Les activités de la semaine africaine de l’industrialisation  lancées officiellement , le dimanche 20 Novembre 2022 au palais du 29 juillet de Niamey se poursuivent intensément. Aujourd'hui, les participants ont suivi un panel  sur les forces et limites du code des investissements en République du Niger.

Ce panel a été présidé par la Ministre de l’Industrie et de l’Entreprenariat des jeunes, Mme Salamatou Gourouza, en présence de plusieurs participants du secteur public et du privé.

Longtemps considéré comme l’instrument par excellence de promotion des investissements industriels, le code des investissements montre aujourd’hui beaucoup d’insuffisances qui le rendent non attractif, du fait de l’exiguïté des types d’exonérations et la courte durée des exonérations.

Ces limites, se résument entre autres par son non-attractivité, la lourdeur dans le traitement des différents dossiers ainsi que l’insuffisance du suivi des bénéficiaires des avantages du Code.

C’est alors dans ce sens que ce panel a été organisé afin de faire ressortir le diagnostic du code des investissements et de son processus de mise en œuvre et aussi de proposer des dispositions susceptibles de le rendre plus attractif.

Le diagnostic du code des investissements va sans nul doute permettre d’avoir une vue claire des différentes faiblesses et limites de cet important instrument de promotion notamment dans le secteur industriel au Niger et conduira nécessairement à sa révision et toute chose qui rendra le Code plus attractif pour les potentiels investisseurs.

Au cours de ce panel modéré par M. Issoufou Idé, d’importantes thématiques ont été débattues par des éminents panélistes dont l’ancien ministre de l’Industrie, le Colonel Chapiou Mahaman Abdou, M. Bissala Dan Guéchémé, Mme Maidah Zeinadou, M. Insa Noufou et M. Wonkoye Boureima, afin de voir les solutions à préconiser pour attirer les investisseurs au Niger.

Hier à titre de rappel, la ministre  de l’industrie et de l’entreprenariat des jeunes, M. Salamatou Gourouza  Magagi a souligné que l’industrialisation n’est pas seulement le domaine exclusif du ministère en charge de la question mais plutôt de l’ensemble des ministères et que «  le développement économique de nos pays doit, forcément, passer par l’industrialisation du continent ».  Mme. Salamatou Gourouza Magagi de faire comprendre que la question de l’industrialisation est  désormais une réalité au Niger  et a, à cette occasion, invité l’assistance à prendre part, le 24 novembre prochain, à la présentation du projet de la  nouvelle zone industrielle qui va être implantée  à Niamey.

Pour  la secrétaire exécutive du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), Mme. Nardos Bekele-thomas «  le manque d’infrastructures industrielles et l’insuffisance du capital de développement dont nos pays ont besoin pour se positionner pour rivaliser avec les autres pays dans les chaines de valeurs mondiales, exigent une approche multidimensionnelle, coordonnée et transversale pour réaliser les ajustements structurels nécessaires adaptés aux défis spécifiques de l’Afrique».

Quant au commissaire de l’UA en charge de l’industrie, M. Albert Muchanga, il a indiqué que cette rencontre permettra de faire un regard rétrospectif et réfléchir sur des  initiatives permettant d’aboutir à industrialiser l’Afrique. 

M. Albert Muchanga a aussi insisté sur l’amélioration de la chaine  de valeur qui passe par l’investissement dans les écoles pour innover et la mise en œuvre des  expertises dans la conception industrielle ; le marketing, la vente, la finance et la productivité.

Parlant de la question de la production, le commissaire de l’UA en charge de l’industrie de faire comprendre que les produits domestiques reflètent la productivité de l’économie tout en comparant  l’économie chinoise  à celle de l’Afrique qui est moins productive par rapport à la chine.  

‘’Nous devons développer des indicateurs clés afin de guider les commémorations futures de la semaine de l’industrialisation de l’Afrique’’ a-t-il lancé.

Le représentant  de l’ONUDI, quant à lui , a annoncé que son institution est disposée à accompagner les pays membres  pour pouvoir avoir accès à un plus grand nombre de réseaux de partages de connaissances, de transfert de technologies  et de réalisation de l’innovation sur toutes les affaires et que actuellement  l’ONUDI a engagé un processus de formulation d’une nouvelle stratégie d’intervention sur le continent de l’Afrique en vue de passer à l’échelle de son assistance technique aux pays membres.

La coordinatrice du système des Nations Unies au Niger, Mme. Louise Aubin a, pour sa part, soutenu que  le développement industriel des pays africains  est une condition indispensable d’une croissance soutenue et inclusive.

Par ailleurs, l’agence Nigérienne de la Normalisation, de Métrologie et de Certification (ANMC) et l’Infrastructure Panafricaine de Qualité (PAQI) ont co-organisé, ce lundi 21 novembre 2022 au palais des congrès de Niamey, une conférence de haut niveau sur le thème ‘’rôle de l’infrastructure qualité dans l’industrialisation et la diversification économique de l’Afrique’’.

Cette conférence, regroupant les représentants de l’Union Africaine et présidée par la Ministre nigérienne en charge de l’Industrie et de l’Entreprenariat des jeunes, Mme  Salamatou Gourouza Magagi, vise à répondre à certaines questions dont l’angle sous lequel il faudrait envisager le rôle de l’industrie, à savoir si l’Afrique peut émerger sans le succès de son industrialisation, les défis majeurs de l’industrialisation en Afrique et  le rôle de l’infrastructure Qualité dans l’industrialisation et la diversification économique de l’Afrique.

Cette conférence se doit  donc d’apporter des réponses et des recommandations claires, accessibles et faciles à mettre en œuvre aussi bien au niveau national, régional que continental.

 En prenant la parole à cette occasion, la ministre de l’industrie s’est dite ‘’honorée d’être parmi vous aujourd’hui pour vous souhaiter la bienvenue à Niamey, et plus particulièrement à cette conférence parallèle au Sommet Extraordinaire de l’Union Africaine que le Niger a eu le privilège d’accueillir cette semaine du 20 au 25 Novembre 2022’’.

Elle n’a pas manqué de présenter sa profonde ‘’gratitude aux organisateurs de cet évènement, spécialement la Commission de l’Union Africaine et la PAQI (Infrastructure Panafricaine de Qualité) ainsi que l’Agence Allemande de Métrologie (PTB) pour son soutien technique et financier et son engagement toujours renouvelé au renforcement des capacités des institutions de qualité du continent africain contribuant ainsi à son intégration économique au niveau mondial’’.

Par ailleurs, Mme Gourouza Salamatou  a fait remarquer que ‘’l’industrialisation et la diversification économique constituent des objectifs primordiaux de la plupart des dirigeants africains. Cependant, malgré les efforts individuels déployés par certains pays, beaucoup reste à faire sur le plan de l’intégration économique régionale et intra africaine’’.

 ‘’Les défis de notre continent restent énormes  et l’Afrique reste fortement dépendante des exportations de produits de base et agricoles tandis que la plupart des biens d’équipement ou des denrées alimentaires importés viennent d’autres continents’’ a-t-elle laissé entendre tout en indiquant que ‘’les barrières non tarifaires pouvant résulter des normes, règlements techniques et  des procédures d’évaluation de la conformité non harmonisées pour les produits et services faisant l’objet des échanges commerciaux, augmentent les coûts commerciaux sur le continent’’.

  Ainsi, a-t-elle suggéré, ‘’une collaboration continentale dans les domaines de la normalisation, de la métrologie, de l’accréditation, et de l’évaluation de la conformité fondée sur les meilleures pratiques internationales, fournira la plateforme nécessaire pour s’assurer que les mesures non tarifaires n’entravent le commerce intra- africain et international’’.

Dans ce contexte, ‘’le rôle des Infrastructures Nationale et Panafricaine (PAQI) de Qualité sera très vital et la mise en place au niveau continental des infrastructures de qualité adéquates, harmonisées, et reconnues sur le plan international permettra de stimuler le commerce intra-africain, l’industrialisation ainsi que la mise en œuvre réussie de l’accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)’’ a fait savoir la ministre nigérienne.

Cependant, selon Mme Gourouza Salamatou, ‘’la qualité n’est pas le fruit du hasard, elle doit être délibérément intégrée aux processus de production et dans la prestation de services ainsi que dans les programmes d’industrialisation et de diversification économique de l’Afrique. On devrait ainsi continuer à investir dans la qualité en développant et en soutenant des institutions de qualité aux niveaux national, régional et continental pour que la ZLECAF continue à être un succès pour le continent’’.

Enfin, la ministre de l’industrie et de l’entreprenariat des jeunes  a renouvelé ‘’l'engagement du Niger dans sa participation à toutes les initiatives visant à promouvoir l'infrastructure qualité au niveau national, régional, continental et international’’ avant de souligner que  ‘’la qualité n'est pas une fin en soi, c'est un parcours, investissons  donc dans la qualité pour que l'Afrique prospère’’.

 Le Directeur général de l’ANMC, M. Zakari Oumarou Abdoul Kader, quant à lui, a fait savoir que dans le cadre de cette conférence, ‘’nous avons spécifié le thème surtout sur l’industrie  des textiles dont l’Agence Nigérienne de Normalisation de Métrologie et de Certification est co-organisatrice avec l’infrastructure panafricaine de qualité (PAQI).

Selon M. Abdoul Kader, ‘’le choix du thème sur les textiles n’est pas un fait de hasard, parce que c’est tout le monde  qui en utilise  et qui doit s’habiller et aussi les textiles interviennent dans beaucoup d’autres activités de la vie quotidienne des africains’’.

‘’Ce domaine est de plus en plus en recul ou presque délaissé au profil des produits importés d’ailleurs. Cependant, le thème du panel a été choisi pour voir comment améliorer l’aspect qualité de tous les produits des textiles et de la mode africaine afin qu’au lieu de les remplacer,  que nous africains,  ayons une identité vestimentaire et une identité en matière de tout ce qui est utilisation textile dans le monde et un peu partout’’ a-t-il poursuivi.

‘’La  place de la qualité est aujourd’hui d’une manière générale primordiale, faire la qualité n’est plus un choix ni une option comme l’a indiqué la ministre,  mais plutôt une obligation’’ a expliqué le DG de l’ANMC selon qui ‘’le public est de plus en plus exigeant et  le client n’achète  pas du n’importe quoi. Par conséquent, ‘’il faudrait au moins que  le produit réponde à un certain nombre d’exigence normative, car on ne peut avoir de produit compétitif sur le marqué tant qu’on ne réponde pas à ces exigences’’.

 Par conséquent, a-t-il conclu, ‘’ on ne saurait parler de développement, ni d’industrialisation sans mettre un accent sur l’aspect qualité  car quelques soient les investissements ou les politiques que nous aurons à mener dans  le cadre de l’industrialisation ou du développement économique, ça va encore toujours rester insuffisant et nos produits ne vont pas être compétitifs non seulement sur la marque locale, mais aussi à l’international ‘’.

Tanko Abdoulkarim (source ANP)