Par dessus tous ces éléments, ils ont renié tous les idéaux du socialisme, et renoncé à toutes les valeurs qu'ils ont défendues quand ils étaient à l'opposition, de sorte à avoir perdu toute crédibilité. Au surplus, le socialisme est une idéologie en décadence dans le monde entier. La débâcle du parti socialiste français aux élections présidentielles et législatives passées. Ce, parti majoritaire dans la législature précédente, a dégringolé de 297 à 48 députés. C'est dire à quel point nos socialo communisants sous les tropiques ont du souci à se faire. Et le PNDS ou du moins ce qu'il en reste, subira le même sort. Et Mahamadou Issoufou y veillera pour que cela soit. Pourquoi la photo du président du parti n'est pas affichée à la devanture du siège ? De cette même manière.

On peut même dire, après avoir exercé le pouvoir pendant six (6) ans, la politique du PNDS n'a rien de social. La gouvernance, pourtant de droite, de Mamadou Tandja, a été, de loin, plus sociale que la Renaissance des socialistes. Le monde rural a en effet bénéficié, au cours des deux mandats de Tandja, des réalisations ciblées comme les puits, les retenues d'eau, les classes, les cases de santé, la gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans ainsi que la césarienne. Des acquis que le régime de Mahamadou Issoufou a remis en cause comme la gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans et la césarienne.

Mahamadou Issoufou joue la carte Salou Djibo : les signes révélateurs

Salou Djibo est le tombeur de Mamadou Tandja le 18 février 2010. A la tête du Conseil supérieur pour la restauration de la démocratie (CSRD), il renverse Tandja Mamadou décidé à opérer sa continuité illégale après ses deux mandats autorisés par la Constitution. Après un an à la tête de l'Etat, il réorganise des élections et transmet le pouvoir à Mahamadou Issoufou. De plus en plus, les langues se délient sur cette élection de 2011. Quelques acteurs de premier plan de la scène politique savent ce qui s'est réellement passé en 2011. C'est désormais consommé. Probablement qu'un jour, l'un d'entre eux déliera la langue pour dire aux nigériens ce qui s'est exactement passé. Toujours est-il que la dette de Mahamadou Issoufou est grande vis-à-vis du général Salou Djibo. Et c'est pourquoi, même ayant quitté le pouvoir, Salou semble avoir les cartes en main. Selon des sources politiques d'ailleurs, Mahamadou Issoufou et Salou Djibo seraient liés, non pas seulement par la parole, mais par un acte notarié dûment signé. L'opinion s'étonne et s'offusque même du silence assourdissant de Salou Djibo sur l'arrestation et l'emprisonnement arbitraires et sans jugement, de son oncle le Général Salou Souleymane, son grand frère Ali Salou et le fils de ce dernier. Est-ce une partie du deal ? On remarque également, plus de six (6) ans après, la présence sans discontinuité, à des postes stratégiques, de proches de Salou Djibo dans le régime de Mahamadou Issoufou. A la présidence, nous avons l'inamovible secrétaire général de la présidence, Moumouni Mamoudou, oncle et condisciple de Salou Djibo. Il y trône en surveillant des lieux depuis février 2010. Il y a également deux membres du gouvernement, et non pas des moindres, notamment Marou Amadou de la justice, et Ibrahim Yacouba des affaires étrangères, qui sont estampillés Salou Djibo. Qu'Ibrahim Yacouba soit nommé et maintenu aux affaires étrangères, un poste où il est en contact permanent avec les chancelleries et pays étrangers, quand on sait les amabilités grossières que lui a adressées le Bureau politique du PNDS en 2015 dans une déclaration lue par Bazoum Mohamed, avant les élections présidentielles de 2016, appelle à réfléchir.

Tout dernièrement, le Général a demandé, exigé et obtenu la nomination de sa seconde épouse, Mme Adama Gazibo, comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Ankara en Turquie.

Sans oublier les contrats juteux de bail d'immeubles qui lient l'Etat au Général. A titre illustratif, le bâtiment sis au CEG 6 qui abritait le ministère de la justice, et aujourd'hui occupé par le Conseil supérieur de la communication est une propriété de Salou Djibo.

At last but not at least, tout le monde connait les guerres de tranchées qui se mènent à l'intérieur du PNDS miné par la division et le clanisme. La principale victime est sans nul doute Bazoum Mohamed, président actuel du parti et dont la photo n'a jamais été accrochée au fronton du siège rutilant du parti depuis qu'il le dirige. Certains proches de Mahamadou Issoufou pensent qu'ils sont ses héritiers naturels, donnant ainsi raison à une partie de l'opinion qui a surnommé Bazoum " président Kama min ". Il est clair que pour Mahamadou Issoufou, Salou Djibo est le mieux placé pour couvrir ses arrières, ayant couvert les arrières du Général en refusant catégoriquement un audit de la transition.

Bisso

23 juin 2017
Source : Le Courrier