Le MNSD Nassara, section de Zinder, a convoqué dimanche 31 octobre 2022, une Conférence régionale extraordinaire, à l’issue de laquelle le président du bureau de la section, Abdou Adamou, a été suspendu de son poste. Laquelle conférence fait suite, il faut le rappeler, à une réunion tenue le 25 octobre pour examiner la vie du parti dans la région de Zinder, en prélude certainement au congrès et aux prochaines échéances électorales. Lors de cette réunion, les participants ont souligné comme constats ‘’une gestion chaotique du parti au niveau régional née de la volonté manifeste d’un groupuscule de personnes autour du président régional pour prendre le parti en otage’’. Ils ont estimé que c’est cela qui est à l’origine de la contre performance enregistrée par le MNSD dans la région lors des élections générales de 2020- 2021, à l’issue desquelles le parti s’en est sorti avec des résultats on ne peut plus décevant. C’est pour éviter la récidive de cette contre performance que la Conférence régionale extraordinaire a décidé de la suspension du sieur Abdou Adamou et de son remplacement au poste par Elhadj Ousmane Barmo, coordonnateur de la section de Tanout, à titre intérimaire. En attendant le prochain congrès du parti. Il s’agit pour la Conférence régionale, à travers cette décision, d’éviter de tomber dans les travers issus du renouvellement du bureau national du parti de 2019, de redynamiser les organes et instances du MNSD dans la région, mais aussi et surtout de restaurer la confiance entre la base et le sommet et revenir à l’esprit de solidarité qui sont des valeurs chères au parti. Les objectifs poursuivis par la section de Zinder sont assurément louables. Il s’agit de créer les conditions permettant au MNSD de retrouver sa stature d’antan, celle de grand parti avec qui il faut compter dans la région, avant les prochaines élections générales. Mais encore faudra-t-il que cette suspension du président Abdou Adamou et son remplacement par Elhadj Ousmane Barmo en tant qu’intérimaire n’inoculent à nouveau le virus de la division qui a fait tant de mal au grand baobab ces dernières années. On se rappelle encore des misères qu’a connues le MNSD Nassara à l’occasion du renouvellement des instances régionales en prélude aux dernières élections.

Il a connu des crises profondes dont les séquelles n’ont pas totalement disparues à Maradi et à Tahoua et dans une moindre mesure à Tillabéri par rapport notamment à la désignation des présidents régionaux. Et c’est difficilement que le MNDS Nassara est sorti debout de ces épreuves mais affaibli sur le plan de la cohésion. Le président Seïni Oumarou doit savoir marcher prudent sur les oeufs pour ne pas les casser et se trouver dans une posture inconfortable. Surtout que lui-même est confronté actuellement, apprend-on, à une contestation souterraine, qui risquerait d’éclater au grand jour s’il n’arrive pas à manoeuvrer avec beaucoup de délicatesse ses troupes. Après les saignées qu’il a connues ces dernières années et qui l’ont considérablement fragilisé, si le MNDS s’expose à nouveau à ce genre d’épreuves, il est fort à craindre qu’il ne se relève plus.

Tawèye