Si elle existe, elle s'avère trop étroit en tout cas. Il sait ne pouvoir compter sur personne dans l'élite du parti qui est prédisposée à suivre le président de la République quel que soit Alpha. Dès lors, les seules alternatives demeurent : créer un nouveau parti politique et s'attirer la sympathie de l'Opposition. La première ne lui sert pas à grand- chose puisqu'il est réputé sans base électorale et les pontes du PNDS- Tarayya ne vont certainement le suivre dans une aventure qui n'a pas la bénédiction du puissant Issoufou ; quant à la seconde, elle ne sera pas non d'un grand secours. Le MODEN FA Lumana est certes un grand parti, ses militants de politiciens aguerris mais au stade actuel des choses ce parti dans son entièreté ne fait pas le poids face au président de la République qui dispose, à volonté, de l'appareil de l'État. Pour preuve, ce parti a perdu les élections passées face à Issoufou Mahamadou dans des conditions où le rapport de force matérielle - et non électorale - a été déterminant. La force de frappe de Bazoum La marge de manœuvre du
président du PNDS-Tarayya est si réduite qu'elle se résume à des menaces de grands " déballages " mais là non plus il n'en sortira pas indemne. Non seulement il ne manquera pas de casseroles à l'image du passeport Nigérien qu'il a délivré à un libyen, mais pis encore il n'a pas l'appareil de l'État sous son joug contrairement au Président Issoufou. Dès lors, la seule possibilité pour lui est de dire qu'il ne va pas couler seul. Mais il pourra bien, hélas, s'enfoncer tout seul. Quand le président de la République n'a pas voulu que Hassoumi Massoudou s'explique devant la justice dans l'affaire Uraniumgate, ça ne s'est pas produit ; quand il n'a pas encore décidé que le député Sidi Lamine et deux anciens ministres répondent des présumés actes délictueux qu'ils auraient commis rien n'y fit. A ce niveau, l'on pourrait nous opposer que c'est l'Assemblée nationale qui a refusé de voter les demandes de mise en accusation et levée d'immunité parlementaire
introduites par le gouvernement. Nous ferons juste remarquer que lorsqu'il s'était agi de " mettre Hama Amadou à la disposition de la justice ", le gouvernement s'était basé sur le bureau de l'Assemblée national que la majorité au pouvoir contrôlait tout comme aujourd'hui d'ailleurs. Donc, cet argument ne nous est pas opposable.
Toutes analyses faites, la seule véritable alternative de Bazoum Mohamed serait de se " rendre ", les mains en l'air, agitant le drapeau blanc de la rémission ; négocier ensuite, avec le Président Issoufou, sa sortie du parti au pouvoir et l'autorisation d'en créer un nouveau.
C'est ainsi et seulement ainsi qu'il pourra éviter de se faire briser les cotes. En tout cas, le message du Président de la République Issoufou Mahamadou qui est allé fouiner dans les entités sous tutelle de Bazoum est assez clair : " (...) nous seront obligés de prendre nos responsabilités ". Beaucoup ne se demande pas pourquoi le chef de l'État a placé dans son viseur les Maires de Niamey alors qu'il y a des problèmes dans tous les secteurs de la vie collective. D'ailleurs, pourquoi n'a-t-il pas parlé du ministère de la Ville et de la Salubrité urbaine dont c'est le rôle de prédilection ? Vraisemblablement des menaces sont dans l'air et gare au crâne sur lequel elles tomberont !

Par  Ibrahim YÉRO.

21 juillet 2017
Source : L'Eclosion