C’est extraordinaire, ce culot qu’ont les responsables du Pnds Tarayya après tant de scandales financier, de sang, de drogue et d’injustices. Ils s’adressent aux Nigériens comme s’il ne s’agissait de ces hommes qui ont fait tant de mal au peuple nigérien et qui, non heureux de le dépouiller de tout, veulent également le priver de sa liberté de choisir ses dirigeants.

Ils ont un si grand culot qu’ils pensent pouvoir prétendre avoir gagné des élections dans ce pays et continuer, comme le clame partout leur candidat, en principe non partant, dans la «misérablisation» du peuple nigérien.

Le mépris qu’ils ont pour le peuple nigérien est si grand et on le comprend fort bien, on le perçoit nettement, à la fois, dans leur conduite et dans leurs slogans. Dans leur conduite car il faut mépriser les Nigériens pour penser que vous pouvez tout lui prendre et venir lui tendre quelques billets de banque volés dans les caisses de l’État ou provenant de sources douteuses pour lui arracher leur assentiment. Dans leurs slogans dans la mesure où faire prévaloir « Ga karfi, ga Iko », c’est admettre et clamer que vous comptez sur la primauté de la force sur le droit et les suffrages libres des Nigériens, autrement dit sur les arguments de la force et non sur la force des arguments.

Leur candidat au fauteuil présidentiel se paie même le luxe de se moquer des Nigériens, persuadé que son accession à la tête de l’État ne dépend pas de la volonté du peuple, mais de celui DONT IL VEUT ET COMPTE ASSURER LA CONTINUITE MACABRE.

Lorsqu’il m’arrive de tomber sur une affiche publicitaire de Bazoum et c’est fréquent puisqu’ils ont coloré Niamey en rose, j’ai une sorte de dégoût qui m’envahit. « La continuité pour un Niger meilleur – Consolider pour avancer », nous promet-on Autrement dit, AU REGARD DE CE QUI EST CONNU DE LEUR BILAN, on invite les Nigériens à creuser leurs propres tombes, à donner la caution pour se faire poignarder davantage, se faire emprisonner pour des opinions tandis que des trafiquants de drogue et d’armes sont aussi libres que l’air.

On leur demande de cautionner et, insulte suprême, de revendiquer l’injustice en votant ceux qui l’entretiennent et qui en ont fait un mode gouvernance.

On leur demande d’accepter que ceux qui ont détourné les ressources budgétaires, les aides alimentaires destinées à des Nigériens en détresse, les fonds de l’armée en temps de guerre ; ceux qui ont fait des instances judiciaires des instruments d’asservissement et de dévoiement de la démocratie aient, de nouveau, la possibilité de reprendre de plus belle leurs pratiques démoniaques qui ont ruiné l’école, la santé, l’agriculture, l’hydraulique, la sécurité et la défense, l’administration publique, bref ceux qui ont mis le Niger sur cales.

Lorsqu’il vous arrive de voir ces posters de Bazoum sur lesquels il est écrit, une insulte assurément, « La continuité pour un Niger meilleur », lisez plutôt « La continuité pour un Niger dédié au trafic de drogue, au terrorisme, aux détournements des deniers et biens publics, à la rupture d’égalité des Nigériens devant la loi, à la primauté du Pnds Tarayya sur l’État, bref la continuité de la ruine du Niger.

Et lorsqu’il s’y ajoute « consolider pour avancer », il est évident que pour les Nigériens, c’est inéluctablement vers le précipice, dans le précipice. Le vide béant et malodorant où seuls prospèrent les voleurs de l’État, les trafiquants de drogue ainsi que les vautours qui se paissent d’un Niger sans âme, sans repères comme ce journaliste occidental qui trouve le culot de dire, sur les antennes d’une radio internationale, que Bazoum est combattu à cause de ses origines arabes. Un pyromane, celui-là. Ainsi, Bazoum va être candidat à l’élection présidentielle sans jamais avoir prouvé qu’il répond aux critères définis par la Constitution. Alors qu’il est fortement contesté par une majorité écrasante de Nigériens, Bazoum est curieusement, furieusement, soutenu par une certaine presse internationale, manifestement payée à prix d’or pour faire valoir le faux dans des analyses d’où se dégagent les effluves malodorantes d’argent à la provenance douteuse.

Ainsi, Bazoum va être candidat par la volonté de la Cour constitutionnelle, le juge électoral, dans un contexte de contestations tous azimuts de partis politiques, d’organisations de la société civile, de citoyens libres et jaloux de la souveraineté de leur pays. La Cour constitutionnelle a jugé, mais a-t-elle dit le droit ? Les Nigériens le contestent. Est-ce sans raison que les partis politiques et groupements de partis politiques ont déclaré, sans ambages, que la Cour constitutionnelle est manifestement partisane ? Le combat est certainement à venir. Car, la désaffection des Nigériens vis-à-vis de la Cour constitutionnelle est à la fois totale et manifeste. Elle ne souffre d’aucun doute mais Bazoum et ses partisans la trouvent sans reproches ET TOUT LE MONDE COMPREND POURQUOI. Or, lorsque le juge constitutionnel, l’arbitre électoral, est contesté de manière si ouverte et si véhémente comme c’est le cas aujourd’hui, il est évident que le match va générer des troubles s’il n’est pas remplacé par un autre arbitre jugé plus crédible par les parties en compétition.

Dans cette affaire de Bazoum, se joue le destin de tout un peuple. Les partis politiques et groupements de partis politiques, en particulier, sont désormais au pied du mur. Après ces déclarations tonitruantes dans lesquelles la Cour constitutionnelle a été jugée partisane et ses actes, préjudiciables à la paix sociale, il faut logiquement s’attendre à une situation de troubles électoraux sans précédent dans l’histoire démocratique de ces trois dernières décennies. Il ne faut pas se voiler la face. Le Niger est à la croisée des chemins et Dieu seul sait de quoi demain sera fait.

Issoufou Mahamadou a manifestement fait le pari d’élections à sa propre convenance. Si elles se tiennent dans les conditions actuelles et avec un certain Bazoum qui n’a pas pu prouver que son certificat de nationalité ou plutôt, ses certificats de nationalité, ne sont pas des faux, ces élections vont précipiter le Niger dans une cascade de violences et de troubles qu’il faut conjurer.

Or, Issoufou Mahamadou, tout comme Bazoum et tous ceux qui sont dans cette logique d’élections paramétrées à l’avance, n’en ont cure. Ils ont raison, ce ne seront pas eux qui feront face aux forces de l’ordre dont il faut bien s’interroger sur l’esprit républicain. Qui leur donne l’ordre de réprimer et au nom de quelle loi ? La loi qu’ils violent en permanence ? En réprimant systématiquement ceux qui protestent contre la violation des lois et la volonté des gouvernants actuels d’abuser du pouvoir d’État pour s’imposer et imposer leur diktat, les forces de l’ordre perpétuent la force du faux et du mal sur un pays qui a besoin de paix, de concorde et d’unité pour relever les défis, innombrables, qui se posent à l’école nigérienne, au système de santé, à l’accès des Nigériens à l’eau potable, etc. Il faut, impérativement et de toute urgence, qu’une solution soit trouvée à cette logique de confrontation qui s’annonce entre Nigériens.

BONKANO