Après la première saignée importante de militants qu’il a connue suite à l’exclusion du parti du président Hama Amadou et ses fidèles lieutenants au cours du deuxième quinquennat du regretté président de la République Mamadou Tandja sous la 5e République, le MNSD Nassara a surmonté deux autres épreuves difficiles sous la 7e République inaugurée par le PNDS Tarayya du président Mahamadou Issoufou sous le label de la Renaissance. Le deuxième clash au sein du MNSD est intervenu en août 2013, lorsque le président Issoufou Mahamadou a validé la liste d’une nouvelle équipe gouvernementale contestée par son principal allié, le Moden Lumana FA. Craignant d’être mis en cohabitation avec le départ de Lumana de la mouvance présidentielle, le PNDS Tarayya a oeuvré pour créer une nouvelle dissidence conduite par Albadé Abouba au sein du MNDS. Laquelle dissidence a débouché sur la création du parti Jamahiriya avec comme président Albadé autour d’un peu plus d’une dizaine de députés. La troisième crise à laquelle s’est retrouvé confronté le MNSD Nassara est apparue à l’occasion du renouvellement de certaines instances régionales du parti en prélude aux élections générales de 2020-2021. C’est le cas à Maradi et dans une moindre mesure à Tahoua et à Tillabéry où des cadres influents du parti ont engagé une fronde contre le bureau politique national du parti pour le contrôle des structures régionales. C’est difficilement que le président Seïni Oumarou a pu parvenir à éteindre le feu pour affronter les élections dans une relative sérénité. Non sans pour autant laisser quelques plumes dans la bourrasque. Malgré la nouvelle tentative de fragilisation du MNSD en prélude aux dernières élections générales, le président Seïni Oumarou a choisi d’apporter son soutien au candidat Mohamed Bazoum du PNDS Tarayya au détriment de Mahamane Ousmane, porte flambeau de l’opposition, au deuxième tour. En guise de récompense pour ce soutien, le président Seïni est élu président de l’Assemblée nationale. La logique de partage des postes voudrait que le perchoir revienne au parti allié de la majorité qui a rapporté le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale après le PNDS. La déstabilisation des partis politiques adverses et alliés, qui a permis aux Tarayyistes de se maintenir au pouvoir n’est pas encore apparemment terminée. Entre opérations de débauchage de pontes de partis et manoeuvres souterraines pour évincer des leaders de leurs fauteuils de présidents, l’entreprise de fragilisation a repris avec ce nomadisme auquel l’on assiste ces derniers temps. Lequel se traduit par le départ de cadres et opérateurs économiques de certains partis pour rejoindre les rangs du PNDS. A titre illustratif, on peut citer le cas récent de Ada Cheffou ou encore celui de Mamane Issa qui ont quitté leurs formations politiques respectives pour le PNDS. Dans le programme de déstabilisation, on cite présentement le MNSD Nassara et précisément son président Seïni Oumarou qui serait dans le viseur, en prélude à l’organisation du congrès du parti. L’on apprend que des manoeuvres sont en cours pour l’évincer de la présidence du parti, une opération qui serait pilotée par le manitou du PNDS Tarayya, indique- t-on. Des cadres bien positionnés du ‘’baobab’’ seraient impliqués dans la combine visant l’éviction de Seïni de la tête du parti à leur profit. Les noms du frère cadet du regretté président Tandja ou encore de DKAO,etc., sont cités parmi les personnalités pressenties pour assurer la relève à la tête du parti. L’opération va-t-elle aboutir ? Ce n’est pas évident quand on sait que les personnes qui sont cités n’ont ni la trempe ni charisme, encore moins la stature de rassembleur de Seïni Oumarou.

Quoi qu’on dise, le MNSD reste et demeure encore le parti le mieux implanté dans le pays. Quasiment toutes les formations politiques sont issues de ses rangs et il est toujours resté debout.

C’est dire que la manoeuvre des Tarayyistes ou plutôt d’Issoufou Mahamadou pour détrôner Seïni est d’avance voué à l’échec. Comme d’ailleurs les tentatives précédentes.

Tawèye