Élection présidentielle : Seini Oumarou et le Mnsd Nassara attendus pour un juste retour d'ascenseur à Mahamane Ousmane

Selon toute probabilité, Bazoum Mohamed va droit à la guillotine. Le 21 février 2021, le second tour de l'élection présidentielle à laquelle il a pris part malgré tout est en principe plié à l'avance. Candidat contesté pour ses pièces d'état-civil jugées fausses par une grande majorité d'acteurs politiques, de partis politiques et de leaders de la société civile, Bazoum Mohamed et le Pnds Tarayya se sont fait hara kiri sur toute la ligne. Il aura face à lui tous les partis politiques engagés au sein de la coalition pour l'alternance politique Cap 20-21, de l'Alliance pour la paix et la République (Apr), du Rpr Jamhuriya, du Pjd Hakika et de plusieurs autres partis engagés dans le cadre de la coalition " Sauvons le Niger ". Déjà, Seïni Oumarou et son parti ont donné le ton en coupant court à une rumeur distillée sur les réseaux sociaux et qui fait cas d'une alliance Pnds-Mnsd au second tour de l'élection présidentielle. Dans un communiqué rendu public de façon prompte, le parti de Seïni Oumarou a indiqué que " le Mnsd ne saura jamais cautionner le faux et l'usage du faux et ne sera jamais allié d'un candidat sur lequel pèsent de graves soupçons de violation de la Constitution et dont la candidature est toujours contestée ". Mieux, le Mnsd a précisé " qu'il continuera à contester par les moyens légaux la nationalité d'origine du candidat du Pnds Tarayya ". Une mise au point qui a l'avantage de fixer les balises dans un contexte politique où prévaut le " Tout sauf Bazoum ".

Outre Seïni Oumarou et le Mnsd Nassara qui ont clarifié tout de suite leur position, Albadé Abouba et le Mpr Jamhuriya, Ibrahim Yacoubou et le Mpn Kishin Kassa, Amen-Amin et Omar Hamidou Tchiana, pour ne citer que ceux-là, ont tous signé, au moins, une des requêtes adressées à la Cour constitutionnelle contre la candidature de Bazoum. Membres volontaires du collectif " Sauvons le Niger ", on verrait mal un ces partis politiques faire volte-face pour soutenir le candidat dont ils ont contesté la nationalité. En principe, la messe est dite, Bazoum et le Pnds ayant entretenu des relations exécrables avec tous leurs alliés qu'ils ont régulièrement vilipendés, traînés dans la boue et méprisés.

Mnsd Nassara en particulier, il y a bien plus que les rapports inamicaux et irrévérencieux que le Pnds Tarayya a entretenus avec ceux qui ont décidé, malgré un lourd passif, de les soutenir au lendemain des élections de 2016. Ce qui, il faut le dire, a permis à Issoufou et au Pnds de se tirer d'une mauvaise passe. En regardant dans le rétroviseur, Seïni Oumarou et le Mnsd Nassara se sont rappelés les bons souvenirs de cette alliance avec la Cds Rahama de Mahamane Ousmane, à l'époque. Une alliance d'une décennie évoquée, aujourd'hui, par les Nigériens, avec beaucoup de regret. Un grand mérite pour Mahamane Ousmane qui n'a pas, en aucun moment soupçonné par son allié, au pouvoir, de coups de Jarnac. C'était de 2004 à 2010. Cette alliance pleine de générosité et de sincérité va, à nouveau, se matérialiser à la fin de la transition militaire de Salou Djibo. Arrivé au second tour de l'élection présidentielle de février 2011, Seïni Oumarou et le Mnsd Nassara ont encore pu compter sur le soutien de Mahamane Ousmane, sans aucun protocole.

Aujourd'hui, la situation électorale se présente sous les couleurs d'un Mahamane Ousmane qui a besoin du soutien de Seïni Oumarou. D'un Rdr Tchandji, le nouveau parti politique de celui qu'on appelle Nafarko 1er, qui attend un retour d'ascenseur du Mnsd Nassara. Le communiqué rendu public par le parti de Seïni Oumarou indique sans ambages que le Mnsd Nassara ne sera pas pris en défaut et que Mahamane Ousmane peut dormir sur ses lauriers.

Laboukoye