Vous connaissez, probablement, un peu, l’histoire de cet ancien Secrétaire Général de la puissante fédération estudiantine de Côte d’Ivoire, qui s’est transformé en chef de milices, sous le régime de Laurent Gbagbo, au début des années 2.000. Mais, la fin de l’histoire ne fut pas glorieuse pour lui, car il sera trainé pendant des années devant la Justice internationale, jugé et condamné par cette même justice, avant d’être remis en liberté, en 2020.
C’est exactement, trait pour trait, le chemin que semble avoir pris Zakari Oumarou, ancien député et ancien Gouverneur. En effet, sur des images Whats App de la place, on voyait ce colosse aux allures de lutteur traditionnel, qui aurait pu apporter, d’ailleurs, à sa région, un unième Sabre national, tenir un discours violent, menaçant et intimidant, dans lequel il mettait en garde contre tous ceux qui tenteraient de critiquer Issoufou Mahamadou, érigé en une icône inviolable par la vieille garde de la maison rose, attention, pas de la ‘’Villa rose’’, bof, c’est comme pareil en termes de synonymes ! Zakari Oumarou n’était pas passé par quatre chemins pour annoncer la foudre divine qui pourrait s’abattre sur toute personne qui s’emploierait à ‘’trahir’’ la mémoire d’Issoufou Mahamadou. Il avait été d’une clarté qui chassait tous les doutes possibles sur les intentions futures pour une chasse aux sorcières qui ne dit pas son nom. Le paradoxe du PNDS-Tarayya d’aujourd’hui réside justement dans l’ambigüité de l’attitude actuelle de l’ex-président de la république, Issoufou Mahamadou, qui refuse de s’effacer définitivement pour laisser Bazoum gouverner à sa guise. C’est tout simplement du jamais vu de toute l’histoire politique du Niger contemporain de voir un parti politique vouer un tel culte à son ancien leader, et rester indifférent face au président de la république, Mohamed Bazoum, celui qui préside désormais aux destinées du peuple nigérien. Non, que dal, la vieille garde rose n’entend ou ne semble pas entendre les choses de cette façon ! Pour ces ringards, Issoufou Mahamadou est un dieu vivant qu’il faut vénérer tous les temps, infaillible, sans courir le risque de commettre un crime de blasphème ou de lèse-majesté. Ces inconditionnels d’Issoufou Mahamadou ne peuvent jamais intégrer dans leur esprit que leur champion est un simple mortel et que l’obstination de vouloir s’accrocher à un pouvoir éphémère n’est que peine perdue. Même les Prophètes, les plus légitimes des dirigeants de la lignée humaine, ont laissé la place à leurs successeurs, convaincus de la vanité de tout pouvoir temporel. Mais, chez Issoufou Mahamadou et ses affidés, le pouvoir est une obsession pathologique permanente, une persécution intérieure perpétuelle qui hante leur sommeil trop chargé de cauchemars. Rien que le 22 août dernier, pour ses vacances annuelles, les choses ont été vues en grand par l’intéressé et son entourage, en postant sur les réseaux sociaux la photo du ‘’Roi Issoufou 1er du Niger’’ et en invitant les populations à sortir massivement l’accueillir. A quel titre officiel ? Poser cette question est passible d’une peine pour tous ceux du PNDS/Tarayya qui admettent la relativité dans le jugement et qui refusent de succomber à un culte de la personnalité indigne d’une république démocratique comme le Niger. L’on a beau chercher à présenter les choses selon ses désirs et fantasmes, la réalité est toujours-là, implacable, pour apporter la preuve cinglante du contraire que l’objectivité impose. Sur toute la ligne, on voit bien que le ‘’Programme de la renaissance’’, Acte I et II, aura été un échec patent, un fiasco total, une désillusion suprême ! En dépit de l’immense concours financier de la part des bailleurs de fonds et d’un endettement public massif, le régime d’Issoufou Mahamadou n’a jamais réussi à mener jusqu’à leur terme tous les grands projets structurants de son Programme, comme par exemple le Barrage de Kandadji, le chemin de fer, le Port sec de Dosso, la fin des classes en paillottes, la lutte contre les inégalités sociales, la corruption, l’insécurité alimentaire, pour ne citer que ceux-là. Aujourd’hui, tout esprit objectif conviendra certainement que les solutions apportées par la gouvernance à ces priorités nationales n’ont pas été très souvent les meilleures pour atteindre les objectifs affichés au départ. Le résultat, aujourd’hui, de tout cela, c’est un pays en ruines qu’Issoufou Mahamadou et son clan politique ont légué, un pays appauvri et surendetté, miné par la corruption généralisée qui a fait son lit dans tout l’appareil de l’Etat, par l’insécurité permanente dont sont victimes des citoyens innocents, confronté à la cherté de la vie et fragilisé par des atteintes graves à l’unité nationale et à la cohésion sociale. Voilà, en fait, le bilan politique qui sanctionne les deux quinquennats sortants, un bilan dans le rouge vif, sans doute. C’est cela la hantise actuelle d’Issoufou Mahamadou et de son clan politique, cet échec lamentable que l’on ne voudrait admettre et reconnaître, imbus de leur personnalité et orgueilleux qu’ils sont ! Voilà tout ce qui fait courir Issoufou Mahamadou et son clan politique dans tous les sens, cette fuite en avant pour tenter de dissimuler ce que la réalité aura permis de découvrir dans son règne désastreux ! C’est ce qui explique, sans doute, aujourd’hui, toute cette levée de boucliers de sa garde rapprochée qui essaime partout dans toutes les sphères de prise de décisions, pour menacer ouvertement tous ceux qui ne voient pas les choses comme eux. Le message subliminal envoyé ainsi aux éventuels ‘’rebelles’’ pourrait se comprendre par l’obligation de toujours bien parler d’Issoufou Mahamadou, mais pas du président Bazoum, au risque de commettre le crime de comparaison entre les deux hommes. En termes plus prosaïques, les éloges pour Issoufou et les sarcasmes pour le président Bazoum ! Ainsi le veut cette dynastie politique qui pense que le Niger contemporain est sa ‘’chose’’ !
Sanda
Zakari Oumarou : ‘’Le Blégoudé’’ de la renaissance
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