Le mensonge a beau courir, la vérité finit toujours par le rattraper. C'est ce qui arrive à Bazoum Mohamed dans cette sordide affaire de pièces d'état civil pour qui se veut candidat aux élections présidentielles. Du reste, le ciel lui est tombé sur sa tête avec cette monumentale découverte faite par la Cour Constitutionnelle sur ses multiples certificats de nationalité. L'affaire est si grave qu'elle déboussole les partisans et autres thuriféraires de sa candidature. L'arrêt n°8 du 10 décembre 2020 de la Cour Constitutionnelle a mis à nu les multiples tricheries, sur fond de mensonge, de Bazoum Mohamed. Les multiples certificats de nationalité renseignent beaucoup sur la tricherie de l'homme et sur sa vraie identité. L'arrêt a tout simplement éclaboussé Bazoum Mohamed et réconforté tous ceux qui ont toujours douté de sa nationalité d'origine nigérienne. En présentant deux copies de numéros différents à la Cour entre 2016 et 2020 de son supposé certificat de nationalité, Bazoum Mohamed a tenté de tromper la Haute juridiction en matière électorale du Niger. En mentant devant la Cour, en ne se reconnaissant pas dans un certificat de nationalité qui pourtant se trouve dans son dossier de 2016, Bazoum a déshonoré la Cour. Car aucun nigérien, sauf par tricherie, ne peut détenir deux certificats de nationalité. Mais, apparemment, lui, Bazoum, en aurait plusieurs. Peut-être même qu'il aurait un tribunal à son domicile qui lui décerne au besoin un certificat de nationalité. Désormais, avec évidence, avec ses multiples certificats de nationalité le voile est levé sur sa vraie identité. En tout cas, la Cour Constitutionnelle a dévoilé sa duperie qui doit faire honte à ses partisans. Toute chose égale par ailleurs, ce qui signifierait que durant toute sa carrière politique, Bazoum aurait toujours triché pour bénéficier des avantages que décerne la République à ses légitimes fils. Bazoum utilise donc, selon les contextes, l'un de ses deux certificats de nationalité. En 2016, pour être candidat aux élections législatives au titre de la circonscription de Tesker, selon la Cour, il avait utilisé le certificat de nationalité portant le numéro 140/85. Lequel, d'ailleurs, est jugé par l'ensemble des nigériens comme étant faux. Car comportant la mention Cour d'Appel de Zinder, alors même qu'en 1985 la Cour d'Appel à Zinder n'a pas été créée. Et cette année 2020, pour l'élection présidentielle, il met dans son dossier un autre certificat de nationalité qui porte le numéro 99/ SD. Une véritable supercherie pour tenter de contourner le piège de l'article 47.
Vraiment, le Niger et son peuple ont la bénédiction de Dieu. Sinon les archives de la Cour Constitutionnelle de 2016 allaient, certainement, connaitre le même sort que celles du Tribunal de Diffa qui ont été volées.
Deux certificats de nationalité de même date, c'est-à-dire 1985, de même contenu, du même tribunal, mais de numéros différents. Il faut vraiment un certain Bazoum Mohamed pour être dans une telle situation invraisemblable et fabuleuse pour vouloir tenir tête à la vérité. Avec cette affaire saugrenue, les Nigériens découvrent le vrai Bazoum Mohamed. Un Bazoum Mohamed qui a construit toute sa vie politique avec des documents d'état civil douteux qui, à la limite, insultent l'intelligence des Nigériens. Des documents douteux pour faire usurpation d'une nationalité qui semble loin d'être la sienne. En tout état de cause, avec la découverte du certificat de nationalité n°140/85 dans son dossier de 2016, Bazoum Mohamed a menti à la Cour Constitutionnelle et au peuple nigérien. Il perd donc toute crédibilité pour aspirer à diriger le Niger. D'ailleurs, face à l'évidence, il n'a plus la qualité. Le simple fait qu'il détienne ces deux certificats de nationalité suffit pour lui opposer le code pénal.
Qui est Bazoum Mohamed ?
Selon plusieurs témoignages des notables de N'gourti, Bazoum est le fils cadet d'une famille de sept enfants, dont cinq frères et deux filles que sont Mohamed Kalam Salim, Khadîdja Salim, Amar Salim, Ali Salim, Ahamadou Salim, Mariam Salim et Bazoum Salim, le candidat à l'élection présidentielle au titre du Pnds. Selon les mêmes témoignages, ils seraient les enfants de Salim, le père, et de Ndilila, la mère. Ils viendraient du Tchad, précisément de la localité de Noukou, au nord Kanem. L'aîné de la famille, Mohamed Kalam Salim, est un soldat de la coloniale. Recruté par l'armée française, au Tchad, Mohamed Kalam Salim fut un goumier qui a pris sa retraite en 1984 en territoire nigérien, notamment dans le département de Tahoua (actuelle région de Tahoua). Et Bazoum a retrouvé son grand frère en 1985 à Tahoua, date à la quelle il s'est fait établir un jugement supplétif avec la mention 'profession élève'. Alors qu'il est parti dans cette localité pour le service civique national. En plus, dans nos investigations, nous avons retrouvé le certificat de nationalité d'un de ses neveux, un des fils de Mohamed Salim Kalam délivré en 1994 par la section du tribunal de Tahoua. Et sur ce certificat de nationalité on constate, aisément, que le grand frère ainé de Bazoum, Mohamed Salim Kalam a obtenu son extrait des jugements supplétifs d'acte de naissance le 17 mai 1990, délivré par le tribunal de N'guigmi sous le n° 21. Une alchimie. Car le même Mohamed Salim aurait témoigné le 27 mars 1978 devant le Tribunal de Gouré pour l'établissement d'un jugement supplétif à Hadiza fille d'Abdallah et de Halima née vers 1944 à Tassara (Tchinta baraden). Dame Hadiza serait mère de sept enfants dont Bazoum né vers 1960 serait le cadet.
A.S