Boxe à distance Salou-Bazoum : Un combat factice sans lendemain ?


Mohamed Bazoum, on le sait, est le candidat investi par le Pnds Tarayya sur instruction personnelle d’Issoufou Mahamadou. Quant à Djibo Salou, c’est le général à la retraite qui a mis un terme aux dérives du Président Tanja Mamadou en 2010 et qui a largement contribué à l’accession du Président Issoufou à la tête de l’État. Il a créé, il y a moins d’un an, un parti politique, le Pjp Doubara, qui l’a investi également candidat à la magistrature suprême. À deux mois, à peine, du premier de l’élection présidentielle à laquelle tous les deux sont prétendants, c’est l’angoisse totale. Malgré l’assurance que l’un et l’autre essaie d’afficher lors de leurs sorties publiques, ce n’est pas tout à fait rose chez eux. Ni dans leur coeur, ni dans leur camp politique. Leurs collaborateurs et affidés sont désabusés par l’absence de tout signal encourageant quant au soutien attendu d’Issoufou Mahamadou.

Si Mohamed Bazoum mène sa campagne électorale tambours battants, en misant sur les structures du Pnds Tarayya, Salou Djibo, lui, n’a pas encore réellement entamé sa campagne. Serait- il, malgré tout, sûr de quelque chose ? Rien n’est moins sûr. Ils se voient en chiens de faënce, mais ne se font pas directement la guerre, un indice qui en dit long sur les illusions qui pourraient nourrir l’un et l’autre.

Si Mohamed Bazoum est angoissé par la perspective d’un coup de Jarnac de la part de son compagnon politique de tous les temps, l’article 167 de la loi électorale autorisant le changement, au pied levé, d’un candidat déclaré inéligible par la Cour constitutionnelle en pleine campagne électorale, Djibo Salou, lui, est barré par une histoire de deal que l’on dit exister entre lui et Issoufou Mahamadou : un deal qui consisterait qui doit conduire le chef de l’État sortant à faire en sorte que le pouvoir retourne au chef de la junte militaire qui lui a ouvert l’autoroute de la présidence. Mise en corrélation avec l’intention du pouvoir d’empêcher la candidature de Hama Amadou, le chef de file de l’opposition, cette situation des deux aspirants au soutien du Président Issoufou risque de provoquer une chienlit totale. Et si l’hypothèse émise par l’acteur de la société civile, Moussa Tchangari, est à envisager sérieusement ?

YAOU