Les travaux en séance plénière de la 2ème session ordinaire au titre de l’année 2020, dite session budgétaire de l’Assemblée nationale se poursuivent à l’hémicycle. Au cours de la séance d’hier, le ministre des Finances Mamadou Diop a présenté, aux élus nationaux, le projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2021. D’après le ministre Diop, les ressources budgétaires sont projetées à 2.644,54 milliards de FCFA en 2021 contre 2.422,33 milliards de FCFA dans le premier collectif budgétaire 2020, soit une augmentation de 9,17%. Bien que s’inscrivant dans la logique de la consolidation des acquis, le gouvernement a proposé de nouvelles mesures pour permettre d’alléger les charges fiscales et inciter les producteurs notamment ceux du secteur agropastoral.
Ce projet de budget 2021 a été élaboré dans un contexte marqué par plusieurs défis dont le contexte sécuritaire régional difficile, la chute drastique des cours des matières premières, la crise sanitaire mondiale liée à la COVID-19, les aléas climatiques et bien d’autres défis de développement au plan national.
Toutefois et en dépit de ces contraintes, le pays a enregistré, au cours des 9 dernières années, des progrès substantiels grâce à la mise en œuvre du Programme de renaissance initié par le Président Issoufou Mahamadou et le Plan de développement économique et social (PDES 2017-2021). A ce propos, le ministre Diop cite entre autres, le renforcement de la stabilité du cadre macroéconomique qui s’est traduit notamment par un taux de croissance économique moyen de 6%. Autres progrès soulignés par le ministre des Finances, c’est la réalisation d’infrastructures socioéconomiques, l’accroissement des recettes fiscales (361,8 milliards de FCFA en 2010 à 783,6 milliards en 2019 avec une progression moyenne annuelle de 8,6%). Les dépenses publiques sont aussi passées de 612,4 milliards de FCFA en 2010 à 1.631,8 milliards en 2019. En outre, le Niger a progressé de 42 rangs dans le classement mondial Doing Business. Le PIB par tête s’est accru de 40M sur la période 2010-2019 et le taux de pauvreté a réculé de 48,2% en 2010 à 40,3% en 2019.
Le projet de budget 2021 s’inscrit ainsi dans la logique de consolidation des acquis mais aussi de la gestion de la sortie de crise sanitaire induite par la Covid et ses impacts socioéconomiques et financiers. «Toutefois, les actions de relance devront s'inscrire dans un cadre permettant un retour progressif aux équilibres financiers, à travers une mobilisation forte des ressources internes et une meilleure allocation et efficacité des dépenses», a précisé le ministre des Finances. M. Mamadou Diop a ensuite souligné les principales hypothèses, au plan national, qui ont sous-tendu l'élaboration du projet de loi de finances 2021. Il s’agit notamment de la consolidation et la capitalisation des acquis du PDES ; la maitrise de la pandémie de la COVID-19 et la reprise des activités économiques ; le raffermissement de la stabilité sociopolitique et de la situation sécuritaire ; la poursuite des projets phares du Gouvernement relatifs à la construction d'infrastructures ; la poursuite de la mise en œuvre des investissements de l'Initiative 3N et du Programme du Millenium Chalenge Corporation (MCC) ainsi que les travaux du barrage de Kandadji et la poursuite des réformes économiques et financières.
D’après le ministre des Finances, le niveau du budget 2021 sera conforté par une mobilisation des ressources internes qui augmenteraient de 247,57 milliards, soit 23,41%, tandis que les recettes externes se replieraient de 25,37 milliards, soit 1,86% en valeur relative du fait notamment de la non-reconduction de certaines opérations effectuées en 2020. M. Diop souligne par ailleurs qu’en 2021, les dépenses budgétaires connaîtraient une augmentation de 222,20 milliards FCFA en valeur absolue, correspondant à 9,17% en valeur relative.
Une enveloppe de 1.429,54 milliards en 2021 pour les dépenses d'investissements, soit 55,08% du budget total
Ainsi détaille le ministre des Finances, les charges au titre de la dette publique sont évaluées à 388,99 milliards accusant ainsi une baisse de 76,51 milliards par rapport à 2020, soit à un taux de -16,44% tandis que les dépenses de personnel sont évaluées à 317,94 milliards en 2021, contre 295,75 milliards en 2020, accusant une hausse de 22,19 milliards. Cette progression de la masse salariale s’explique par principalement par les réintégrations de solde suite à des retours des situations administratives particulières, les avancements et reclassements, ainsi que l'incidence des recrutements à opérer suivant les priorités définies par le Gouvernement.
Quant aux dépenses d'acquisition de biens et services, elles représenteraient 146,20 milliards en 2021, soit une hausse de 5,94% par rapport à 2020 ; les dépenses de subventions et transferts passeraient de 292,94 milliards en 2020 à 312,67 milliards en 2021, soit une augmentation de 19,73 milliards, représentant 6,73% et les dépenses d'investissements sont prévues pour 1.429,54 milliards en 2021, soit 55,08% du budget total, augmentant de 199,32 milliards par rapport à 2020, soit 16,20%, en liaison essentiellement avec l'augmentation des dépenses sur ressources extérieures d'environ 164,29 milliards. Selon toujours le ministre des Finances, les Comptes Spéciaux du Trésor (CST) sont évalués en recettes et en dépenses à un montant de 25,37 milliards ; la dotation au titre de l'Assemblée Nationale et ses organes est évaluée à un montant de 20,09 milliards. Enfin, sur la base des prévisions, le déficit budgétaire passerait de 5,8% du PIB en 2020 à 4,6% en 2021.
Siradji Sanda(onep)
06 octobre 2020
Source : http://www.lesahel.org/