La stratégie du chaos : Une théorie mise en œuvre par les tenants du régime pour vouloir s'incruster ?

C'est une stratégie qui consiste à créer des divisions et des oppositions pour s'imposer, ensuite comme arbitre et recours. Diviser pour régner est une vielle règle politique qu'annonçait déjà Machiavel. Cette stratégie participe aujourd'hui d'une entreprise dont l'objectif est la fin des peuples. Le chaos disloque les sociétés et les rend vulnérables à ceux qui entendent les dominer. Au Niger, plusieurs événements concourent à la mise en œuvre de cette sordide stratégie par les gouvernants. De ces événements, on peut citer la guerre contre Boko Haram, la guerre asymétrique menée contre le terrorisme et la lutte contre la pandémie du COVID 19. Avec ces événements, les princes ont pris des mesures pour restreindre les libertés en instaurant l'état d'urgence sécuritaire et sanitaire. Il ne reste qu'une crise politique dans le pays pour bien asseoir son influence. Pour ce cas, on s'y attèle. Avec l'acharnement contre le chef de fil de l'opposition et son parti Lumana F.A, Les différentes sorties des responsables du ministère de l'intérieur n'ont d'autre but que de pousser les militants de Lumana à l'affrontement pour instaurer un couvre-feu. Ainsi, les conditions seront réunies pour faire nourrir la République du chaos. C'est-à-dire, sortir ses vraies intentions. Les trois conditions, c'est-à-dire, la crise sécuritaire, la crise sanitaire et la crise politique suffiront pour le régime d'étendre son influence et son modèle de termitière humaine. Pour les adeptes de la stratégie du chaos, quand les problèmes n'existent pas, on les crée et s'en délecte. Quand ils existent déjà, ils usent de leur influence pour les accentuer. C'est dans cette logique que participent l'ingérence et le parti pris du gouvernement dans l'affaire du parti Lumana. Le régime, loin de sentir un trouble devant conduire au chaos, le provoque. Il semble vouloir utiliser celui-ci comme un outil efficace pour négocier et continuer à diriger. Avec cette manœuvre, le régime s'est donné comme objectif de déstabiliser les adversaires et de rendre nerveux les alliés. En créant le chaos, il demeure maitre du jeu.


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Le jeu consiste à créer ici et là des polémiques et à regarder comment les Nigériens réagissent face au chaos. La situation dans laquelle le régime plonge le parti Lumana n'est pas un fait aléatoire. Elle est créée à dessein pour déceler les points faibles du parti et de ses dirigeants. C'est pourquoi, loin de se laisser intimider par les critiques contre sa politique, le régime cherche à les susciter. Car, plus le chaos s'installe et devient grand, plus il est nécessaire de changer de cap, de remettre les politiques établies et de renégocier des nouveaux accords politiques. C'est ce qui explique que, depuis quelques temps, des soubresauts politiques s'enchainent au Niger à vitesse vertigineuse. Jour après jour, le malaise social croit, la colère populaire enfle, le fossé entre les dirigeants et le peuple souverain se creuse. Chaque jour, le gouvernement attise les rancœurs et souffle sur les braises de déception. En jouant à la provocation, au cynisme politique et à l'orgueil mal placé. Le chaos vers lequel les dirigeants orientent le Niger n'est pas un chaos du hasard ni de conjonctures politiques. Il est orchestré, voulu, programmé et assumé pour asseoir la duperie et le double langage.

Dans cette perspective, il faut avoir la main mise sur le PNDS, concasser les partis qui résistent toujours à faire allégeance et neutraliser l'opposition pour rester l'unique maitre. D'où la stratégie de diviser pour régner. Attiser des tensions et déstabiliser les forces gênantes, au risque d'embraser le pays. L'essentiel pour les adeptes de cette vision, c'est d'arriver à leur fin. C'est-à-dire, installer un système féodal. Un système dans lequel le pouvoir d'Etat prendra la forme du pouvoir coutumier. Du reste, une dynastie qui aura à régner sur le Niger pendant des longues années.