L’échiquier politique nigérien est devenu un espace d’intrigues depuis que les socialistes nigériens sont arrivés au pouvoir, aspirant à exister seuls par l’anéantissement des autres qu’ils tentent d’écraser, y compris souvent par des pratiques malsaines qui n’anoblissent pas la pratique politique et n’honorent pas les acteurs politiques, les intellos pour lesquels ils se font prendre.
Conscient de son manque d’ancrage dans le peuple, le PNDS a compris tout de suite que pour exister malgré tout et notamment dans la gestion du pouvoir, il lui faut, s’inspirant de Machiavel, « diviser pour régner ». Pour gérer un tel pouvoir fragile lorsqu’il souffre d’un défaut de légitimité, et qu’on ne pose son ancrage que sur une seule région – mais pas à la hauteur qu’on lui donne – le PNDS n’a trouvé mieux à faire qu’à s’attaquer à tous les grands partis du pays, cherchant par un moyen ou par un autre à les déstructurer par différents moyens : l’argent, l’abus du pouvoir, l’instrumentalisation de la justice, le mensonge et le complot, le chantage, la corruption et l’identitarisme abject. Le MNSD-Nassara, comme le CDS, le Moden Fa Lumana, devraient faire face à la campagne de concassage entreprise par le régime d’Issoufou qui, au risque d’oublier les enjeux nationaux, avait passé tout son temps à brutaliser les partis politiques et à y semer la chienlit, se servant d’acteurs corruptibles, sans idéal et sans éthique, qui pouvaient céder aux chants de sirènes, décidés à participer à la destruction de ce dont ils ont été, pendant des années, des acteurs acharnés et dévoués, souvent de premier plan, de sorte que l’on ne peut pas comprendre que certains noms devenus emblématiques dans le parcours de certains partis soient cités dans de telles entreprises de sape alors qu’ils avaient à protéger l’histoire et l’héritage d’un parti, une réputation et un nom, que les Nigériens ont pu apprécier dans un parcours par l’intégrité dont ils ont fait montre et le sens de l’honneur qui les ont toujours caractérisés.
C’est pourtant ce que l’on apprend depuis des jours, avec un certains nombre de responsables du MNSD-Nassara qui, pour un problème ou pour un autre, depuis quelques années, avaient choisi la discrétion, ne pouvant plus donner de la voix dans le parti comme pour se retirer de la vie politique à laquelle ils semblent renoncer de fait. Mais il n’en est rien : ils semblent être dans cette posture de « reculer pour mieux sauter, fomentant une fronde qui couve dans le parti et ce dans le but de retirer à Seini Oumarou le parti sans avoir le courage, face-à-face, et face aux militants d’aller expliquer courageusement, ce qu’on lui reproche dans la gestion du parti.
On apprend que c’est à Dandadji qu’ils partaient à la rencontre de l’ancien président à la solde duquel ils se mettraient en rébellion contre leur parti, buvant la « drogue » de du défaitisme jusqu’à la lie pour régler définitivement leurs comptes à Seini Oumarou, et peut-être ainsi que le PNDS l’a longtemps rêvé et planifié, d’arriver ainsi à enterrer un parti qu’il avait depuis la conférence nationale le désir cynique d’éteindre et pouvoir prononcer les obsèques pour espérer se construire sur sa sépulture et ses ruines. A l’époque, on s’en souvient, presque seul contre tous, Hama Amadou avait fait face à une horde de mercenaires manipulés pour « tuer » le MNSD à la conférence nationale au motif fallacieux qu’il serait issu d’un parti-Etat, presque la même chose que pourrait viser, pour ses ambitions personnelles, l’ancien président nigérien qui semble bien se tromper d’époque et de peuple.
Et le but de cette cabale est le statut impossible de plus grand parti du Niger qu’on ne saurait parvenu à atteindre pour ce PNDS tant que ce n’est pas en cultivant et en promouvant les valeurs sur lesquelles reposent la morale politique, l’intégrité, l’honneur, l’amour de l’autre, que ses hommes se mettront à bâtir le parti. Peuvent-ils comprendre que ni l’argent encore mois l’abus du pouvoir dont ils se servent ne peuvent aider à fédérer les Nigériens autour de la cause qu’ils défendent, si cause il y a.
Inculture politique et démocratique…
Les socialistes nigériens n’ont jamais fait preuve d’une constance dans leurs convictions étant toujours, une chose et son contraire à la fois. Que n’ont-ils pas reproché aux autres avant qu’eux n’accèdent au pouvoir ? Que n’ont-ils pas reproché aux gestions qui les ont précédés, jurant partout qu’ils seraient les meilleurs et qu’ils pouvaient faire mieux que les autres ? On était loin de s’imaginer qu’ils pouvaient être la pire espèce de socialistes qu’une démocratie pouvait connaitre. Aujourd’hui, pour avoir passé tout son temps à laisser les siens saccager les deniers publics, à s’enrichir de manière inconsidérée, à entretenir l’injustice et l’impunité, le viol des lois, la confiscation des libertés, Issoufou a rabaissé une démocratie qui était promue pour être un modèle. Ne pouvant s’affirmer que dans la combine, le PNDS, version Issoufou, renoue avec ses vieilles amours, tenant à en finir avec le MNSD et avec Seini Oumarou dont on ne peut savoir tant pourquoi il gêne pour s’obséder de sa déchéance politique programmée et poursuivie. En vérité, c’est à l’oeuvre que les Nigériens qu’Issoufou n’a jamais été un démocrate – son sobriquet peu flatteur de Zaki en est une preuve – l’homme ne trouvant de bonheur que là on le chante et le flatte, usant en sourdine de brutalités pour s’affirmer.
La prochaine attaque ʺrebelleʺ contre le parti et contre son président serait minutieusement préparée dans l’autre capitale du pays des temps des vacances présidentielles – Dandadji – où, rejoignant l’ancien président parti en vacances, des responsables du parti de Seini Oumarou se seraient rendus pour peaufiner la stratégie de représailles contre leur propre MNSD afin, imagine-t-on, de le liquider définitivement, pour le plaisir cynique d’un autre. Selon certaines sources, l’ancien DG de la Nigelec, Foukori de la Section MNSD Nassara de Diffa, Djibril Kadri Ousmane dit DKO de la section d’Agadez et Ali Sabo de la section de Maradi mèneraient la fronde, se préparant pour le congrès afin de rendre la vie impossible à Seini Oumarou et au MNSD dont ils n’ont visiblement plus besoin, voulant le jeter à la poubelle comme citron pressé. Il est malheureux que des hommes de cette envergure manquent de vision à ne pas comprendre que l’on ne peut avoir que ce qui est à soi, jamais ce qui est à l’autre. Déjà ceux qui, plus tôt, partaient au Guriland pour les causes migratoires politiques, après des années d’exil, ont fini par se désillusionner pour comprendre qu’ils ne pouvaient plus espérer que s’ils restaient dans leur parti pour assurer, dans la dignité, son héritage et le projeter dans l’avenir afin qu’il continue de servir d’autres combats pour d’autres générations. Par un tel choix, sans doute qu’ils pouvaient mieux savoir qu’ainsi ils feraient oeuvre utile pour la postérité et l’histoire du parti.
En continuant à se comporter ainsi, ces hommes trahissent le travail des pionniers, ceux qui, pierre après pierre, et année et après année, avaient âprement bâti la maison dont étaient fiers des millions de Nigériens. C’est une oeuvre de destruction massive que le PNDS aura réussi en se réduisant à ce bulldozer politique pour détruire les autres, et affaiblir les partis politiques et la démocratie, et souvent hélas, aussi, la cohésion nationale. C’est bien triste d’avoir pu démonter cette oeuvre monumentale à laquelle des hommes et des femmes, durant des décennies d’investissement, se sont voués et pour laquelle ils donnaient leurs efforts, leur intelligence, leur argent, leur patience.
Aujourd’hui informé des tractations souterraines pour saborder le parti, le MNSD et son président doivent savoir à quoi s’en tenir pour faire face, de façon intelligente, à la prochaine rébellion en marche. Le sachant, on se demande même pourquoi ce MNSD peut continuer à s’attacher tant à un homme qui ne lui a jamais voulu du bien, ne se battant tout le temps qu’à le détruire.
Et le Baobab résistera…
Il est vrai que le MNSD a perdu beaucoup de ses hommes valeureux, souvent ses stratèges qui lui ont fait connaitre les gloires pour lesquelles, l’on ne s’en souvient que nostalgiquement. Le parti et ses structures s’organisent pour faire échec à cet nième complot dont il est l’objet, toujours confiant en la capacité de ses militantes et militants à savoir faire la part des choses entre ce que cherchent des aventuriers mal inspirés et la constance du parti à assumer ses combats et ses convictions, ses choix et ses ambitions, pour le Niger et pour le parti.

ISAK