La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a validé la candidature de l’actuel Secrétaire Général Antonio Guturess pour un second mandat à la tête de l’ONU. Avec cette décision du Conseil, la candidature du portugais va passer comme lettre à la poste lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre prochain, estiment ceux qui connaissent comment fonctionne le système des Nations Unies. Pendant longtemps, en tout cas depuis qu’il a reçu le fameux prix MO Ibrahim, l’ancien Président nigérien Issoufou Mahamadou était pressenti par certains de ses partisans comme un candidat potentiel au poste de Secrétaire Général de l’ONU. C’est vrai que l’ancien Président nigérien n’a jamais fait part d’une quelconque intention à faire acte de candidature au Secrétariat Général de l’ONU. Mais, des personnes qui disent défendre sa cause ont tellement insisté sur la question que beaucoup de Nigériens ont commencé à s’y intéresser. Ignorant sans doute les principes basics des relations internationales, dont la défense des intérêts des Etats et de leurs regroupements, ceux qui s’échinaient à défendre la candidature de l’ancien Président nigérien racontaient à qui voulait les croire que l’homme pourra bénéficier du soutien de la grande France dont il fut un ami pendant ses dix années de gouvernance. Elles ignorent, ces personnes, que si la France ou un autre pays chouchoutaient Issoufou Mahamadou c’est parce que tout simplement il était aux commandes d’un Etat où ils ont beaucoup d’intérêts à protéger. La preuve, depuis qu’un autre a pris sa place, même les médias de ces pays n’évoquent que très rarement le nom de l’ancien Président, encore que c’est son parti qui est encore au pouvoir et que lui-même a encore son mot à dire par rapport à certaines grandes décisions.
Il arrivera un jour où comme beaucoup d’autres anciens Président Issoufou Mahamadou n’intéressera ni la France et certains pays occidentaux qui lui ont fait la cour, ni même leurs médias. C’est cela la règle impitoyable des relations internationales. Du reste, un ancien président français l’a dit de si belle manière : la France n’a pas d’amis, mais des intérêts. Sinon, combien d’anciens Chefs d’Etat africains, pourtant chouchoutés par la France et d’autres pays occidentaux quand ils étaient aux affaires, sont tombés dans l’oubli quelques années seulement après leur départ du pouvoir ? Certains de ces Chefs d’Etats ont d’ailleurs mieux servi cette France que l’ancien Président nigérien et ont plus promu la démocratie que lui. La seule chose qui reste à Issoufou Mahamadou c’est peut-être de s’accrocher à sa fondation qui vient de tenir son Assemblée générale. Là aussi, les choses ne seront pas aussi simples que le pensent certaines personnes. Il lui faut batailler fort pour obtenir des financements dans ce contexte où la COVID a étranglé plusieurs économies et où même des Etats peinent à mobilisera les ressources nécessaires pour faire face à leurs priorités. Surtout qu’il ambitionne d’intervenir dans beaucoup de secteurs en même temps.
I.B