La 7ème République au Niger, on le sait, dans la gestion qui a été celle des socialistes nigériens, a été émaillée de scandales impunis, depuis qu’en dix ans, Issoufou Mahamadou laissaient les siens « bouffer» à leur guise, sans rien craindre et ce malgré les révélations croustillantes des inspections d’Etat et des enquêtes, notamment de la Halcia qui ont révélé de grands crimes économiques. Et aucun sou n’est totem pour les socialistes qui peuvent tout rafler, n’épargnant ni les fonds consentis par l’Etat pour assurer la sécurité des populations ni même l’aide que des partenaires pourraient mettre à la disposition du régime pour l’aider à combattre l’insécurité. Et les Nigériens manquent toujours de clarté sur le fonds italiens accordés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. On avait compris que le régime venait au pouvoir plus pour servir les siens, dévalisant l’Etat que pour construire le pays, et pouvoir ainsi renverser, dans un esprit vengeresse, les hiérarchies sociales et s’imposer aux Nigériens, éternellement par le pouvoir de l’argent, même mal acquis, à gouverner seuls, toujours.

Les Nigériens auront beau décrier sa gouvernance, Issoufou n’en a cure et faisait semblant de ne rien entendre des accusations portées à l’encontre de certains de ses proches : il les aimait beaucoup, les couvrait, et rien ne pouvait leur arriver, faisant d’eux des intouchables, des super-Nigériens contre lesquels la justice ne peut rien. Son successeur savait les malaises que ces injustices avaient créés, et promettait d’y mettre fin, en faisant de la lutte contre l’impunité un axe majeur de sa gouvernance. A son entrée en fonction le 2 avril 2021, dans son discours d’investiture, alors qu’il avertissait que plus rien ne sera comme avant et que chacun devrait répondre désormais de ses actes et de sa gestion, les Nigériens, pendant plus d’une année, sans rien voir encore comme acte qui puisse convaincre de la vérité de cette annonce qui avait pourtant donné beaucoup d’espoir à des Nigériens assoiffés de justice et de vérité, avaient cru que le discours à la rentrée judiciaire, annonçait un nouveau départ. Chiche.

Parodie…

Aux premiers jours de son entrée au Palais, Bazoum, par cette affaire révélée à la présidence sous Issoufou et baptisée « Affaire Ibou Karadjé », avait fait croire aux Nigériens qu’enfin l’acte suivait la parole, ignorant que de la part du Philosophe qui jouissait curieusement d’un capital de sympathie, cela pouvait n’être que du bluff : les Nigériens, très vite découvrirent les limites de l’homme qui ne peut assumer son mandat, obligé, disent les détracteurs, de le partager avec un autre qui se sert de lui, pour s’offrir un troisième mandat par procuration. On brandit alors ce Ibou Karadjé, devenu le bouc-émissaire qui devrait être sacrifié sur l’autel de la lutte contre l’impunité que Bazoum annonçait, payant pour tout un système décrié et faire croire que par ce seul gibier immolé pour le plaisir d’une justice parodiée, les Nigériens allaient se réjouir d’un sacrifice qui, en lui-même, reste un autre fait d’injustice quand on sait que, pour les faits incriminés, l’homme qui travaillait sous l’ombre d’Issoufou, ne pouvait pas être seul dans le crime et surtout qu’Issoufou ne pouvait pas ne pas savoir tout ce que « son » ouvrier faisait et que s’il avait pu répéter les mêmes crimes c’est qu’il avait des complicités dans les alentours du pouvoir pour ne pas dire de la présidence qui l’héberge. Si Issoufou pouvait ne rien soupçonner des agissements de ses hommes au palais, comment peut-il gérer, à une échelle plus large, un pays ? Certains pouvaient même croire que si Ibou avait réussi le coup d’arracher électoralement Niamey, au moins le cinquième arrondissement, à l’opposition pour le convoyer Parodie… Aux premiers jours de son entrée au Palais, Bazoum, par cette affaire révélée à la présidence sous Issoufou et baptisée « Affaire Ibou Karadjé », avait fait croire aux Nigériens qu’enfin l’acte suivait la parole, ignorant que de la part du Philosophe qui jouissait curieusement d’un capital de sympathie, cela pouvait n’être que du bluff : les Nigériens, très vite découvrirent les limites de l’homme qui ne peut assumer son mandat, obligé, disent les détracteurs, de le partager avec un autre qui se sert de lui, pour s’offrir un troisième mandat par procuration. On brandit alors ce Ibou Karadjé, devenu le bouc-émissaire qui devrait être sacrifié sur l’autel de la lutte contre l’impunité que Bazoum annonçait, payant pour tout un système décrié et faire croire que par ce seul gibier immolé pour le plaisir d’une justice parodiée, les Nigériens allaient se réjouir d’un sacrifice qui, en lui-même, reste un autre fait d’injustice quand on sait que, pour les faits incriminés, l’homme qui travaillait sous l’ombre d’Issoufou, ne pouvait pas être seul dans le crime et surtout qu’Issoufou ne pouvait pas ne pas savoir tout ce que « son » ouvrier faisait et que s’il avait pu répéter les mêmes crimes c’est qu’il avait des complicités dans les alentours du pouvoir pour ne pas dire de la présidence qui l’héberge. Si Issoufou pouvait ne rien soupçonner des agissements de ses hommes au palais, comment peut-il gérer, à une échelle plus large, un pays ? Certains pouvaient même croire que si Ibou avait réussi le coup d’arracher électoralement Niamey, au moins le cinquième arrondissement, à l’opposition pour le convoyer au PNDS, ce qui lui est arrivé n’allait jamais lui arriver et que le PNDS allait passer tout son temps à le célébrer. Il payait donc pour son échec électoral Finalement, les Nigériens se sont rendus compte que Bazoum ne peut pas toucher à certains hommes et femmes qui trainent pourtant des casseroles bruyantes, tenu de les protéger pour s’éviter l’ire de son prédécesseur à qui un devoir de gratitude l’oblige à la soumission et donc à se dédire, en renonçant à sa parole donnée au peuple nigérien un 2 avril 2021.

Depuis plus d’un an qu’il gouverne, les Nigériens n’ont vu de la part de son système, aucun acte sérieux et d’envergure pouvant faire croire qu’il est réellement décidé à faire le ménage dans le pouvoir dont il a hérité, à actionner la machine judiciaire. Hama Zada, l’autre gibier… Le deuxième «gibier» de la Renaissance est sans doute ce ministre en fonction, arrêté sans la manière et conduit en prison, là encore sans la rigueur procédurale, se servant du sensationnel que pouvait avoir son arrestation et faire croire que le régime est vraiment en lutte contre l’impunité. Il n’en est rien et tous les Nigériens peuvent avoir compris que lui et le premier cas, Ibou, pouvaient plus payer pour autre chose que pour leurs fautes car pour en commettre, tous les Nigériens savent qu’ils ne sont pas les seuls et surtout que même pour les mêmes affaires, le régime aura eu la précaution d’en soustraire les siens qui ne pouvaient pas être mêlés dans la procédure judiciaire, les plaçant presque au-dessus des lois de la République pour ne pas répondre de leurs actes. Une telle partialité incompréhensible dans un Etat de droit a fini par dépiter les Nigériens qui ne peuvent pas comprendre, pourquoi, dans la même République, ne répondent devant les Juges, pour les mêmes fautes, que les Nigériens du mauvais bord, quand les autres pourtant connus pour être de grands brigands, de grands bandits d’Etat – et disons le mot, de grands voleurs – ne peuvent jamais être inquiétés quelle que puisse être la monstruosité de leurs crimes. Peut-on croire que les Nigériens ne puissent rien comprendre de ces tris discriminatoires, de ces sélections judiciaires ? De telles injustices sont intolérables et il y a à arrêter vite ces pratiques d’un autre âge car à imposer cette promotion de l’injustice, l’on n’aide pas Bazoum à tenir bien la direction de son pouvoir, le condamnant à jouer au kamikaze lorsqu’il n’a d’autres possibilités que de s’éloigner de ses choix et de ce qui fonde sa foi socialiste.

Faut-il dès lors s’attendre à une évolution de ces dossiers….

Selon certaines de nos sources, les Juges en charge de ces dossiers voudraient les rouvrir pour entendre d’autres personnalités citées ou concernées, chacun selon son degré ou son niveau d’implication dans l’affaire, et pouvoir situer leurs parts de culpabilité dans chacun des crimes pour lesquels, pour l’instant, seuls ces deux sont sacrifiés pour faire croire que la Renaissance acte III, conformément à ses promesses, tiendrait à sa parole. On sait par exemple que dans le cadre du dossier tristement célèbre d’Ibou Karadjé, tous ceux qui avaient été cités, n’ont jamais répondu de leurs actes, soustraits de la procédure, pour laisser le seul « pauvre » répondre pour tous. On se rappelle que le Premier ministre actuel, alors Directeur de cabinet de la présidence à l’époque des faits, intervenait sur les médias pour faire entendre que l’affaire serait pliée car « Une » justice qui s’était saisie du dossier, n’a retenu que le seul Ibou qui est entre ses mains ; trouvant par ces faits qu’il n’y avait plus à redire de l’affaire. Même les quelques-uns qui avaient été entendus, avaient été relaxés et ils bénéficiaient même à la suite des graves soupçons de leur implication dans le dossier de décrets de nomination comme pour montrer qu’ils ne sont plus des Nigériens ordinaires et que la prison et la justice n’existent que pour les autres, pour ces Nigériens de seconde zone que le PNDS, depuis plus de dix ans, essaie de rabaisser pour ne plus leur reconnaitre de place dans la République. Aujourd’hui donc, il semble que l’on pourrait s’attendre à un rebondissement dans ces affaires, sinon dans toutes les affaires, pour réentendre tous les prévenus qui, à un titre ou à un autre, ont à répondre dans ces affaires et marquer ainsi, une fois pour toutes l’égalité des Nigériens devant la loi, et ce depuis qu’à l’ouverture de la rentrée judiciaire, le Président mettait les Juges devant leur conscience et devant ce que leur science leur dicte comme comportement à avoir devant les faits qui leur sont confiés, jugeant au nom du peuple, au nom de la VERITE, au nom du Droit. De Dieu aussi.

Mais le chantier est vaste…

Il n’y a pas, en vérité, que ces seules affaires et là également, les Nigériens savent tous les dossiers qui, à cette date encore, plus d’un an après le sacre de Bazoum, sont mis dans les tiroirs. Et l’on ne peut rien entendre de leurs suites judiciaires quand pour des paroles, pendant plus de dix ans, les socialistes ont fait des tapages, emprisonnant qui ils veulent, et notamment quand d’autres de leurs camps, tenaient des propos tout aussi condamnables mais qui pouvaient ne pas déranger le régime d’alors plus décidé à gouverner pour un camp que pour tous les Nigériens.

Comment d’ailleurs, Bazoum peut-il travailler avec des gens qui ont plus à répondre de leur gestion qu’à occuper les positions qui sont les leurs aujourd’hui, ne pouvant que promouvoir, par leur sale passé, que la médiocrité et le déni de justice pour lequel ils tenaient à ces repositionnements marchandés avec Bazoum Mohamed condamné ainsi à ne pas avoir de résultats et donc à ne pas honorer sa parole ? Ibou Karadjé et Hama Zada ne sont que de dérisoires trophées dans la lutte que devrait mener Bazoum contre le l’impunité, quand, les plus gros poissons, dorment encore dans les eaux douces de la Renaissance.

C’est peut-être le moment pour les Nigériens de savoir les positions du régime sur ces questions et sur tant d’autres, pour que le peuple se détermine pour comprendre les combats qui lui restent à mener. Ça grogne dans le peuple et il va sans dire que le Niger ne peut pas avancer dans ces conditions. Bazoum aussi.

Mairiga