On le savait depuis longtemps, et ce depuis le choix du candidat du parti d’Issoufou Mahamadou pour les dernières présidentielles, que le parti est traversé par différents courants qu’animent des lobbys, des groupes d’intérêts antagoniques, aujourd’hui acculés à la confrontation et à la détestation, sinon à la rupture. Peut-on se souvenir de la sortie médiatique, à travers d’un journal peu connu de la place, de l’ancien ministre de la Défense, Kalla Moutari, qui craquait pour avoir, pendant longtemps, vu son nom trainé dans la boue alors que tout le monde sait qu’il ne pouvait pas être seul dans la mafia, même dans celle de la Défense pour laquelle on le cite tous les jours. Il disait connait « aveugle » et qu’il risque de le toucher pour qu’il sache qu’on le voit.
Mais depuis des jours, l’on sent l’atmosphère fétide qui s’est emparée de l’empire des Roses. Cette situation vient de ce que – tout le monde le sait aussi – le camp incarné par les inconditionnels d’Issoufou qui sont ceux qui ont aussi le plus profité de ses laxismes et de ses faiblesses, joue pour Bazoum les trouble-fêtes, lui mettant les bâtons dans le roues, car aspirant à ce que tout se fasse selon leur agenda et couvrir, ainsi qu’ils le cherchent, le nouveau système qu’ils prennent en otage, d’impunité. Il y a, en face de ce courant, les soutiens sincères de Bazoum Mohamed, progressistes, qui veulent changer et marquer le passage de leur champion à la tête de l’Etat. Mais ils manquent autant d’audace que de moyens.
Des signes qui ne trompent pas…
Il y a quelques jours, un quotidien proche de la présidence, dans sa parution du lendemain de la Tabaski, publiait une photo des officiels à la prière de l’Aïd, et prenait soin, de rogner l’image pour en extraire la partie où l’ancien président était visible. Cette précaution ne pouvait pas être innocente. On aura compris que le régime commençait à avoir marre de l’ombre trop pesante de celui qui l’a généré dans l’espoir de s’en servir à se protéger. Issoufou gêne. Trop.
Puis, hier lundi, sur les médias privés, une déclaration des commerçants avait été diffusée, annonçant que ces derniers, retiraient leur confiance à Elhdj Samaila Hatimou dit Illa Maï Aya qu’ils ne reconnaissent plus à la tête de leur structure. Connu pour être un grand militant du PNDS, ceux qui le boudaient pouvaient justifier leur ire par sa gestion cahoteuse et opaque. Pourtant, il n’y a pas si longtemps qu’il accédait à la faveur de ses camarades. En effet, ce fut le 20 août 2021 seulement que le syndicat des commerçants de la région de Niamey tenait ses assises sous la houlette du gouverneur de la région de Niamey, Oudou Ambouka et, sur 19 syndicats présents sur les 21, Maï Aya fut porté à la tête de l’organisation des commerçants après quatre ans d’exercice pour lui accorder un nouveau mandat.
Qu’est-ce qui a pu se passer entre temps, pour qu’à un an seulement de gouvernance syndical, l’homme soit boudé et jeté dans la boue par ses camarades ? Cette situation, peut-elle être dans la logique des tiraillements internes qu’il y a aujourd’hui au sein du pouvoir ? Faut-il alors s’attendre à des rebondissements, lorsqu’usant d’argent et d’influence, le camp de l’homme proscrit revient à la charge pour refuser d’être démis de ses fonctions ? Est-ce donc le début d’un feuilleton comme cela se voit dans les partis politiques ?
Time will telle the rest…