Interpellés puis mis sous mandat de dépôt le 3 novembre dernier, le président de l’Association de Défense des Droits des Consommateurs des Technologies de l’Information, de la Communication et de l’Energie (ACTICE), Abass Abdoul Aziz et ses deux compagnons d’infortune Abdoulaye Harouna et Djibo Issa connaitront leur sort le vendredi 10 novembre prochain. Ils sont poursuivis par le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey pour les chefs d’inculpation suivants : « participation à une manifestation interdite, attroupement armé, vol et complicité ». Les faits qui leur sont reprochés remontent au dimanche 29 octobre 2017. Ce jour-là, la manifestation à l’appel d’ACTICE tourne à l’émeute et se solde par un bilan très lourd : des forces de l’ordre blessés par les manifestants et de nombreux dégâts matériels se chiffrant à plusieurs millions de FCFA.
Ce n’est pas la première fois que des acteurs de la société civile nigérienne sont poursuivis par la justice pour des faits répréhensibles. Pour évoquer les cas les plus récents, le 22 juin dernier, le Secrétaire Général du SYNCOTAXI, Gamatié Mahamadou Yansambou était poursuivi pour « discrédit sur un corps constitué » et « outrage à magistrat ». Après plusieurs jours de détention, il avait fini par bénéficier d’un non-lieu. Abderahaman Insar, acteur de la société civile d’Agadez aura moins de chance que Gamatié. Arrêté le 14 mai 2017, il écopera de 6 mois de prison avec sursis. Ces deux acteurs de la société civile tout comme Abass Abdoul Aziz est ses compagnons d’ACTICE actuellement détenus au camp pénal de Kollo sont considérés par une large opinion proches de l’opposition politique.
Oumarou Kané
09 novembre 2017
Source : La Nation