Code_electoral_Niger

À partir de cette semaine, Le Journal Le Courrier inaugure une rubrique, nouvelle, intitulé les "bêtises" du Code électoral. Dans cette rubrique, votre journal se fera le devoir de vous rapporter les "bêtises" de la loi électorale actuelle. Pour cette semaine, c'est l'article 137 qui est en l'honneur, un vrai chef-d'oeuvre de "bêtise" que nous invitons les citoyens nigériens à découvrir. Article 137

" En cas de décès, d'inaptitude physique et/ou mentale médicalement attestée ou de constatation de l'inéligibilité d'un candidat intervenue au cours de la campagne électorale, le parti politique ou le groupement de partis politiques qui l'a présenté, peut le remplacer par un nouveau candidat, dont le dossier est directement déposé à la Cour constitutionnelle qui statue ". N'est-ce pas incongru ? Comment imaginer que la même Cour constitutionnelle qui a validé une candidature sur la base de motifs de droit et donné quitus à un prétendant à la magistrature suprême puisse se dédire, quelques jours après, en déclarant l'inéligibilité du même candidat déclaré éligible plutôt, en pleine campagne électorale ? N'est-ce pas une "bêtise" pêchée quelque part, dans les eaux troubles d'une démocratie bananière qu'on nous a collée ? Est-ce une façon de corroborer que les Nigériens vivent sous un régime bananier ? Cet article 137, en son alinéa 4, est une "bêtise" pure qui est susceptible de provoquer des situations de crise aux conséquences imprévisibles.

Outre que la Cour constitutionnelle ne peut se dédire en l'espace de quelques jours, il est surprenant qu'il ait été donné la possibilité au juge constitutionnel de disqualifier, en pleine campagne électorale, un candidat déclaré auparavant éligible sans aller au bout de la logique de cette bêtise en attribuant aussi à la Cour le pouvoir légal de remettre en selle, en pleine campagne électorale, toujours, un candidat déclaré inéligible au départ. Ah, le Niger, sous Issoufou Mahamadou, il faut le vivre pour l'imaginer.