Réponses du ministre de la Santé Publique, Dr Idi Illiassou Mainassara, aux questions des députés

« Monsieur le président de l’Assemblée Nationale,

Honorables députés

Suite à vos questions d’actualité, sur l’épidémie de l’hépatite E dans la région de Diffa, j’ai l’honneur de vous apporter les réponses aux questions suivantes ;

  1. Quelle est la situation exacte de l’épidémie de l’hépatite dans la région de Diffa ?

A la date du 27 avril 2017, il a été notifié 202 cas dont 25 décès soit un taux de létalité de 12,3% dans la région de Diffa.

2 Quelle sont les communes les plus concernées et les types de patients les plus rencontrés (hommes, femmes, enfants, Nigériens, réfugiés...) et les milieux les plus affectés (zone rurale ou urbaine) ?

17 villages touchés répartis dans les commune de Diffa, Bosso, Maine, N’guigmi, Goudoumaria ; Les femmes représentent 75% des malades enregistrés contre 25% d’hommes ; les tranches d’âge concernées sont 0-14 ans 7,30% ; 15 ans et plus 82,70% qui sont les plus touchées; Nationalités des patients : Niger 142 (86%) ; Nigeria 22 (13,33%) et Tchad 1 (0,06%) 90% des cas viennent des camps de réfugiés ou déplacés.

  1. Quels sont les symptômes de l’hépatite E et ceux de la fièvre de la vallée du Rift?

Les Symptômes de l’hépatite « E » sont les suivants: fièvre, maux de tête, vomissements, ictère (les Yeux Jaunes), douleurs abdominales, convulsions, perte de connaissance, frissons associés à une perte d’appétit. Chez les femmes enceintes, on peut noter des douleurs du bas ventre.la fièvre de la vallée du Rift se manifeste par une Fièvre brutale, des douleurs musculaires, articulaires, Maux de tête, avec souvent raideur de la nuque, Perte de l’appétit, Vomissements pouvant être accompagnés à du sang, Selles contenant du sang, Tâches rouges sur la peau, les Yeux jaunâtres, Saignements du nez ou des gencives.

  1. Ces maladies sont-elles contagieuses ?

Bien sûr ces maladies sont contagieuses. L’hépatite E se transmet par l’absorption des aliments ou l’eau contaminée par les excréments humains, les mains sales ; la fièvre de la vallée du Rift elle se transmet par la piqûre de moustique particulièrement l’AEDES, le contact avec un liquide biologique d’un animal contaminé (lait, sang) ou viande contaminée.

  1. Existe-il des vaccins pour prévenir ces deux maladies?

A ce jour, il n’y a pas, à notre connaissance de vaccin contre cette maladie. Il existe cependant un vaccin en expérimentation contre l’hépatite «E» en Chine. L’autorisation de son utilisation à l’échelle mondiale est en cours d’étude par l’OMS.

  1. Les Centres de santé régionale disposent-ils des moyens matériels et humains suffisant pour faire face à cette épidémie ?

La prise en charge de l’hépatite « E » se fait gratuitement au niveau de toutes les aires de santé touchées. Un plan de riposte a été élaboré au niveau régional et est en train d’être mis en œuvre avec des actions de sensibilisation et de prise en charge des cas. Le traitement est symptomatique et l’évolution peut être favorable vers la guérison ou la complication. Des équipes d’hygiène et assainissement procèdent à la désinfection des endroits souillés, à la sensibilisation de la population.

  1. Quelle sont les précautions essentielles à observer par les populations pour prévenir les deux maladies ?

Il faut : un accès à l’eau potable, l’hygiène individuelle, collective par le respect des mesures d’hygiène et d’assainissement (utilisation des latrines, nettoyage régulier des cours et alentours des sites des refugiés, lavage des mains) ; utilisation des moustiquaires, cuisson de la viande avant de la consommer.

  1. Quelles sont les mesures prises ou que compte prendre le Gouvernement pour faire face à la situation ?
  2. a) Pour la prise en charge des personnes atteintes ?

Le traitement est assuré gratuitement au niveau des formations sanitaires publiques ; une sensibilisation pour le recours rapide aux formations sanitaires a été faite au niveau de toutes les communes.

  1. b) Pour la circonscription de la propagation de la maladie ?

Une équipe d’intervention multisectorielle et multidisciplinaire est actuellement sur le terrain pour appuyer l’équipe locale sur les interventions complémentaires à mettre en œuvre à court, moyen et long termes.

  1. Quel genre d’appui votre département ministériel souhaite-t-il avoir des partenaires et des populations ?

Nous attendons d’eux le financement du plan régional de lutte qui se chiffre à environ 600 millions de FCFA, cependant à l’heure actuelle l’Etat et ses partenaires ont positionné des stocks de médicaments adéquats. De la communauté nous attendons une adhésion pour les mesures de prévention et de lutte ; de vous honorables députés nous attendons un soutien pour une mobilisation sociale, une communication à grande échelle et la non-stigmatisation des malades.

Je vous remercie ».

 

02 mai 2017
Source : http://lesahel.org/