Amères vérités : Issaka Souna se fiche pas mal de savoir que ce processus électoral truqué pourrait engendrer une grave crise électorale et que des Nigériens pourraient perdre la vie dans la légitime contestation de résultats électoraux …..

Issaka Souna se fiche pas mal de savoir que ce processus électoral truqué pourrait engendrer une grave crise électorale et que des Nigériens pourraient perdre la vie dans la légitime contestation de résultats électoraux fabriqués pour satisfaire aux conditions du contrat signé avec Gemalto

On ne le dit sans doute pas assez, mais il faut bien commencer par le faire. Issaka Souna, cet homme de droit qui a prétendu, sur les antennes de Radio France Internationale (Rfi) et un peu partout, qu’il était clean, honnête, intègre et qu’en tout état de cause, il a à son actif l’organisation d’élections jugées transparentes au bout desquelles le perdant a félicité le gagnant, est finalement pris à son propre jeu. Il croyait sans doute pouvoir mener son affaire sans trop risquer d’être pris en défaut, mais il n’avait visiblement pas fait assez attention au fait qu’il était déjà nu avant de commencer à danser.

Comment un homme qui prétend être là pour conduire le Niger vers des élections justes, apaisées et transparentes, peut-il accepter de s’accommoder avec un tel code électoral dont il connaît par ailleurs la genèse, le contenu et les motivations ? Issaka Souna s’est trahi à la tâche. Et les faits pour l’attester sont si nombreux qu’il ne peut, aujourd’hui, qu’assumer d’être un maillon important du système. Un système mis en place pour planifier la fraude électorale et dans lequel chaque membre, pris individuellement, est parfaitement édifié sur la nature de sa mission.

Des faits qui attestent que Issaka Souna assume pleinement son rôle dans la mascarade électorale actuelle ?

1. Issaka Souna sait parfaitement que la commission électorale qu’il préside est dirigée par le Pnds Tarayya et que ce parti garde la haute main le fichier électoral, élaboré par deux informaticiens totalement acquis à la cause de ce parti. Le premier est un militant du Pnds et le second, de la famille Ly – Rappelezvous de Kadidiatou Ly, l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle – est celui qui a représenté le Pnds Tarayya au sein du comité chargé de réaliser l’audit du fichier électoral pour les élections de 2016. On ne peut trouver mieux partisan, mais Issaka Souna n’a pas trouvé de raison d’être gêné, à plus forte raison, de démissionner.

2. Issaka Souna sait parfaitement que si la commission électorale comporter d’autres membres, les postes-clés à partir desquels tout se joue se trouvent entre les mains des militants du Pnds Tarayya. Lui-même, le vice-président, le directeur et le directeur adjoint de la direction de l’informatique et du fichier électoral, tous sont du Pnds Tarayya.

3. Issaka Souna sait parfaitement que le contrat avec Gemalto, l’opérateur technique chargé du fichier électoral, est resté secret et qu’à l’exception de lui-même et des premières autorités, dont Bazoum, alors ministre de l’Intérieur, personne n’en connaît le contenu. Gemalto a, donc, une mission qu’ils sont les seuls à connaître. En définitive, Gemalto travaille sur une mission secrète pour donner entière satisfaction à ceux qui l’ont recruté, c’est-à-dire Bazoum et les autres, et Issaka Souna, le président de la commission électorale qui a signé ledit contrat, est au courant de cette mission que les Nigériens ne sauraient découvrir.

4. Issaka Souna sait parfaitement que Bazoum, alors ministre de l’Intérieur, est partie prenante aux élections au titre du Pnds Tarayya. C’est pourtant lui qui a présidé la cérémonie de signature du contrat avec Gemalto. Il a, donc, nécessairement pris connaissance dudit contrat auparavant en tant que « ministre de tutelle des élections » et Issaka Souna, homme de droit, s’en est tout de même accommodé. Seraitil un de ces juristes de pacotlle dont parle Ibrahima Hamidou ?

5. Issaka Souna sait parfaitement que les cartes d’électeurs produites ne sont pas biométriques et qu’elles ne sont, par conséquent, pas conformes aux dispositions du code électoral. Pourtant, Issaka Souna se sent tout à fait à l’aise dans cette violation de la loi électorale puisqu’il n’a pas démissionné et qu’il fait feu de tout bois lorsque des voix se lèvent pour dénoncer les écarts entre ce qui est fait et ce que dicte la loi. Autrement dit, il défend, bec et ongles, ce qui est fait, même lorsque c’est fait en violation de la loi électorale.

6. Issaka Souna sait parfaitement que l’opposition a été interdite de participation à l’audit du fichier électoral ; que cet audit a révélé des monstruosités qu’il ne saurait cautionner sans être dans le coup ; qu’il n’a jamais fait le moindre commentaire sur ces chiffres abracadabrants sur le nombre de magistrats, de médecins, de professons libérales, etc., dont il s’accommode fort bien. Son silence sur ces aberrations en dit long sur sa culpabilité assumée. Issaka Souna cautionne ainsi que le fichier électoral fasse état de 19 108 magistrats alors qu’ils sont moins de 600 inscrits au barreau, les stagiaires compris ; 565 notaires alors qu’ils ne sont que 53 sur le tableau national ; 439 huissiers de justice alors qu’ils ne sont que 122 ; 10 034 médecins alors qu’ils sont moins de 1000, toutes catégories confondues.

Issaka Souna ne peut ignorer que poursuivre une telle mission, en connaissance de cause, s’apparente à une forfaiture. En tout état de cause, il a, jusqu’ici, agi plus en partisan qu’en président d’une institution constitutionnelle qui a pour mission d’organiser des élections crédibles. De sa mission dépend par conséquent la paix et la quiétude sociale, la stabilité politique et institutionnelle. Pourtant, malgré les risques majeurs de périls graves qui pèsent sur le Niger du fait de ce processus électoral truqué sur toute la ligne et dont on perçoit régulièrement les prémices, Issaka Souna n’en a cure. Les critiques et les dénonciations, il s’en moque. L’essentiel pour lui, c’est de conduire les Nigériens à l’abattoir, les 13 et 27 décembre 2020, puis le 21 février 2021. Et comme l’autre juge, un certain Boubé Ibrahim en 2016, il va, l’honneur et la dignité avalés, s’asseoir et proclamer des résultats qui n’ont rien à voir avec la volonté et le choix des Nigériens.

Issaka Souna se fiche pas mal de savoir que ce processus électoral truqué pourrait engendrer une grave crise électorale et que des Nigériens pourraient perdre la vie dans la légitime contestation de résultats électoraux fabriqués pour satisfaire aux conditions du contrat signé avec Gemalto.

BONKANO