Le PNDS Tarayya, le parti d’Issoufou Mahamadou, est dans une dynamique de renouvellement de ses structures devant aboutir à un congrès qui mettra en place un nouveau CEN, Conseil Exécutif National qui, après maintes supputations, devra se tenir sans grands enjeux, ou du moins sans contradiction, pour consacrer le plus fidèle des fidèles d’Issoufou Mahamadou, le sieur Pierre Foumakoye Gado, président du parti, placé à sa tête du PNDSTarayya sans doute par la seule volonté de Zaki pour tout décider pour le parti et pour Issoufou mais aussi, on l’imagine, pour dicter à Bazoum ce qu’il doit faire dans la gestion du pouvoir, plus pour le PNDS que pour le Niger depuis qu’il lui a imposé de mettre aux premières loges du système son fils, certains de ses obligés, disons le sérail de l’ancien président qui ne peut se libérer de son « anogo », sa nostalgie du pouvoir et de ses faveurs princières qui doivent bien lui manquer aujourd’hui avec ces voyages faciles auxquels le pouvoir l’a habitué pour ne jamais s’en lasser. Comme c’est dur de quitter le pouvoir. Presque toutes les régions ont procédé à la mise en place de leur fédération sous l’oeil avisé du président par intérim qui supervise le processus de son ascension politique. Il ne reste plus que la fédération de Niamey pour laquelle, aucune date n’est encore connue, la capitale restant toujours maladivement convoitée par un PNDS qui ne sait toujours pas qu’on ne gagne les hommes qu’en les respectant, qu’en leur reconnaissant leur part de dignité plutôt qu’à croire qu’on peut toujours les acheterpour ensuite les marginaliser et les humilier, souvent les oublier et les mépriser. Combien sont-ils, ceux qui sont déjà partis et qui, après le fracas de leur migration politique annoncée en grande pompe, avec enthousiasme, durent, au fil des jours, comprendre, qu’on n’avait pas besoin d’eux si ce n’est que pour jouer ce jeu qui les discrédite et les humilie sur le champ politique et ne plus avoir à se « vendre » car, comme le dit un adage, « celui qui a trahi trahira ». On ne peut donc plus jamais faire confiance à ceux-là même sur leur terre d’exil.
Selon des sources bien informées, si la mise en place de la fédération de Niamey du parti socialiste au pouvoir tarde c’est parce que le PNDS estime qu’il faut vraiment quelqu’un de Niamey – suivez mon regard - pour tenir Niamey ou pour dire plus vrai, pour arracher Niamey afin d’en faire un autre fief du PNDS. Déjà, l’hameçon est jeté dans les eaux troubles attendant de pêcher de gros poissons, dont certains, par le doute qui couvre leurs attitudes depuis quelques temps, ont perdu de l’estime qu’on leur vouait, désormais déflatés, presque dévalués aux changes politiques. Depuis quelques semaines, il y a des patrouilles politiques dans la capitale avec ces visites de démarcheurs politiques du PNDS dans de grandes familles, pour débaucher des personnes respectables dans la ville à venir dans leur parti. Encore une fois, comment peut-on gagner les coeurs de personnes que l’on ne sait pas respecter et que, de toute façon, l’on n’aime pas en vérité ? La réalité dans bien de partis politiques que nous ne pouvons pas encore nommer, en attendant que le soleil se lève sur les prochaines annonces des nouvelles «acquisitions» du PNDS sur le marché politique, le Mercato politique à sa prochaine saison, est qu’il y a de plus en plus de comportements ambigus chez certains militants et responsables politiques. Pour le grand jour que le PNDS serait en train de préparer avec minutie, l’on espère que tout le monde, enfin, quand des visages sortiront de l’ombre, comprendra certains silences suspects, et dans certains cas, que l’on s’assurera qu’il n’y avait pas en réalité de quoi fouetter un chat, les uns et les autres demeurant fidèles à leurs choix. Certains milieux du PNDS annoncent depuis des jours, que d’ici peu, souvent d’ici la date du 17 décembre, une grande cérémonie de présentation de « recrues » dans la capitale où des hommes et des femmes de grande envergure qui viendraient renforcer ses rangs seront brandis comme des trophées et comme la plus succulente moisson du PNDS. Mais même le réussissant, ce PNDS, peut-il être sûr de gagner plus que des individus au lieu d’un électorat qu’il convoite ? Pourtant tout l’enjeu est là. Aujourd’hui encore, d’autres, comme les premiers migrants partis pour échouer sur les larges du PNDS, peuvent être tentés par l’aventure, mais comme les premiers exilés, ils connaitront les mêmes déboires, les mêmes fiascos.
Nous l’avons souligné plus haut, les hommes tiennent à leur dignité, et tant qu’on ne saura pas les respecter, leur donner leur place qu’ils méritent pour croire qu’on peut, leur miroitant quelques billets craquants et autres positions juteuses, l’on ne pourra jamais les avoir. L’homme a besoin d’être respecté. Or, en vérité, ce PNDS qui croit trop à l’argent, peu à l’humain, et foncièrement peu à la nation, a décidé de ne pas aimer certains hommes tout en les courtisant curieusement. N’est-ce pas Seini Oumarou qui aura connu toutes les brimades et toutes les humiliations, ne pouvant même pas avoir la plénitude des prérogatives qui lui reviennent de droit dans la position qui est la sienne aujourd’hui à l’assemblée nationale ? N’est-ce pas Issoufou Issaka ? N’est-ce pas Albadé ? N’est-ce pas Salah Habi ? La horde de ces déflatés politiques et autres Fama au royaume de la Renaissance ne se compte plus. Ils ruminent tous des douleurs et des déceptions profondes !
En attendant le grand jour des grands déballages où des visages, enfin, seront à découvert, les partis politiques en vue dans la capitale, doivent ouvrir les yeux en leur sein : des brebis galeuses, semble-t-il, sont irrésistiblement attirées par l’arôme des banquets pourtant maussades de la Renaissance.
Les hommes politiques nigériens sont comme le dollar, à valeur fluctuante, il est difficile de les situer, tournant au gré des vents. Et c’est d’autant triste que l’on ne peut plus faire confiance à personne sur l’échiquier nigérien. Alors que certains y cherchent la vérité, d’autres cherchent de l’argent. C’est triste.
Alpha