Polémique sur la nationalité du candidat du PNDS aux présidentielles : Bazoum refuse d’affronter ses adversaires internes et s’en prend à Hama Amadou

« C’est Hama Amadou, l’artisan des faux qui circulent à propos de mes pièces d’étatcivil et c’est pourquoi il a fui le pays, car sachant qu’il sera arrêté », a déclaré en substance Bazoum au micro de la BBC. Selon, donc, Bazoum dont on s’interroge sur la véritable identité, tant son nom est sujet à caution, ce serait Hama Amadou, le chef de file de l’opposition et bête noire du Pnds Tarayya, qui aurait falsifié ses pièces d’état-civil. Pourtant, note un observateur proche des milieux du Pnds, Bazoum n’ignore pas d’où viennent ces flèches empoisonnées qui l’atteignent en plein coeur. Seulement, il ne peut pas ou ne veut pas affronter ces adversaires internes. Des gens qu’il connaît si bien pour avoir apprécié le degré de leur enthousiasme et de leur engagement à ses côtés depuis le début de cette aventure incroyable pour lui. De peur sûrement d’être écrasé comme Hassoumi Massoudou, il y a deux ans, Bazoum a choisi de faire profil bas et de jouer la carte, saugrenue mais peutêtre réaliste, de l’effacement, sans autre ambition que d’assurer la continuité d’une gouvernance pourtant jugée désastreuse à tous points de vue.

Hama Amadou, le souffre-douleur sur le dos duquel les barons du Pnds ont régulièrement cassé le sucre

D’autres sources soutiennent plutôt le contraire. Selon elles, Bazoum s’est tellement nourri d’illusions qu’il ne peut voir la poutre plantée dans ses yeux. Le candidat du Pnds serait-il à ce point ingénu pour ne pas reconnaître reconnaître ses véritables adversaires ? Pour ceux qui connaissent ce philosophe tranchant et plein d’intelligence, ce serait lui faire un mauvais procès, un très mauvais procès. Malgré tout, Bazoum est un soldat perdu. Incapable de reconnaître d’où viennent les coups qu’il subit depuis quelque temps ou impuissant face à ses adversaires internes, il s’embourbe dans des explications encore plus touffues que les pièces d’état-civil qu’on lui reproche d’avoir obtenues de façon frauduleuse ou cherche des poux sur le crâne d’un chauve. Dans cette logique, peut-il mieux trouver que Hama Amadou, le souffre-douleur sur le dos duquel les barons du Pnds ont régulièrement cassé le sucre. Bazoum

Bazoum n’a visiblement cure de toutes ces questions que les Nigériens se posent à propos de ses pièces d’état-civil Bazoum, qui s’est épanché sur l’affaire dans Jeune Afrique, sur BBC et sur Télé Sahel également, n’a point été en mesure de publier ses documents d’état-civil authentiques. Existent-ils réellement ? Sont-ils de vrais ou plutôt de vrais faux comme le soutiennent de très nombreux Nigériens ? Bazoum n’a visiblement cure de toutes ces questions que les Nigériens se posent. On l’interpelle régulièrement sur les réseaux sociaux et les organes de presse, mais il a préféré, comme il le souligne sur Télé Sahel, opposer à ces interpellations « le mépris du silence ». Il ne résout pas cependant la problématique à laquelle il fait face. La justice n’a pas encore dit son dernier mot.

Pour Bazoum, la question est l’affaire de quelques petites semaines qu’il va consacrer à la campagne. Une campagne qu’il a commencée très tôt, sans respecter la disposition de la loi qui l’interdit avant le démarrage légal. Il a d’ailleurs, pour en donner la preuve, repris son bâton de pèlerin. Hier, dimanche 29 novembre 2020, il s’est rendu à Kirtachi, dans le département de Kollo situé à une trentaine de kilomètres de Niamey. Son attitude, frappé d’une insolente assurance, pourrait lui jouer un sale tour. S’il a franchi le premier cap, avec la validation de sa candidature, il n’est pas hors d’un coup boomerang.

S’en prendre à Hama Amadou a-t-il profité à Bazoum face à ce problème judiciaire dans lequel il est tenu, quoi qu’il advienne, de prouver qu’il est né au Niger, de parents nigériens. Il n’est, donc, pas sorti de l’auberge. Son refus de relever la tête pour voir ses adversaires du moment est un grave handicap. Lorsqu’il ouvrira les yeux, peut-être sera-t-il trop tard.

Doudou Amadou