Depuis le Tazartché où une certaine classe politique s’était liguée contre Hama Amadou, alors que l’on attendait le meilleur pour lui, celui-ci n’avait plus connu de paix dans son pays, traqué jusque dans son dernier retranchement par des adversaires qui se servent de tout, y compris des armes non conventionnelles en politique, pour abattre l’homme, pour tenter de l’anéantir, de briser sa carrière, de briser même sa vie. L’homme est pourtant bien connu du champ politique nigérien, où très jeune, renonçant à sa carrière de douanier, il partit à l’ENA de Paris, et revient évoluer aux côtés de grands hommes politiques de l’époque qui dirigeaient le pays, non sans lui reconnaître des qualités intrinsèques qui ont fini par révéler à la conférence nationale, la pugnacité de l’homme, son flair politique, ses compétences politiques et administratives, son intelligence indiscutable. A sa dernière visite au Niger, Antonio Guterres, n’avait-il pas rétorqué, alors qu’il apprenait, prenant de ses nouvelles qu’il est en prison, qu’un tel homme ne pouvait pas avoir de place en prison, reconnaissant étonné de ce qui lui est arrivé par des cynismes socialistes, avouant, sans être entendu de la part de personnes aux rancunes tenaces, que c’est un homme qui a sa place au Niger, et notamment dans ce Niger d’aujourd’hui où les défis sont immenses et surtout où les incertitudes s’accumulent sans que rien, malgré les bons signes annoncés par Bazoum les premières semaines de son entrée en fonction, ne puisse aujourd’hui donner à conforter les optimismes des premiers jours.

Depuis plus de dix ans donc, Hama Amadou est le collimateur d’adversaires, victime de jalousies politiques incompréhensibles dans un pays qu’il a servi honorablement pendant plus de trois décennies sans qu’on ne lui reproche rien dans toute sa gestion si ce n’est cette affaire sordide de «Fonds d’aide à la presse» qu’on a voulu lui coller pour avoir sa peau. Pourtant, il est cet homme des grands défis qui relevait chaque fois qu’il en a l’occasion, des situations très désespérées dans le pays pour lesquelles l’on pouvait alors reconnaître qu’il est l’homme des situations difficiles, que lui seul, pouvait être l’architecte capable de redresser le pays, et rétablir la croissance et les équilibres macroéconomiques. Mais la classe politique nigérienne est souvent faite d’ingratitude et personne, ne pouvait comprendre les raisons de cette fixation sur Hama Amadou, si ce n’est, l’émergence enfin, de ceux qui, depuis la conférence nationale, aspiraient à lui nuire, et à «enterrer » une certaine classe politique qui avait dirigé le pays, lui reprochant tous les maux, mais sans être capables de faire mieux, gouvernant aujourd’hui dans un désastre indescriptible.

Félin politique, Hama Amadou a une parole politique très fine, avec ces discours très écoutés par les Nigériens, ne pouvait pas avoir sa paix, tant que, dans le pays, malgré maints efforts à le diaboliser, des adversaires se rendent compte que, pour autant, son étoile ne s’assombrit pas, brillant de ses mille feux dans le ciel glorieux de la politique nigérienne car le secret de Hama Amadou, c’est de ne pas mentir aux Nigériens, de leur dire la vérité quel que soit ce que cela pouvait politiquement lui coûter. Les comploteurs avaient cru que, dans un pays musulman comme le notre, ils pouvaient développer dans leur «laboratoire à rumeurs», la trouvaille de cette histoire de bébés importés, pour espérer enfin l’emporter, le faire chuter. Ils inventèrent alors ce dossier maquillé de mensonges et rafistolages, impliquant les leurs pour la vraisemblance recherchée, afin qu’avec Hama Amadou embarquée dans l’affaire, l’on se dise qu’il n’est pas seul de toute façon dans la boue pétrie de haine socialistes et que d’autres si proches du pouvoir par d’autres considérations, en sont aussi mêlés. C’est nauséabond, immonde pour des hommes qui se prétendent être des «enfants de Dieu». Voilà donc l’affaire par laquelle, là même trafiquant les procédures judiciaires, poussées à la va-vite pour servir l’agenda politique, le régime, sans se regarder lui-même car en vérité très pourri, poussa le Président du Moden Fa Lumana en prison, pour aller, très rapidement à sa destitution à la tête de l’Assemblée Nationale de l’époque, et par l ’ instrumentalisation d’ouvriers-rebelles dans son parti pour le lui arracher et placer à sa tête un pantin qui finit manquant de talents pour sa mission et même en politique car trop terne, heureusement, par échouer tragiquement, réduit par la Justice à sa médiocrité originelle, désormais exclu du parti, sommé par le Juge de ne plus parler au nom du parti.

Mais étant donné que malgré tout, lorsque revenant au pays, l’on s’était rendu compte qu’il n’a rien perdu de son aura, déçu de constater que son crime ne réussit pas, le régime va à la solution extrême : dénier à Hama Amadou, ses droits civiques, et Issoufou et sa machine, décidaient qu’il ne puisse plus être candidat, ni même électeur dans le pays, son pays. Pourtant, tout le monde sait que l’affaire au nom de laquelle, Issoufou partait à cette dandangereuse décision, n’a jamais été élucidée selon les procédures requises car jamais, dans l’affaire, ni des familles, encore moins un Etat ne s’est plaint dans l’affaire, revendiquant les enfants, toute chose préalable pour s’assurer que ces enfants comme l’exigent les lois nationales et internationales, aient une famille. Et le crime c’est Issoufou et son système qui le commettent, lorsque, sans qu’on ne sache trop d’où vient la décision, les enfants sont arrachés à leurs familles pour les confier à un orphelinat. Tous ceux qui, ici et ailleurs prétendent défendre la vérité et notamment les droits des enfants, complices, ne dirent rien, laissant le Lion «dévorer» des enfants et leur avenir, détruisant des familles comme si son système avait à se venger de la famille.

Devenu la proie facile des socialistes, il suffit d’un pétard dans le pays, pour que le PNDS l’accuse d’être l’instigateur de la déflagration et trouver là le moyen de le prendre et de l’envoyer en prison. Les violences postélectorales de 2021 servaient justement d’occasion rêvée pour le mettre encore une fois au gnouf, pour qu’enfin, ce PNDS voleur d’élections, s’assure de pouvoir consommer son pouvoir que ses adversaires disent usurpés, certains, du moins dans leur imagination que tant qu’il restera libre, par sa popularité indiscutable dans le pays, ce PNDS ne gouvernera jamais tranquillement… Hama ne mérite pas ça ! Pour qui connait le parcours de l’homme, et le bien qu’il a fait à beaucoup de ceux qui le persécutent aujourd’hui, le sort qu’on lui fait subir est injuste et méchant. Hama Amadou ne devrait pas mériter ça. Fautil donc trouver ailleurs les raisons qui lui valent ces cruautés politiques ? Pourtant lui n’est jamais allé, dans ses combats politiques à de tels extrémismes, à appeler l’armée à «ne pas obéir à un ordre manifestement illégal », n’appelant qu’à la lutte citoyenne ainsi que le permettent les textes de la République et le jeu démocratique dans un pays normal et lui n’est jamais allé soustraire à la PJ un de se proches interpellés ?

Mais si des adversaires peuvent se réjouir de ces déboires “fabriqués” pour Hama Amadou, comment comprendre certains silences de sa famille politique et de son regroupement politique avec lequel, sous les soleils, il mena le combat que l’on sait et qui avait drainé l’ensemble des Nigériens autour des idéaux défendus et de la candidature de Mahamane Ousmane portés par une majorité de Nigériens ? Les silences qui couvrent le sort de Hama Amadou sont incompréhensibles. Devrait-il, ad vitam aeternam vivre en exil, loin des siens et de son pays, pour le seul plaisir des socialistes nigériens qui souffrent de sa popularité dans le pays ? Au nom de quel crime devrait-il passer le restant de sa vie, et à son âge, comme apatride ? Hama, s’interrogent bien de Nigériens, devrait-il encore rester à l’extérieur pour tout le temps que devront diriger les socialistes ?

Attention à l’explosion…

Le Niger, par nos silences et nos peurs, par nos lâchetés et nos couardises, est en train d’accumuler des colères et des malaises qui pourraient un jour devenir insoutenable car constituant les germes d’une implosion inévitable. Quand on peut entendre le procureur, communiquer si fièrement sur le cas de menus fretins, notamment ces fonctionnaires et enseignants, mêlés dans une affaire de fraude à un concours professionnel, promettant même d’y revenir si le dossier évolue, l’on ne peut que s’indigner que le parquet manque de célérité, à traiter d’autres dossiers emblématiques attendus des Nigériens. Quand on voit les complicités tacites et les soutiens avérés de la France au régime corrompu du PNDS qui a commis les plus graves fautes de gouvernance, les crimes économiques les plus abominables, l’on ne peut que s’interroger sur les valeurs qui sous-tendent sa mission dans nos pays et douter de cette France qui prétend venir nous aider.

Cette situation ne peut donc pas perdurer. Forcément un jour, les Nigériens devront faire face à leur destin, et prendre en charge leur avenir.

Bazoum, ne peut pas continuer à regarder ces situations continuer comme ça avec des hommes en prison pour rien, mais pour le seul plaisir de certains hommes de son système, quand les grands malfrats qui ont ruiné l’Etat et qui infestent encore le système, restent aux affaires, intouchables, peutêtre menant les mêmes saccages pour lesquels ils ne peuvent décidément pas répondre.

Derrière Hama Amadou, il y a des millions de Nigériens. Sa souffrance est celle de ces hommes. Et Dieu sait combien, ces hommes sont remplis de colères et d’incompréhension dans ce Niger d’une Renaissance rancunière…

Gobandy