Bazoum Mohamed, dit-on, court actuellement dans tous les sens. Pris à la gorge par des scores électoraux qui ne lui laissent aucune alternative que de chercher des soutiens auprès d'autres leaders politiques et partis politiques qu'ils ont mépris, traînés dans la boue et déstabilisés, Bazoum Mohamed et le Pnds ont le feu aux fesses. Un second tour est inéluctable au regard des procès-verbaux des états-majors des partis politiques. Un second tour qui, vraisemblablement, se jouera entre lui et Mahamane Ousmane du Rdr Tchandji dont il partage le même fief de Zinder. Outre que tous les partis qu'il pourrait approcher dans ce sens sont membres du collectif " Sauvons le Niger ", un consortium de partis politiques et d'organisations de la société civile qui contestent la crédibilité des pièces d'état-civil de Bazoum, et donc sa candidature à la magistrature suprême, le candidat du Pnds Tarayya doit également subir les contrecoups de tout le mépris dont lui et son parti ont couverts les autres durant dix ans. Un passif trop lourd pour ses frêles épaules dans un Niger où l'on finit toujours par payer pour ses actes.
Malgré tout, sans gêne, Bazoum et le Pnds Tarayya ont entrepris des démarches de lobbying en direction d'un certain nombre de leaders et partis politiques. Albadé Abouba et le Mpr Jamhuriya, Mounkaïla Issa et le Anemma Banizoumbou, Moussa Barazé et l'Andp Zaman Lahiya ainsi que Adolphe…et le Ps Imani ont tous été démarchés. Sans succès ! Des tentatives anachroniques et sans lendemain, eu égard aux motivations des uns et des autres face à un Pnds extraordinairement méprisant, suffisant et sans aucune considération pour les intérêts du Niger. Dans cette course effrénée de Bazoum et de son parti, il y a sans doute de quoi s'offusquer. Ont-ils, un seul instant, imaginé qu'ils pourraient avoir besoin de leurs alliés ?
Une volonté de tout régenter, dans un mépris total des alliés, confinés dans un rôle protocolaire
L'arrogance et l'irrespect avec lesquels le Pnds Tarayya a gouverné n'a d'égal que son insouciance vis-à- vis des deniers et biens publics. Véritable machine organisée pour faire main basse sur les ressources de l'État, le Pnds Tarayya a un bilan désastreux qu'il assume pratiquement seul. La raison, il s'est arrogé la direction de tout ce qu'il y a d'important dans la gouvernance : ministères, directions générales de sociétés d'État et d'économie mixte, ambassades et postes consulaires, etc. Rien qu'au niveau du gouvernement, ce parti détient, la primature, le ministère de la Défense nationale, le ministère des Affaires étrangères, le ministère du Pétrole, le ministère de l'Énergie, le ministère de l'Intérieur, le ministère de l'Enseignement primaire, le ministère de l'Hydraulique, le ministère de l'Équipement, le ministère de la Justice, etc. Il y a également l'Assemblée nationale, la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), le Conseil supérieur de la communication (Csc), etc. Une prééminence totale sur l'ensemble des organes étatiques.
Une gouvernance catastrophe qui a tout détruit
La gouvernance du Pnds Tarayya a été, 10 ans durant, une catastrophe pour le Niger. À tous points de vue. Sur la sécurité et la défense nationale, sur l'économie, le social, l'éducation, la santé, la justice, le Pnds se révélera un cauchemar pour le peuple nigérien. La douleur du peuple nigérien, exprimée aujourd'hui à travers les urnes, est immense. Les secteurs sociaux de base, notamment l'éducation, la santé, l'hydraulique, ont été les plus grandes victimes de la gouvernance du Pnds Tarayya. Prenant à contre-pied les promesses faites à l'école dans son discours d'investiture, Issoufou Mahamadou s'est donné le plaisir de réduire progressivement les ressources budgétaires allouées à ces secteurs. Les lois de finance des trois dernières années, en particulier, les ont laminées, clochardisant davantage des secteurs déjà mal en point. Le nombre de classe que Issoufou Mahamadou s'est vanté d'avoir construit par an a été démystifié et l'on a fini par découvrir qu'il n'y a pas plus faux que les statistiques officielles.
Au plan de l'économie, c'est l'hécatombe. Les aides, y compris au plan alimentaire sont détournées, l'agent public est détourné à des fins d'enrichissement illicite, les ressources budgétaires sont mises sous coupe réglée et servent plutôt les intérêts de certains clans organisés, bref le Niger est dépouillé de ses richesses au profit d'individus sas foi, ni loi. Ce sont des centaines de milliards qui ont été détournés au cours des 10 années de gestion du Pnds, dans des sociétés d'État, mais aussi par le biais de prêts énormes contractés en toute illégalité au nom du Niger mais dont les fonds ont pris des directions inconnues à l'instar des 1000 milliards d'Exibank de Chine. Même les aides alimentaires, à l'instar du riz pakistanais destiné aux populations de Diffa éprouvées par les attaques terroristes de Boko Haram, n'ont pas été épargnées. Les populations de Diffa n'ont jamais vu la couleur de ce riz pakistanais estimé à 15 000 tonnes. Il a été détourné et vendu au port de Cotonou par des individus connus, à leur profit exclusif.
Des centaines de milliards empochés sur le tas de centaines de morts dans les rangs des Fds
Dans cette cupidité à accumuler le maximum de richesses entre les mains de ses membres, le Pnds Tarayya n'a pas tremblé à mettre la sécurité et la défense dans son escarcelle. Sans état d'âme, un détournement systématique et massif des fonds destinés à l'armement des Forces armées nigériennes (Fan) a été planifié, organisé et exécuté d'année en année. De fausses factures sont émises pour faire sortir des milliards des caisses de l'État, des commandes sans livraisons d'armes sont payées, des armes et des munitions défectueux sont également payés. Pendant ce temps, les éléments des Forces de défense et de sécurité sont littéralement massacrés, car démunis d'armements appropriés pour faire face à l'ennemi. C'est le scandale lorsque le pot aux roses est découvert. Alors que les Nigériens exigeaient justice, tout a été mis en branle pour que les mis en cause ne rendent pas gorge devant la justice. À ce jour, malgré la gravité du scandale, les éléments des Fds ayant péri par centaines, aucun des auteurs et/ complices ne séjourne en prison.
C'est cette gouvernance que Bazoum Mohamed promet de continuer et c'est à cette ruine du Niger qu'il veut convier des leaders et des partis politiques qui auraient tout donné pour qu'il ne soit même pas candidat à l'élection présidentielle. Pour cause, ses pièces d'état-civil sont plus que douteuses.
Laboukoye