Présidentielles second tour : Mobilisation populaire gigantesque contre 10 ans de prédation

La campagne électorale, dans le cadre du second tour des présidentielles du 21 février 2021, bat son plein. Les deux camps parcourent le pays de long en large pour rallier le maximum d’électeurs pour remporter les élections. D’un côté Mahamane Ousmane, ancien président de la République, bénéficiant du soutien des partis politiques de la Coalition pour l’alternance politique (CAP 20-21) et Alliés, et de l’autre Mohamed Bazoum, candidat du pouvoir, avec le soutien du MNSD Nassara et du MPR Jamahuriya, en plus d’une Kyrielle de micro partis. Pendant que Mahamane Ousmane se sent sur le terrain comme du poisson dans l’eau, car bénéficiant en plus d’un soutien populaire indéniable, Mohamed Bazoum, dont la candidature a été attaquée devant la Cour constitutionnelle par plusieurs candidats pour non-conformité à l’article 47 de la loi fondamentale, rencontre de plus en plus de difficultés. Apparemment lâché par beaucoup de ses camarades pourtant influents du PNDS Tarayya, il a du mal à assumer le bilan d’une gestion calamiteuse de 10 ans, dont il est une pièce maitresse et qu’il est obligé d’assumer. Et c’est justement à cette gestion catastrophique de la renaissance qu’il ne peut pas renier, sous peine de subir les foudres de celui qui l’a imposé, que les Nigériens veulent définitivement tourner le dos. Pour construire un Niger de paix, uni et prospère avec une justice noble à laquelle tous les citoyens sont également soumis, sans distinction de rang ou de coloration politique. C’est le souhait de la majorité écrasante des Nigériens, raison de leur ras-le-bol et leur mobilisation spectaculaire. Pour qu’enfin les 10 ans de prédations de la renaissance ne soient qu’un lointain souvenir. Pour sûr, la gouvernance de notre pays sous la renaissance est la pire que le Niger ait connue. La marque de cette gouvernance est sans nul doute la prédation, un pillage systématique des deniers publics. Prédation des ressources nationales, prédations des droits et libertés des citoyens, avec les conséquences fâcheuses que nous connaissons : un pays affaibli incapable d’assurer la sécurité des citoyens, une paupérisation constante, et un malaise généralisé.

De la prédation des ressources nationales, les Nigériens ont l’impression que c’est le programme inavoué des dirigeants du PNDS, au-delà des paroles enchanteresses et des promesses mirobolantes de campagne. Ils sont rares ceux qui, occupant une fonction quelconque, ne sont pas empêtrés dans un scandale politico financier de plusieurs milliards. La gangrène les a touchés presque tous dans l’un ou plusieurs de ces scandales. Sans être exhaustifs, ces scandales ont pour nom : prêt Eximbank de Chine, prêt congolais, uraniumgate, mukurigate, les examens et concours frauduleux, l’affaire Africard, le don de riz pakistanais, l’achat de l’avion présidentiel, le scandale du ministère de la défense… Sans oublier les relations condamnables avec les trafiquants de drogues et de tous genres. Les quelques vertueux, comme Katambé, sont traités de menteurs et invités à la boucler, s’ils ne sont tout simplement interdits de promotion. Les intérêts vitaux du pays ont été mis en péril, et le Niger trainé devant les tribunaux internationaux, déshonoré par certains de ses fils, usant de leur position dans les hautes sphères du pouvoir d’Etat pour se sucrer. A ceux-là pourtant une impunité totale est accordée pendant que ceux qui dénoncent et qui se battent pour l’honneur et la dignité du pays sont chaque jour interpellés, et jetés en prison pour avoir exercé leur rôle de veille citoyenne. Pour garantir la tranquillité et la paix aux détourneurs et aux mauvais gestionnaires, une politique de prédation des droits et libertés des citoyens sans précédent plombe l’Etat de droit. La loi sévit quand il s’agit de ceux qualifiés de mal pensants et empêcheurs de tourner en rond, même sur simple dénonciation calomnieuse, alors que ceux qui s’autosaisissent immédiatement, sont aux abonnés absents quand les affaires concernent les thuriféraires du régime ou ses soutiens. Ainsi, des hommes politiques de l’opposition, journalistes, et des acteurs de la société civile ont pour seconde demeure les locaux de la police judiciaire ou la prison. Parce que tout simplement ils rêvent d’un Niger juste, meilleur pour tous ses enfants. C’est à ce régime prédateur des ressources nationales et des libertés publiques et individuelles, que les Nigériens veulent tourner le dos. Définitivement. Mais le combat politique n’est pas gagné, même si le report des voix de certains partis politiques qui soutiennent le candidat du pouvoir est plus que jamais contesté. Il revient à la Coalition CAP 20-21 et ses Alliés, ainsi que tous les Nigériens excédés par Guri, sortent massivement le 21 février 2021 pour voter l’alternance politique, et protègent leurs votes jusqu’à la proclamation des résultats réellement sortis des urnes. Car, comme certains qui ne s’encombrent nullement de scrupules le disent, ce n’es pas les votes qui comptent, mais la manière de compter les votes. Ce qui s’est passé le 27 décembre 2020, et même antérieurement dans ce pays, doit être suffisamment source de leçons.

BISSO