Même si sa candidature est définitivement acceptée pour l’élection présidentielle, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) Bazoum Mohamed ne va retrouver la paix d’esprit de sitôt. La polémique sur sa nationalité nigérienne va continuer à l’affecter pendant des longues années. Il va toujours se souvenir de ce grand déballage fait autour de ses pièces d’état civil et qui a permis à de nombreux Nigériens et observateurs étrangers de savoir qu’il dispose de plusieurs certificats de nationalités qu’il va jusqu’à «oublier» un qu’il a pourtant utilisé en 2016. Mais Bazoum Mohamed va surtout s’interroger sur ce silence troublant de ses «camarades » qui sont restés hors du débat sur sa nationalité. C’est sûr qu’il aurait souhaité entendre des personnes comme Foumakoye Gado, Hassoumi Massaoudou, Karidjo Mahamadou et peut-être le président de la République Mahamadou Issoufou affirmer, ne serait-ce qu’à travers un média quelconque, que lui Bazoum Mohamed est nigérien d’origine. Pour avoir vécu avec lui pendant plus d’une trentaine d’années, ces personnes allaient sans doute beaucoup contribuer à clore le débat sur cette affaire qui tourmente sans nul doute l’esprit de Bazoum Mohamed. Pourquoi aucune de ces personnes n’a encore jugé utile de s’inviter dans ce débat ? Même le président Mahamadou Issoufou qui a failli le faire à travers un de ses messages à la Nation s’est simplement borné à inviter les candidats aux élections à privilégier «le débat des programmes». Mais il n’est pas sans savoir que la question de nationalité nigérienne d’origine tire sa source de la Constitution, notamment l’article 47 de la loi fondamentale. C’est ce même article qui interdit à tout Président de la République de faire plus de deux mandats au pouvoir. Et cet article fait partie des articles de la Constitution qui ne sont pas susceptibles d’être révisés. Comment peut-on donc respecter scrupuleusement une partie de cet article (celle relative à la limitation des mandats présidentiels) et trouver anormal le débat sur l’autre partie du même article, à savoir celle relative à la condition de nationale nigérienne d’origine.
Hamidou Bello