{xtypo_quote}« Je constate que, sous la présidence de Monsieur Hama Amadou, l'Assemblée Nationale a abattu un travail législatif important (…) Notre Assemblée Nationale a cette grande chance d'avoir à sa tête un homme d'État. » Issoufou Mahamadou en 2012 {/xtypo_quote}
Puis le président de la République revient sur le rôle joué par le parlement pendant ses premiers mois de magistrature suprême. Issoufou Mahamadou ne tari pas d’éloges ….
« Mesdames et Messieurs, la démocratie sera irréversible dans notre pays dès le jour où elle aura apporté la preuve qu'elle rend au peuple plus de services que les autres types de régime. D'ores et déjà, je constate que, sous la présidence de Monsieur Hama Amadou, l'Assemblée Nationale a abattu un travail législatif important pendant l'année 2011 et a adopté tous les projets de loi qui ont pour objectif l'épanouissement du peuple Nigérien. Elle a également assumé avec rigueur sa mission de contrôle de l'action gouvernementale. Permettez-moi, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale, de vous en féliciter, vous et l'ensemble des députés. Notre Assemblée Nationale a cette grande chance d'avoir à sa tête un homme d'Etat. Représentants du peuple, je sais combien vous, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale et l'ensemble des députés, contribuez à la réalisation du programme de renaissance dont le Gouvernement est le maître d'œuvre. »
S’adressant à la présidente du Conseil constitutionnel de transition, aujourd’hui, c’est tout simplement renversant, les vérités débitées par le Président Issoufou à l’époque.
« Mesdames et Messieurs, je voudrais saluer ici la rigueur et la compétence avec laquelle le Conseil Constitutionnel de Transition a géré le processus électoral si chargé, si serré et si compliqué de 2010 et 2011. Madame la Présidente, permettez-moi de vous rendre un hommage mérité, à vous et aux autres conseillers de la Cour Constitutionnelle de la 5ème République pour votre esprit d'indépendance et votre contribution à la défense des valeurs républicaines. Cela vous a valu, récemment d'être désignée femme de l'année 2011 par un journal bien connu de notre grand voisin, le Nigéria. Dans votre allocution, vous avez souligné, à juste titre, que la jouissance par le juge de son indépendance reconnue par la constitution, est une des conditions pour que la paix règne dans un pays. Je voudrais ajouter que le respect de la Loi par tous les pouvoirs, y compris par les juges, est aussi une condition de la paix sociale, tant les frustrations nées de l'injustice légale sapent la santé morale et la cohésion sociale d'une nation. C'est pour cela, que je vous donne l'assurance, Madame la Présidente, que je veillerai non seulement, à ce que nul ne soit au-dessus de la loi, mais aussi à ce que la justice ne soit rendue que dans le respect de la loi, au nom du peuple nigérien. La meilleure façon d'y arriver c'est de créer les conditions de la séparation des pouvoirs pour que le pouvoir arrête le pouvoir, car, c'est désormais connu de tous, le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument. »
« Votre esprit d'indépendance et votre contribution à la défense des valeurs républicaines » ! Pourtant, ces qualités dont on a besoin pour des animateurs de la plus haute juridiction en matière constitutionnelle et électorale n’ont pas empêché au président Issoufou de renvoyer les membres du Conseil constitutionnel de transition et les remplacer par d’autres. Pourquoi se débarrasser de Madame Bazeye Fatoumata dont la renommée a dépassé les frontières du Niger à cause de son intégrité et son impartialité ? Certes, rien n’obligeait le président de la République à garder l’équipe qui a tenu tête au Tazartché du président Tandja mais c’était quand-même une garantie d’impartialité et la certitude d’une Cour constitutionnelle qui fait l’unanimité au sein de l’opinion publique nationale et internationale. Et quand on se rappelle que l’opposition a récusé la Cour constitutionnelle ayant remplacé celle de Madame Bazeye avant les élections de 2016, l’on ne peut que s’interroger sur la justesse et les motivations de ce changement. Ce, d’autant plus que le président de la République a gardé l’équipe de l’Observatoire national de la communication issue de la Transition militaire et devenu aujourd’hui CSC, Conseil supérieur de la communication. Cela fait bientôt 7 ans qu’Abdourahmane Ousmane trône au sommet de cette institution de même que son vice-président et le SG avant que celui-ci ne soit rappelé à Dieu il y a quelque mois. Paix à son âme.
Aujourd’hui, l’une des plus grandes préoccupations des Nigériens demeure la jouissance de leurs droits et libertés mais aussi la justice. Il y a 5 ans, voici ce que le président Issoufou Mahamadou disait à ce propos : « mesdames et Messieurs, les préoccupations de justice rejoignent toujours celles relatives aux libertés. La liberté d'expression, et singulièrement de la presse, est la première mesure de la santé démocratique d'un pays. A cet égard, je pense que notre pays se porte bien. Je salue le travail remarquable accompli par l'Observatoire National de la Communication, notamment à l'occasion du processus électoral. Je voudrais souligner que les médias de l'Etat comme les médias du privé doivent être des médias de service public, car animer la vie démocratique, développer le sens civique et cultiver le sens des responsabilités contribuent assurément à renforcer la cohésion sociale et nationale, ainsi qu'à moderniser notre vie publique. Je continuerai pour ma part à veiller à l'exercice de la liberté de la presse comme je m'y suis engagé en signant la déclaration de la Montagne de la Table. »
Sans commentaire. Nous nous permettons juste une pensée à notre confrère Baba Alpha de la télévision Bonferey, en prison depuis le 30 mars 2017. Qu’est-ce que l’Homme peut changer !
08 juin 2017
Source : L'Eclosion