Les Nigériens peuvent se souvenir de cette décision du ministère de la santé qui fermait sur des motifs farfelus des écoles de santé privées, se défendant de sa décision par une histoire de « Plateau technique » qui ferait défaut, non pas dans les écoles pour en imputer la responsabilité aux fondateurs, mais dans les lieux d’installation de ces établissements qui auront commis la faute d’être des chefs-lieux de département.
Il y a quelques jours, tranchant le dossier après un arrêt de justice qui déboutait le ministère de la santé et annulait la décision de fermeture de certains établissements, ce, après un autre revers judiciaire à la suite de la saisine par le Conseil de Mohamed Akomili, Fondateur de l’institut d’Arlit. Par injonction du Cabinet du Premier Ministre, par lettre n°003010, « Sur instruction de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef de Gouvernement, […] demand[ait] de bien vouloir mettre en place un comité permanent de réflexion sur la problématique de la qualité de la formation des paramédicaux à tous les niveaux ». Il allait même jusqu’à proposer des pistes de sortie de crise, lorsque la même lettre dit que « Ce comité proposera, dans l’immédiat, des solutions innovantes aux insuffisances ayant conduit à la fermeture récente de certaines structures de formation en santé comme l’instauration d’un stage bloqué de six (6) à douze (12) mois en Région », ajoutant que « Ledit stage conditionnera la délivrance des diplômes aux élèves et étudiants concernés ».
C’est alors que les Nigériens ont cru que ce problème est désormais derrière eux que l’on apprend, une autre mesure, qui met en cause l’arrêt du Juge ainsi que la décision conciliante et sage du Premier Ministre. En effet, dans arrêté n°000214/ MET/FP/SG/DGET/P/DETPP du 1er décembre 2022 signé des mains de Kassoum Moctar, portant fermeture des établissements privés de Santé du niveau moyen implantés dans les chefs-lieux de Département », l’on lira rien qu’une rébellion de la part du ministre Kassoum. Est-ce donc là, la « solution innovante » qu’il trouvait, ainsi que le conseille le Premier Ministre ?
Qui commande ?
Est-ce la Justice ? Le Ministre, peut-il aller au-delà de ce que la Justice décide et contredire les instructions du Premier Ministre ? Pour quel intérêt, le Ministre Kassoum Moctar, peut-il prendre cette décision ? Les propositions pertinentes contenues dans la lettre du cabinet, ne règlent-elles pas les insuffisances pour lesquelles le ministère de la Santé se fondait pour prendre sa décision ?
Pourquoi donc, certains, alors qu’on apaise, essaient de saper la sérénité qui doit prévaloir dans les rapports que les uns et les autres doivent entretenir pour travailler plus efficacement à l’épanouissement de la jeunesse et de ce que nous pouvons désormais considérer comme une expertise nationale, la formation en santé pour laquelle aujourd’hui les écoles privées nigériennes accueillent plusieurs nationalités ? Pourquoi donc, le ministre Kassoum, défie la parole du Juge et celle de la Primature ? Peut-il être plus fort pour se passer de tels niveaux de décisions, hiérarchiquement plus importants ? Qu’a-t-il à reprocher à ces écoles pour décider de leur fermeture aujourd’hui, après la conciliation trouvée ? Le ministre Kassoum, a-t-il des choses à régler à un fondateur particulièrement, pour être dans cet entêtement ? Peut-il aller regarder dans d’autres structures de formation pour mieux voir et comprendre qu’il y a plus à redire là qu’à déranger d’autres qui ont mis tout le sérieux possible pour répondre aux normes exigibles ? Peut-il donc avoir quelques aversions contre la réussite de quelques uns ou de quelqu’un ? On est ministre, par pour détruire, mais pour construire !
Le président de la République, Mohamed Bazoum est interpellé…
Alors qu’il se bat à mettre de l’ordre dans un pays où l’on a souvent semé le bordel, comment peut-on comprendre que d’autres, au lieu de l’aider à « consolider », s’évertuent à semer le désordre, proférant une parole rebelle qui n’a d’autres buts que de nuire à l’activité d’autres Nigériens et notamment quand, dans le travail qu’il font et dans les installations qu’ils ont dans leurs établissements, on ne leur reproche rien. Le président de la République doit donc se saisir de cette affaire pour appeler les uns et les autres à l’ordre et au respect de la hiérarchie dans l’administration et de la décision de Justice. On a en effet comme l’impression que dans ce gouvernement, chacun fait ce qu’il veut, souvent à sa tête, ne pouvant travailler dans une certaine cohérence qu’impose à tous la solidarité gouvernementale, le travail d’équipe. Comme ministre, la parole du Premier ministre s’impose pour la respecter et l’appliquer.
Mohamed Bazoum n’a pas fini de gronder son «bonhomme» qui prend encore des zèles nouveaux !
Bisso