D’après les différents rapports annuels de l’organisation internationale qui lutte contre la corruption au plan mondial, Transparency International ainsi que les autres institutions autorisées, la corruption s’est convenablement installée dans toute la chaine de gestion des affaires publiques au Niger plus précisément de 2010 à aujourd’hui. A titre d’exemple, dans le classement de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de 2019, le Niger a enregistré la note de 32 sur 100 se classant ainsi au 120ème rang parmi les 180 pays concernés, soit, le 59ème pays dans lequel la corruption se porte à merveille.

La corruption est observée selon ce rapport dans toute la chaine de gestion des affaires publics, cela veut-dire qu’aucun secteur vital n’est épargné malgré l’existence de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALCIA). Doté d’une Stratégie Nationale et d’un Plan d’Actions de Lutte contre la Corruption depuis 2012 et qui tournent autour d’un ensemble de réponses structurées et articulées ciblant les différentes formes de corruption. Le gouvernement actuel éprouve d’énormes difficultés pour enraciner durablement la culture de la recevabilité, de la transparence mais également de l’intégrité dans la gestion des affaires publiques, en témoigne le rapport général 2021 de la Cour des Comptes.

Ce qu’il faut retenir de ce rapport particulier qui n’est pas loin des autres, notamment des autres, c’est que le Niger est sérieusement confronté à un niveau élevé de corruption, toute chose, qui nuit aux valeurs du système de gouvernance administrative et politique, modifiant négativement notre socle de développement économique et social. Les tensions sociales et politiques auxquelles le pays fait face, sont la résultante de la persistance du fléau de la corruption.

Même dans le rapport de 2018, le Niger occupait le 114ème rang avec une note de 34 points sur 100. Tous ces différents et inquiétants rapports, soulignent que le Niger n’a pas connu d’amélioration dans la lutte contre la corruption malgré les promesses faites. La gouvernance actuelle du pays le plus pauvre de la planète, est caractérisée par de multiples scandales financiers. La grande corruption généralisée au Niger est notre principale source du sous-développement. La petite corruption est aussi pratiquée dans tous les domaines ou services. Aujourd’hui, tout s’obtient le plus simplement vite possible, par la corruption dans l’administration publique tout comme dans le secteur privé. Ce qui est inquiétant c’est que certains nigériens commencent à légitimer les questions de pot de vin dans leur conscience, surtout en politique. Il faut donc, donner à la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALCIA) toute l’autorité afin de contrôler les actions des autorités. Sinon, comment créer une institution de lutte contre la corruption et ne pas lui donner le plein pouvoir d’agir partout où le besoin se fait sentir ? Mais il peut aussi songer à la mise en place d’une cellule indépendante composée des agents secrets et rattachée à la HALCIA qui peuvent accéder à tous les documents publics y compris ceux de la Présidence de la République, de la Primature entre autres. D’ailleurs, l’ONG Transparence International indique dans ses différents rapports que pour réduire la corruption généralisée dans les pays concernés par son enquête et principalement au Niger, le gouvernement doit impérativement procéder à un contrôle de financement politique pour éviter un excès d’agent et l’influence politique ; s’attaquer au traitement préférentiel pour garantir que les budgets et les services publics ne sont pas motivés par des relations personnelles ou orientés vers des intérêts particuliers ou encore, de gérer les conflits d’intérêts et aborder les portes tourmentes, entre autres.

Balkissa Ibrahima