La fin du contrat d’affermage de la société des eaux a donné l’occasion à une meute enragée de s’en prendre à Omar Hamidou dit Ladan Tchana. Toutes les insultes étaient permises. Il n’est certes pas un ange mais il a le mérite ou le malheur d’être l’unique voix audible de l’opposition politique. Par ses tweets dévastateurs, il empêche le sommeil de certaines personnes. Dans une démocratie, il est dans son rôle. Que cela irrite certains, c’est aussi dans l’ordre normal des choses. En l’espèce, et de surcroît en démocratie, la contradiction, arguments contre arguments, est la règle. Point d’insultes d’autant qu’un adversaire politique n’est pas un ennemi. La virulence et la grossièreté des insultes laissent penser qu’il ne s’agit pas seulement d’adversité politique. Surtout si l’on considère que certains des camarades socialistes sont passés maîtres dans l’art de l’enfumage. Dans cette affaire, le crime de Ladan est d’avoir osé prendre quelques actions de la société des eaux au moment de la libéralisation du secteur. Au moment où beaucoup tiraient le diable par la queue avec un salaire de fonctionnaire. Lui, n’a pas choisi de naître avec une cuillère en or dans la bouche. Il a hérité d’une fortune conséquente d’un père connu pour ses oeuvres caritatives, son humilité alors même que certains d’entre nous n’héritaient que des noms et d’autres même pas. Pour autant, il n’a pas succombé à la facilité. Il a étudié, s’est formé et s’est cultivé. Il a choisi sa voie tout en ne perdant pas de vue l’humilité. Il s’est forgé un caractère, un nom et s’est toujours battu pour ses convictions. Qui mieux que lui pour cristalliser autant de haine de la part de personnes qui ont toute leur vie ruminé le complexe d’avoir, durant toute leur jeunesse, vécu avec le strict minimum. Depuis toujours, ces personnes ont entrepris de se venger de la société. L’enfumage a été la principale arme. Scolaires, elles ont été très actives dans les organisations. Elles ont mis en avant le socialisme. Arrivées au pouvoir, leur premier et principal objectif, elles sont devenues de vulgaires capitalistes qui n’ont en tête que l’accumulation primitive des capitaux. Tout est bon pour se faire du blé. La preuve en a été faite au cours des dix années de pouvoir du président Issoufou. Des marchés, des éléphants blancs à forte teneur de retro commissions. Aujourd’hui encore la gestion de la rente pétrolière est détenue par quelques familles qui sont actionnaires dans les sociétés exploitants les ressources minières du pays et dans l’immobilier. N’entre pas dans ce cercle fermé qui veut. On pourrait être parrainé par l’actuel locataire du palais présidentiel, on n’y entre pas. Le pouvoir politique a été utilisé pour s’enrichir comme Crésus. En laissant un héritage conséquent à sa progéniture, on s’est vengé de la vie. La cabale contre Ladan est conforme à tout point de vue à la stratégie. En reprenant les quelques actions qu’il a acquis, on fait d’une pierre deux coups. Il y a la satisfaction d’avoir enquiquiné quelqu’un avec des référents et le compte en banque augmente. En laissant un héritage à la progéniture, on se venge de la vie, de la société. Dans ce domaine de la gouvernance, à la lumière de ce qui se passe, on peut faire un parallèle avec un Hadith de notre bien aimé Prophète (PSL) qui parle des Ruwaybida : des individus insignifiants, vils qui parlent de la chose publique. Il y est dit : « viendra de années trompeuses sur les gens, où on croira le menteur et on va soupçonnera la personne honnête. » Même dans le domaine profane on parle de ces temps : le temps de l’ineptocratie. ‘’Un système dans lequel les gens le moins capables de gouverner sont élus par des gens les moins capables de gagner leur vie tandis que les gens qui sont productifs se voient voler le résultat de leur production pour entretenir des gens incapables de faire quoi ce soit.’’ Ces insultes contre Ladan sont la preuve de la reconnaissance. On se rappelle que Ladan a quitté son parti politique pour la renaissance. Beaucoup d’autres ont subi le même sort. Hama Amadou, Abdou Labo. Il faut enfin dire que le président du parti AMEEN Amine est victime, dans cette affaire, de la rancune. Selon bien de sources, son départ du gouvernement ferait suite à des propos qu’il aurait à un président de la sous-région. Lors d’un sommet à Niamey. Ce dernier aurait purement et simplement rendu compte à Issoufou qui fera partir son allié du gouvernement.

Modibo