à un seul objectif, le Niger.
Chez Hama Amadou, le slogan « Le Niger d’abord, le Niger ensuite, le Niger toujours » est une sorte de sacerdoce auquel doivent sacrifier tous les Nigériens. Il s’agit, a-t-il expliqué, de donner le meilleur de soi-même pour servir son pays à travers une gouvernance vertueuse. une gestion éthique de la gouvernance. Le Niger, a souligné le chef de file de l’opposition, a besoin d’un sursaut de patriotisme pour sortir de la situation catastrophique dans laquelle il baigne actuellement. Malgré son riche potentiel, le Niger est dernier de la planète, a dit Hama Amadou. Pourquoi sommes-nous derniers de la planète ? « Parce que le Niger ne produit aucune richesse », a renchéri Hama Amadou. « Chaque citoyen responsable, conscient, qui a l’amour de sa patrie, doit se poser des questions, s’interroger par exemple sur le sort peu enviable de l’école nigérienne. « C’est le sort du Niger de demain qui est en train d’être scellé », a déclaré Hama Amadou qui a demandé si cela est vraiment acceptable. « Le Niger, a martelé Hama Amadou, est en train d’être condamné dans son avenir » et il va falloir que les Nigériens sachent exactement ce qu’ils veulent afin de choisir en toute lucidité entre ceux qui consacrent une gestion clanique du pouvoir et disposent des ressources comme bon leur semble et ceux qui se battent pour faire du Niger, le pays qu’ils veulent.
Laboukoye