Les cadres et militants du PNDS Tarayya de la diaspora se sont retrouvés, ce samedi 26 novembre, au siège national du parti à Niamey, sur convocation de Foumakoye Gado, président par intérim de la formation politique. Cette rencontre de concertation des camarades roses vivant à l’étranger intervient quelques jours seulement après la publication par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des résultats de l’opération de recensement des Nigériens de la diaspora en prélude à l’organisation des élections législatives pour pourvoir les 5 sièges qui leur sont réservés à l’Assemblée nationale. Cette concertation des Tarayyistes de la diaspora porte certainement sur ces élections mais aussi et surtout sur le congrès du parti dans quelques semaines, plus précisément au cours de la dernière décade du mois de décembre prochain. Un congrès dont l’enjeu principal, tel que perçu au sein de l’opinion nationale, est la lutte en sourdine pour le contrôle du parti entre le camp de l’ancien président Issoufou Mahamadou et celui du président Mohamed Bazoum qui n’arrive toujours pas à s’affirmer pleinement comme principal maître à bord de la barque Niger, après bientôt deux ans de prise de fonction à la tête de l’Etat. Une situation due au fait qu’il n’a pas le contrôle de l’appareil directoire du parti qui reste toujours entre les mains de l’ancien président Mahamadou Issoufou.
Le renouvellement des instances fédérales régionales du parti, en prélude au congrès de décembre prochain, qui vient d’être bouclé confirme cette réalité. Les partisans de Bazoum ne sont pas parvenus à s’imposer à la tête des fédérations régionales pour espérer prendre le contrôle du Comité exécutif national (CEN) lors du congrès et permettre ainsi à leur champion d’avoir les coudées franches pour mettre en oeuvre les engagements qu’il a pris aux Nigériens dans son discours d’investiture du 2 avril 2021. Nous nous acheminons donc vers un congrès rose sans surprise dans la redistribution des cartes. Le clan de l’ancien président Issoufou restera aux commandes du CEN, avec à sa tête Foumakoye Gado qui assure déjà la présidence par intérim du parti depuis l’accession de Mohamed Bazoum à la magistrature suprême. La concertation des militants roses de la diaspora n’a certainement pas manqué d’aborder ce sujet, en vue de prévenir toute forme de contestation inattendue lors du congrès. L’enjeu étant de refléter à l’opinion nationale l’image d’un parti soudé, où la cohésion et la discipline constituent les valeurs cardinales incarnées par les militants du sommet à la base. Une fausse illusion servie à l’opinion pour justifier la fausse stabilité et croissance fulgurante du parti sur l’échiquier politique national. Cette cohésion de façade visant à entretenir l’image de la fausse suprématie du parti résistera-telle aux conclusions des travaux du congrès ? Ce n’est évident ! Pour sûr les partisans de Bazoum, qui se sentent actuellement à l’étroit dans la conduite des affaires de l’Etat, piaffent d’impatience de le voir prendre rapidement les choses en main et pour pouvoir déployer le style de gouvernance à lui. Car sans le dire explicitement, lui-même a reconnu lors des rencontres, dès la première année de sa prise de fonction, qu’il a eues avec les différents acteurs socioprofessionnels et économiques du pays qu’il a besoin de tout le monde pour réussir sa lourde mission de redressement du pays. C’est certainement conscient qu’il ne pourra pas tenir ses engagements phares, notamment la lutte contre la corruption et l’impunité, le détournement massif des deniers publics, la politisation à outrance de l’administration publique, etc., sans l’appui de tous acteurs qu’il a lancé cet appel. Depuis plus d’un an et demi qu’il a pris les commandes de l’Etat, toutes les pratiques néfastes qu’il a décriées sont encore malheureusement prégnantes dans la gestion de L’Etat, du fait de l’emprise de son mentor et des caciques du parti sur ses décisions. S’il n’arrive pas à se défaire rapidement de cette forte emprise, la même gestion désastreuse de l’Etat à laquelle les Nigériens ont assisté au cours des deux quinquennats de l’ancien président Issoufou se poursuivra jusqu’à la fin du mandat de Bazoum. Si c’est ça ‘’la consolidation des acquis pour avancer’’ qu’il a annoncé dans le cadre de programme de la renaissance Acte III, nous sommes alors mal barrés.
Le président Bazoum comme ses partisans aspirent certainement à un changement de cap dans la façon de gérer l’Etat. Pour rendre effectif ce changement, il leur faut obligatoirement s’affranchir de la tutelle du mentor et les caciques du parti. Quitte à provoquer un clash au sein de ce dernier, mais c’est le prix à payer pour sauver notre pays du naufrage total.
Tawèye