Dans le cadre du redéploiement des forces françaises et européennes du Mali vers le Niger, le Réseau Panafricain pour la Paix, la démocratie et le Développement (REPAD), a lancé du 9 décembre 2021 au 15 février 2022, un sondage citoyen qui a permis à plus de 4.000 nigériens des huit (8) régions du pays, de se prononcer sur la question. Dans les 4450 personnes interrogées, 74% trouvent inopportune la présence au Niger des forces françaises et européennes. Les résultats de ce sondage, ont été livrés à travers un point de presse animé le jeudi 22 avril 2022 par le Coordonnateur du Réseau Panafricain pour la Paix, la démocratie et le Développement (REPAD), monsieur Abdoulaye entouré de ses collaborateurs et des journalistes venus de divers organes de presse.

Après plus de deux mois en ligne, ce sondage a recueilli la participation de quatre mille quatre cent cinquante (4450) personnes dont 66% d’hommes et 34% de femmes. Il ressort de l’analyse les jeunes âgés de 18 à 35 ans étaient les plus nombreux à participer à l’enquête avec un taux de 58%, suivi de ceux âgés de 36 à 45 ans avec un taux de participation de 31%, après lesquels viennent les personnes âgées de plus de 45 ans un taux de participation de 8%. Les adolescents âgés de moins de 18 ans représentent 2% des participants à l’enquête.

Par ailleurs en ce qui concerne la répartition par région, il ressort de l’analyse des résultats que les populations de : 

  • Tillabéri étaient plus nombreuses à prendre part à l’enquête avec un taux de 30%;
  • Maradi avec un taux de 22% ;
  • Agadez avec un taux de 19%;
  • Niamey avec un taux de 13%;
  • Diffa avec un taux de 5%;
  • Dosso avec un taux de 5%.
  • Tahoua avec un taux de 3%;
  • Zinder avec un taux de 1%.

Le faible taux de participation dans les régions de Zinder et Diffa pourraient être liés à l’absence d’ambassadeurs de la redevabilité sociale dans ces deux localités au moment de l’enquête alors que la faiblesse du taux de participation dans les régions de Tahoua et de Dosso révèle soit un faible intérêt des populations à la question, soit un manque d’efficacité des ambassadeurs par rapport à leurs collègues des autres régions. Globalement, il ressort au sein des populations un sentiment de méfiance et doute sur la sincérité de l’aide des forces étrangères. Ce sentiment se justifie par l’aggravation de la crise sécuritaire malgré la présence des forces étrangères et des capacités dont elles disposent pour prévenir ou répondre avec promptitude aux attaques. Ces forces seraient présentes pour leur propre intérêt notamment pour faire mains basses sur nos matières premières et sur nos ressources naturelles, ont indiqué plusieurs personnes interrogées. De ce fait, le REPAD estime que le gouvernement et ses partenaires étrangers devaient prendre en compte les sentiments des populations afin de revoir la stratégie sécuritaire et de leur coopération. Cela passe nécessairement par une meilleure communication sur le mandat des forces étrangères et la mise en place d’un mécanisme de redevabilité et de suivi des résultats sur le terrain. Il faut rappeler que le présent point de presse est intervenu à la veille de l’examen dudit projet par la Représentation Nationale, qui finalement a préféré donner carte blanche aux forces françaises et européennes à travers un vote dont les résultats étaient connus d’avance, soit 131 voix pour, 31 contre. La majorité parlementaire a donc indiscutablement rendu un éminent service aux français. Signalons enfin que le PRESIMETRE de REPAD, est un outil d’aide à la décision totalement en phase avec les aspirations des populations. Ainsi, les résultats du PRESIMETRE 2021 donnent un reflet réel de ceux que pensent les citoyens de la gestion des affaires publiques afin de permettre aux gouvernants et plus particulièrement de prendre les mesures correctives afin de mieux répondre aux attentes et aspirations des populations.

Isak