La semaine dernière, le Niger a vécu un drame des plus insoutenables, avec la mort de 20 petits élèves d’une école au quartier «Pays-Bas» de Niamey, suite à un incendie. Les victimes ont été surprises par un feu, dont l’origine reste encore inconnue, alors qu’elles se trouvaient dans des classes en paillotte. L’onde choc provoquée par ce drame a vite dépassé le cercle familial des 20 élèves pour s’élargir à l’ensemble du Niger et même une partie de la communauté internationale. Selon des témoignages recueillis par les médias qui se sont rendus sur place, ce sont une vingtaine de classes, toutes en paillotte, qui ont été ravagées par l’incendie. La question qui revient sur toute les lèvres est celle de savoir comme dans une capitale d’un pays on est arrivé à construite autant des classes en paillotte et au niveau d’une seule école. Cette question a tout son sens quand on se rappelle de tout le tintamarre que faisait l’ancien président de la République Mahamadou Issoufou autour de la question de l’éducation. Dès l’entame de son premier mandat, il avait laissé entendre que l’école fait tellement partie de ses priorités qu’il va y injecter une bonne partie des ressources budgétaires. Bien entendu, tous ceux qui suivent les discussions sur le budget ont constaté que pendant les dix années du régime de Mahamadou Issoufou, une importante partie du budget a été allouée au secteur de l’éducation. On est en droit aujourd’hui de se demander à quoi ont réellement servi toutes les ressources affectées à l’école quand même dans la ville de Niamey on peut compter des centaines de classes en paillotte.
En effet, il n’y a pas qu’à l’école «Pays-Bas» qu’on rencontre des classes en paillote à Niamey. C’est une situation qui touche plusieurs écoles. Quand on sait que dans certaines écoles les enlèves sont assis à même le sol, fautes des tables bancs et que les enseignants contractuels, qui constituent le gros lot du personnel enseignant, attendent près de deux mois avant de percevoir leurs pécules, on est encore obligé de se demander comment ont été réellement gérées les importantes ressources affectées au secteur de l’éducation pendant les dix années de pouvoir de Mahamadou Issoufou. Une chose est sûre, le drame de l’école «Pays-Bas» est venu mettre à nue la gestion de l’école au cours des deux mandats successifs du récipiendaire du fameux prix Mo Ibrahim. Tout comme pour le secteur de la sécurité, les résultats engrangés semblent dérisoires par rapport aux moyens mobilisés.
I.B