La semaine dernière, un journal proche du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) a, sans aucun respect aux règles de l’éthique et de la déontologie et des valeurs qui caractérisent la société nigérienne, traité Hama Amadou de «calife maudit». Il est vrai que les animateurs du journal en question n’ont rien de journalistes. Ce sont des militants engagés du PNDS-TARAYYA qui tirent sur tous ceux qui s’opposent à leur parti. Mais lorsqu’on agit sous le couvert d’une profession aussi noble et bien cadré que le journalisme, il y a des limites à ne pas franchir. Quel péché Hama Amadou a commis pour mériter un tel traitement de la part d’un journal, fusse-t-il un journal partisan ?
Ainsi que beaucoup d’analystes l’ont constaté, depuis que son parti a demandé à voter pour le candidat Mahamane Ousmane au premier tour de l’élection présidentielle, Hama Amadou est devenu la bête noire des responsables et militants du PNDS-TARAYYA qui s’agitent autour du candidat de leur parti Bazoum Mohamed. Ces derniers souffrent dans leur chair le fait que le soutien apporté par le parti de Hama Amadou à Mahamane Ousmane ait fait échouer leur projet de passage dès le premier tour qu’ils appelaient orgueilleusement «coup K.O». Même sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux les militants du PNDS-TARAYYA qui s’attaquent ouvertement à Hama Amadou comme si c’est lui qui va affronter leur candidat au second tour. Dans leur tentative désespérée de créer une mésentente entre Mahamane Ousmane et Hama Amadou, certains militants du du PNDS-TARAYYA remontent jusqu’en 1995 pour rappeler les rapports qui existaient entre les deux hommes pendant la période de la cohabitation. Sans gêne, ils accusent Hama Amadou d’être à l’origine du coup d’État qui a renversé Mahamane Ousmane le 27 janvier 1996. Ils refusent de rappeler que pour que Hama Amadou devienne Premier ministre de la cohabitation, il a fallu que le PNDS-TARAYYA dirigé par Mahamadou Issoufou rompe son alliance avec Mahamane Ousmane et s’allie avec le parti de Hama Amadou pour faire basculer la majorité parlementaire du côté de l’opposition. Les mêmes militants du PNDS-TARAYYA refusent de rappeler que l’une des raisons évoquées par les militaires pour justifier le coup d’État du 27 janvier 1996, c’est la lettre écrite par le Président de l’Assemblée nationale Mahamadou Issoufou à la Cour suprême pour constater l’incapacité du Président Mahamane Ousmane à rester dans ses fonctions. Sans doute que si on lui demande qui de Hama Amadou et de Mahamadou Issoufou lui a plus fait du mal et a beaucoup contribué à son départ du pouvoir, Mahamane Ousmane saura bien répondre.
Hamidou Bello