Jamais le pays de Seyni Kountché n’a subi une aussi monstrueuse et gargantuesque prédation si ce n’est avec ses socialistes qui prétendaient pourtant venir pour gérer différemment, mieux que ceux qui les ont précédés à la tête du pays. Ils avaient un discours succulent, très « sucré » à l’opposition qui fit croire qu’avec eux, le Niger allait devenir, surtout qu’après le pays devrait intégrer à la suite de leur accession au pouvoir le cercle privilégié des pays producteurs de pétrole, le nouvel eldorado sahélien qui devrait, par ses potentialités et le climat des affaires que l’on dit attrayant, attirer plus d’investisseurs et de partenaires vers le nouvel Doubaï émergeant du Sahel. On était loin de s’imaginer qu’ils n’ont aucun sens de l’Etat et que la politique ne leur servait que de raccourcis pour parvenir, et s’enrichir à la vitesse de l’éclair pour corriger, leur destin qui, malgré les beaux et grands diplômes ramenés souvent d’Europe, pour leur complexe né de la fascination de l’ailleurs, ne fut guère brillant. Le PNDS a « tué » le Niger, les socialistes pour leur confort, ont ruiné l’Etat, et ce en plus d’avoir détruit notre cohésion, notre sens de la rigueur et du travail bien fait. Jamais, l’on a connu autant de faits de corruption, de détournements vastes et monstrueux, de violations des textes que sous ces hommes qui avaient fait croire que seule la démocratie les intéressait, et que s’en servant, le pays puisse aller mieux. Chiche. Ils avaient un discours à l’antipode de leurs actes et tout le monde, si ce n’est Emmanuel Macron et sa France, a fini par comprendre qu’on ne peut compter sur de tels hommes pour construire un pays. On ne peut d’ailleurs pas comprendre les bases sur lesquelles, certaines structures, à l’International, se fondent pour dire que le Niger aurait la meilleure croissance en 2022. Peuvent-elles savoir que personne ne peut les croire, et là, pas même Yves le Drian, le grand avocat de la Renaissance qui risque la dépression dans son conflit avec le Mali.
On savait que les socialistes ont mal géré, on savait qu’ils avaient la bénédiction d’un homme pour faire prospérer dans ce que fut sa gouvernance les crimes économiques, lui-même avide de luxure et de bonne vie. Sans doute qu’aujourd’hui, après le rapport rendu public par la Cour des comptes, Bazoum Mohamed s’est rendu compte de l’immensité des ruines sur lesquelles, stratégiquement, Issoufou Mahamadou, le plaçait pour sortir du pouvoir, arguant une alternance qui n’en est pas une, sûr par une telle malice, d’échapper à sa mauvaise gestion, pour laquelle, peut-il croire, Bazoum pouvait être fort à le protéger pour ne pas avoir à répondre de sa gestion, de loin la plus calamiteuse de l’Histoire du pays. Tout le monde a été servi dans les rangs de son PNDS requadrillée sur de nouvelles et subjectes considérations. Quand on regarde les fortunes de ceux qui ont fait leurs déclarations de biens – et ils mentent tous sur les montants et les biens déclarés – tous ne comptent que des centaines de millions, et même pour d’autres plus futés des milliards insolents. Le Niger gagnerait mieux à faire un travail hardi d’investigation pour enquêter sur les biens mobiliers, sur ces différentes compagnies de transfert d’argent et autres sociétés nouvelles dont celle assurant le transport des produits stratégiques, pour mieux mettre des visages sur certaines fortunes dissimulées et pouvoir ainsi, réactualiser des fortunes minorées et saisir mieux l’ampleur de la gabegie, du désastre commis par le PNDS au pouvoir. En 2011, sortant de sa grande famine, le parti socialiste nigérien venait pour autre chose que pour construire un pays. Ils venaient pour se construire et les fortunes qu’on peut voir aujourd’hui, en montrent toute l’étendue.
Le Niger, depuis onze ans maintenant, est devenu la caverne d’Ali Baba pour certains milieux du PNDS qui n’ont aucune ambition ambition pour le pays. Leurs égoïsmes les empêchaient de rêver pour le pays. C’est un document dense qui a été produit par la Cour ; il est de quelques 318 pages et ramène à la surface tout ce que l’on a soupçonné dans la gestion des camarades. C’est une oeuvre d’intérêt public et il faut espérer que Bazoum puisse s’en servir à bon compte à mieux recadrer sa gouvernance car, faut-il qu’il le sache, tant qu’il voudra couvrir cette puanteur, il ne pourra jamais s’en sortir, et devra voir le peuple s’organiser pour lui faire face. Et il le sait, ce n’est pas des problèmes qui manquent au Niger, et pire, ce n’est pas aussi des problèmes qui manquent à son pouvoir déjà trop fragile malgré la majorité artificielle que lui donnait son parrain qui lui fit la mission de protéger les casseroles bruyantes que trainent des hommes et des femmes qui sont de son sérail. Le rapport de la Cour des Comptes a, faut-il le reconnaitre et le saluer, fouiller sans complaisance, la gestion sous Issoufou, que finalement les Nigériens n’ont pas tort d’accabler. Mais d’abord ça !
Au ministère de la santé….
Depuis quelques jours, peut-être rattrapé par sa gestion « covidienne », l’on entend plus parler ce ministre bavard, si présent sur les médias pour nous effrayer du Covid devenu, pour nombre de Nigériens, sa spécialité, tant il aime communiquer sur le sujet. Trop de bruit qui cachaient la boulimie de l’homme. Comment un tel homme peut-il être reconduit dans un gouvernement quand Bazoum a, justement, l’occasion de remanier son équipe jugée d’ailleurs par tous inefficace, peu performante ? Et c’est valable pour d’autres encore dans le gouvernement d’Ouhoumoudou Amahamadou. Qui pouvait croire, que des bols à café soient achetés à 10.084f l’unité à moins qu’ils n’aient des télécommandes, ou qu’un matelas, à moins qu’il ne vienne du paradis ainsi que l’insinue un internaute, coûte la somme astronomique de 416.400f l’unité aussi, ou que, au ministère de l’hydraulique, qu’une latrine soit surfacturée à plus de 608% pour revenir à l’Etat à 40 millions alors qu’il ne peut coûter que deux millions cinq cents tout au plus, apprendon. Peut-on construire un pays avec de telles pratiques ? Quel miracle, Bazoum peut-il réussir avec une telle pourriture immonde ? Quel sort sera réservé à ceux qui, outrancièrement cupides, pouvaient poser de tels actes ? Bazoum a la réponse : n’est pas que plus personne ne sera plus d’aucun secours pour un autre ? Nous voulons y croire.
Bazoum, en vérité, a du pain sur la planche
C’est cela le Niger de la Renaissance que célèbre la France pour le présenter comme la meilleure des démocraties qui puisse exister sous les tropiques. Dans un pays où même le Covid a engraissé des hommes qui laisse pousser souvent des ventres témoins désormais de leur réussite et de leur aisance, que ne puissent pas tenter les hommes pour s’enrichir et surtout quand pour répondre et aller en prison, l’on se sert d’un filtre pour tier ceux qui sont bons pour la prison pour en laisser d’autres ? Et au-delà du ministère de la santé, dans d’autres ministères et sans doute que la Halcia le sait bien, les fonds du Covid n’auront servi que des intérêts particuliers lorsqu’un discours et un contexte pouvaient pousser des partenaires à consentir sans compter pour la bonne cause quelques appuis aux Etats, dans leur prétendue lutte vigoureuse contre la pandémie car dans bien de cas, l’on sait toute la théâtralité orchestrée autour de la fameuse maladie pour justifier de sa réalité et de ses ravages dans le pays qui en doute jusqu’à cette date. Comme quoi, le malheur des uns, comme dans le dossier du MDN-gate, fait le bonheur des autres. Ainsi est devenu le Niger. Triste sort que celui-là pour un peuple qui avait pourtant de la fierté.
Le pétrole….
L’on sait que la gestion du pétrole n’est pas sans reproche. Il y a même beaucoup à dire. Après plusieurs années d’exploitation, qui peut dire aujourd’hui ce que la nouvelle manne apporte dans l’économie du pays, dans la qualité de la vie des Nigériens qui s’en servent depuis plus de dix ans, comme s’il venait d’ailleurs et comme s’il ne devrait pas être exploité dans le pays. En attendant s’éplucher le dossier, on notera par exemple que la Cour note « la non prise en compte du pétrole brut et des produits finis dans les procèsverbaux d’inventaire ». A qui profite alors le pétrole nigérien ? Qui sont ces magnas pour lesquels il est devenu presque un bien privé, familial pour n’entrevoir sa gestion que dans les mains d’un certain cercle aux accointances douteuses ?
Par ailleurs, la Cour des Comptes relève même des « Cas plausibles de doublons dans l’émission de LAP et des paiements ». Il s’agit de cas de dépenses considérés comme des doublons, en francs CFA avec pour chaque doublon les références des paiements différentes, mais avec les mêmes montants. De telles monstruosités ne peuvent être justifiées car comment, peut-on avoir, deux fois, le même montant au franc près pour les payer deux fois et au profit de qui finalement ? C’est aberrant. La Renaissance est une jungle.
Au CNUT, la gestion est aussi scabreuse avec un nouveau responsable qui prend un salaire de plus de 2 millions alors que celui qu’il remplace n’a pas encore cessé le travail, donc avec un salaire toujours imputable sur le budget de la structure, ou avec des responsables qui se distribuent de l’essence à leurs fantaisies avant d’être contraints de rembourser quand la maldonne est découverte.
Comment peut-on comprendre de telles pratiques malsaines surtout quand, en plus, la Cour nous apprend ici des « Signatures non identiques pour une même personne délégataire », là « l’exécution de dépenses inéligibles ou irrégulières ».
Du fonds d’aide à la presse…
Quant au Fonds d’aide à la presse, il est devenu un instrument de règlements de compte pour exclure de l’aide les médias qui dérangent et favoriser dans l’appui consenti pour l’émergence des entreprises de presse qui servent la liberté d’expression, des médias, et notamment certaines presses dont on est unanime à reconnaitre le manque de visibilité car très peu lus, souvent même irrégulières dans leurs parutions somme toute saisonnières. Or, il s’agit d’argent public, non d’une fortune du parti au pouvoir pour servir une presse condamnée à l’éloge inutile, mais appelée à rendre un service public à la nation à laquelle, elle reste redevable et attachée.
Le bilan d’un tel regard sur la gestion de la Renaissance est affligeant. Alors que la Cour des Comptes peut plaindre le fait que certaines structures ne daignent même pas répondre à ses recommandations, l’on peut s’offusquer que d’autres, peut-être tellement puissants, ne se sentent même pas obligés de faire la déclaration de leurs biens à laquelle les soumet pourtant la loi fondamentale. Ainsi, apprend-on que certains n’ont « jamais déposé la déclaration initiale de leurs biens depuis leur prise de fonction en 2021 », or nous sommes en 2022 ! Il s’agit notamment de Monsieur Seyni Oumarou, Président de l’Assemblée nationale, de Monsieur Hamadou Adamou Souley, Ministre, de Monsieur Tidjani Idrissa Abdoulkadri, Ministre, de Monsieur Gado Sabo Moctar, Ministre, de Monsieur Mahamane Sani Mahamadou, Ministre, de Monsieur Sékou Doro Adamou, Ministre, de Madame Gourouza Magagi Salamatou, Ministre, de Madame Daoura Hadizatou Kafougou, Ministre, de tous les responsables des autorités administratives indépendantes, à l’exception de la Présidente de l’ARCEP, Madame Bety Aichatou Habibou Oumani, et du Médiateur de la République, Me Sirfi Ali. Ceux-là qui enfreignent à la loi, ont-ils des raisons de rester à leur poste dans un Etat normal ? Comment ne pas plaindre Bazoum Mohamed !
Dans ce rapport croustillant, un autre point attire l’attention. Il s’agit des budgets de campagne des partis politiques.
La campagne bourgeoise du parti socialiste…
Aucun parti du pays n’est allé en campagne avec un budget qui va au-delà de cent millions si ce n’est le parti de Cheffou Amadou, Gaskia. Il y en a qui n’ont même pas mobiliser un franc. Mais, contrairement aux valeurs que porte le socialisme, c’est le PNDS qui se distingue de tous, sans doute comptant plus sur la corruption des consciences pour se faire élire et exploitant alors une société que son régime a à dessein paupérisée, mais non en comptant sur la « force des arguments » ainsi qu’il le plaidait en d’autres temps pour promouvoir auprès du peuple un programme qui pourrait, par sa pertinence, avoir l’assentiment des Nigériens. Comment peut-on comprendre que dans un pays aussi pauvre, un parti qui en plus se targue d’être d’obédience socialiste, dépense, cinq milliards huit cent soixante-trois millions, huit cent soixante treize mille huit cent soixante-six francs (5.863.873.866f) ? Le PNDS, peut-il justifier cette fortune ? Où, peut-il avoir trouvé tant d’argent ? La réponse est peut-être dans le même document à travers la liste de ceux qui, devenus milliardaires et multimillionnaires, ont déposé une déclaration de leurs biens. La Renaissance a enrichi ses hommes et on comprend que sa démocratie ne puisse pas être la bonne pour le pays.
Pour comprendre la situation que présente la Cour des Comptes, il faut tenir compte de la bourgeoisie que la Renaissance a générée dans le pays au moyen de pratiques malsaines que justement, la Cour met ici à nu pour décrire la mal gouvernance qui a caractérisé les 10 années de « wassosso » et d’impunité soutenues ardemment par Zaki, protecteur de grands vandales patentés d’un l’Etat spolié jusqu’au dernier centaine car le Niger était déclaré en faillite depuis 2016.
Face à la monstruosité des crimes, Bazoum peut choisir la voie à suivre pour faire justice, ou pour consacrer l’impunité, en s’inscrivant, dans la logique de la continuité sous laquelle, il annonçait son pouvoir. Il assumera. Le peuple qui regarde, le moment venu, fera aussi son choix.
Gobandy