L’interdiction de la manifestation pacifique prévue par la société civile et les mobiles avancés doivent, en effet, aussi être perçus comme un message adressé aux partis politiques. Un avertissement, signifiant qu’aucune manifestation de dénonciation d’un éventuel simulacre des élections ne sera autorisée après les élections.
Ceux qui ne se préoccupent guère de la nature du régime politique actuel, parce que préoccupés par les élections à venir, risquent très fort probablement de déchanter.
Par conséquent, le fait de se concentrer sur les questions électorales et visées électoralistes au détriment d’un regard critique sur la véritable nature du régime en place mérite d’être questionné, sérieusement !
Peut-on parler de démocratie, dans un pays où les manifestations pacifiques et républicaines ne sont plus autorisées? Et ceux qui participent aux élections dans ce cadre démocratique douteux, seraient-ils en droit d’exiger des résultats démocratiquement fiables ?
Dans tous les cas, il va bien falloir admettre, à un certain moment, que ce ne sont plus les mesures anti-constitutionnelles prises par le régime en place pour sécuriser ses intérêts et arrières qui minent la démocratie au Niger, mais l’incapacité des forces vives à s’unir pour la restauration du cadre démocratique et républicain, pour des questions d’ego et calculs électoralistes.
Et pourtant, la nécessité d’entreprendre des initiatives et actions pacifiques et républicaines, favorables à la restauration du dialogue et d’un cadre démocratique acceptable, s’impose avec acuité et plus que jamais !