Tendances des résultats électoraux : Hama Amadou confirme son rôle de faiseur de roi

S’il ne peut être roi du fait de la volonté des princes régnants, il ne peut toutefois être empêché de faire le roi. C’est vraisemblablement vers cette hypothèse que l’on s’achemine avec les tendances des résultats des élections locales tenues le 13 décembre 2020. Selon ces résultats, et dans de nombreuses localités convoitées par le Pnds Tarayya, les suffrages n’ont pas été favorables au pouvoir en place. À Niamey, à Dosso , à Maradi, à Zinder, à Tillabéry, dans toutes les régions, pratiquement, le Pnds Tarayya est sûr de perdre le contrôle des conseils régionaux. Mis en ballottage ou carrément défait dans presque toutes les grandes villes, le Pnds Tarayya est encore en train de pleurer son échec. Ayant dépensé énormément d’argent, ses leaders ne comprennent pas que les électeurs ne leur aient pas renvoyé l’ascenseur. La conclusion, c’est que les Nigériens ont pris l’argent et voté d’autres candidats que ceux du Pnds Tarayya. La sanction est d’autant plus indigeste qu’elle a été sévère. Les suffrages sont sans appel et laissent entrevoir une raclée mémorable.

Lumana pourrait soutenir un des candidats dès le premier tour, prévu le 27 décembre 2020.

Dans le lot des partis politiques dont les candidats se sont taillé une place de choix dans les urnes, il y a le Moden Fa Lumana Africa de Hama Amadou. Les tendances des résultats offrent une confortable assise au part du chef de file de l’opposition qui se trouve, selon des informations, du côté de Conakry où il a été invité par Alpha Condé à prendre part, aujourd’hui, à son investiture. Outre le fait que Lumana a confirmé sa suprématie à Niamey, la capitale dont les cinq arrondissements communaux risquent, tous, de tomber dans son escarcelle, le parti de Hama Amadou a également cartonné dans d’autres régions du pays. Les échos en provenance des états-majors régionaux de ce parti confirment ce qui se dit. Hama Amadou et son parti seront, encore une fois, les arbitres qui départageront les candidats qui arriveront au second de l’élection présidentielle.

Comme en 2011, Hama Amadou et son parti seront au centre d’une cour assidue des prétendants au fauteuil présidentiel. De façon encore plus forte qu’il y a dix ans puisque, selon des sources proches des milieux de décision de Lumana, le parti pourrait soutenir un des candidats dès le premier tour, prévu le 27 décembre 2020.

L’embarras sera grand pour Hama Amadou et Lumana

Déjà allié aux partis politiques de la coalition Cap 20-21 dont les plus en vue sont le Rdr Tchandji de Mahamane Ousmane, l’ancien président de la République, et le Mpr Kishin Kassa d’Ibrahim Yacoubou, Lumana sera sans aucun doute dans un embaras total pour choisir un des deux dès le premier tour. Un choix difficile, selon toute vraisemblance. Que dire de la présence, aux confins de la maison Lumana du Mpr Jamahuriya dont le leader s’est montré très entreprenant ces derniers temps. Il était d’ailleurs, hier, à la déclaration de Salou Djibo sur la candidature de Bazoum. Lumana et Hama Amadou sont, donc, faiseurs de roi mais ils n’ont pas la tâche facile. Mais, quoi qu’il en soit, le parti et son leader ne commettront pas l’erreur de laisser l’allié qu’ils auront décidé de soutenir avec sa conscience.Ils vont sans doute lui imposer des conditions, histoire d’éviter de retomber dans les mêmes travers que sous Issoufou Mahamadou qui a eu de Hama Amadou carte blanche pour disposer des choses comme il l’entend. Et tout le monde sait comment il a procédé. Vis-à-vis de son allié et vis-à-vis des institutions de la Réplique.

Yaou