Dans le cadre du défi lancé aux hommes politiques, candidats à l'élection présidentielle prochaine, de sacrifier à la transparence en publiant les actes d'étatcivil de leurs parents directs (père et/ou mère), Djibril Maïnassara Baré a été le premier à se jeter à l'eau. Candidat à ladite élection au titre du parti Sawaba, Djibril Baré, jeune frère du défunt Président Ibrahim Maïnassara Baré - Paix à son âme - a spontanément réagi en décidant de relever le défi. Un mérite pour lequel le Courrier lui enlève le chapeau. Djibril Baré a d'autant plus de mérite que son acte ouvre la voie à un débat qui ne peut se faire qu'avant que la Cour constitutionnelle statue sur l'éligibilité ou non des candidats. Car, en l'espèce, la Cour ne statue que sur la base des pièces exigées par le Code électoral. Or, les actes d'état-civil des parents directs du candidat ne figurent pas parmi les pièces composant le dossier de candidature. Une insuffisance de la loi électorale ? Sans doute. Car, l'article 123 du Code électoral énumère, ainsi, les pièces décisives à fournir pour l'élection présidentielle : un certificat de nationalité, un extrait d'acte de naissance ou de jugement supplétif en tenant lieu, un extrait du bulletin n° 3 de casier judiciaire datant de moins de trois mois, un certificat de résidence, un certificat de visites et de contre visites médicales datant de moins de trois mois délivré par des médecins régulièrement inscrits sur la liste nationale dressée et publiée par l'Ordre des médecins, chirurgiens, pharmaciens et dentistes du Niger.
Sur la base de l'article 123, les Nigériens ne sauront jamais qui répond et qui ne répond pas au critère déterminant des articles 47 et 134 du code électoral. Au terme des dispositions de ces deux articles, " sont éligibles à la présidence de la République, les Nigériens des deux sexes, de nationalité d'origine ". Une mention sur laquelle il n'y a pas aucun doute et qui exige qu'on s'assure que tous les prétendants sont effectivement des Nigériens ayant qualité à prétendre à la magistrature suprême.
C'est cet exercice utile à la nation, voire, fondamental, que Djibril Baré a fait sans hésitation. S'il est le premier, il n'est toutefois pas le seul à dire qu'il ne se reproche rien et qu'il entend relever ce défi pour ne pas laisser le moindre soupçon sur son ascendance. D'autres, et non des moindres, ont fait la promesse, ferme, de faire publier les actes d'état-civil de leurs parents directs, car n'ayant rien à cacher.
A.S