Nous l’écrivions déjà la semaine dernière, annonçant que le régime est dans une entreprise de débauchage de grande envergure par laquelle il espère récupérer l’électorat de Niamey qu’il rêve d’arracher au Moden Fa Lumana, le parti de Hama Amadou. Une date serait déjà en vue pour présenter les recrues en une grande cérémonie de présentation où le parti de Bazoum Mohamed fêtera sa grande entrée rêvée dans la ville de Niamey après que Maï Aya et Karidjo aient échoué à prendre la ville. C’est une ambition tout à fait compréhensible politiquement mais qui montre bien que le PNDS n’a encore rien appris de ses déboires et notamment de ce que certains Nigériens peuvent ne pas être d’accord avec sa politique pour oser s’aventurer avec lui. Ce n’est pas que les Nigériens ne peuvent pas vouloir du PNDS mais c’est que personne ne peut aimer celui qui ne peut l’aimer. Le PNDS, peut-on croire, en cajolant les Oumarou Dogari de Niamey, leur faisant même certaines faveurs qui étonnent, croit pouvoir ainsi réussir à ranger de son côté l’électorat acquis au parti de Hama Amadou ? Peut-il donc croire que le confort de Dogari ou d’un autre peut être le confort du parti et de ses militants, et pour tout dire, celui-même du Niger pour espérer que des militants se satisfassent que certains des leurs accèdent aux faveurs du système ? Ces Nigériens veulent du bonheur partagé pour tous les Nigériens, non de quelques individus qui auront fait le choix de sacrifier l’intérêt général sur l’autel de leurs égoïsmes. Peut-il quand même se souvenir qu’avant les hommes qu’il pêche depuis des mois par ses bontés calculées, d’autres, responsables régionaux du parti, tombaient dans son escarcelle, sans que, cela ne change trop son sort politique dans les régions convoitées ? Qui de Lumana, peut ouvertement sortir, pour oser une déclaration de sortie, sans s’attendre à un rejet total de l’ensemble de tous les militant qui peuvent alors s’opposer à son aventure ? Du reste, les leaders eux-mêmes le savent et savent que leur estime auprès de cet électorat ne leur est dû que par l’estime qu’ils ont pour le responsable politique du parti, par le seul engagement qu’ils prenaient à ses côtés de se battre pour un idéal qu’ils décidaient alors de défendre contre vents et marées. Tant qu’ils peuvent ne jamais trahir un tel engagement, ils savent que les militants sont prêts à aller avec eux, dans n’importe quelle aventure. Noma le sait. Issoufou Issaka le sait. C’est aussi ça, le parti Lumana, disent ses fervents défenseurs : dignité et honneur. Tant pis pour les migrants politiques !
Mais le PNDS Tarayya ne tire jamais les leçons de ses échecs…
La Renaissance a cru qu’elle pouvait marcher sur le corps martyrisé de Hama Amadou, détruisant son parti et sa carrière politique, son nom et son honneur pour bâtir sa chapelle sur les ruines du parti défait de « l’Enfant terrible » de Youri. Mais il se trompait. Peutelle se rappeler que Cosimba, par ses multiples déclarations de défections organisées et autres recrutements, ne changea rien à son sort tant que, le faisant, le pouvoir pouvait mépriser des Nigériens, en croyant que, par quelques subsides, quelques « jetons » jetés en appât pour ameuter des hommes et des femmes dont on peut se servir souvent de la misère, il pouvait les détourner de leurs choix ? Même pauvre, ou paupérisé, le Nigérien se veut digne ! Ce PNDS, subitement riche, peut-il croire que son argent trop sale dans bien de cas peut lui servir à « acheter » tous les Nigériens, toutes les consciences ? Oublie-t-il que ce sont les hommes politiques eux-mêmes, et souvent du PNDS, qui apprenaient aux Nigériens la malice : « prendre ce qu’on leur donne tant qu’ils ne l’auront pas demandé, rassurés dans leur conscience que de toute façon, cet argent du peuple auquel, ainsi, lui revenait légitimement. Le Cosimba en avait payé le prix car les nombreuses déclarations qui donnaient l’impression que tous les Nigériens s’alignaient derrière la « botte de mil », avant de découvrir amèrement, descendant des nues, que le peuple le trompait, lorsqu’en mi-journée d’un jour de vote, les électeurs, plutôt que les urnes, bourraient le sac-poubelle du bulletin jaune alors rejeté. On se rappelle que la déception avait été telle que le régime d’alors n’eut de solution que de dissoudre à « midi pile » la CENI pour fabriquer des résultats que le régime communiquait pour annoncer la victoire de son candidat de l’époque. Plus que quiconque, c’est le PNDS qui ne saurait oublier cela. Et ce n’est pas tout. Il n’y a pas si longtemps, sous la 5ème République, forçant son Tazartché, la continuité, distribuant à qui mieuxmieux lui aussi, de l’argent, le régime de Tandja Mamadou, finit par comprendre qu’il n’est pas pour autant l’ange pour lequel il se faisait prendre, les Nigériens pouvant avoir la lucidité de savoir que le Niger peut bien se passer de lui comme d’un autre, personne n’étant indispensable au pays. Aussi, que n’avait pas dépensé Issoufou Mahamadou tout au long de son première mandat dans l’espoir déraisonnée de reprendre au MNSD son âme et à Hama Amadou son électorat et ne lui laisser que la coquille vide, et ce avant qu’il ne se rende compte qu’il ne peut se mesurer contre lui dans une élection normale qu’en le mettant en prison pendant que lui, seul, dans le pays, battait campagne. Et par le boycott que le parti décrétait avec le soutien de l’Opposition de l’époque, le 20 mars 2016, avait été le jour le plus triste de notre démocratie, car presque personne ne partait dans les bureaux de vote qui étaient alors désertées, les abandonnant aux ânes qui s’y abritaient, et dans le meilleur des cas, laissant là des agents qui pouvaient y somnoler à longueur de journée. Le PNDS n’a donc rien appris de tout cela ?
Lumana Niamey sous la ligne de mire de la Renaissance
La cible, depuis quelques temps, est la Coordination de Niamey. Et les Nigériens l’ont compris depuis que, arrivant au pouvoir, Bazoum Mohamed avait eu ces indulgences étonnantes à l’égard des responsables politiques de la région de Niamey au titre du Moden Fa Lumana, au point où il réussissait à faire douter de l’engagement de certains dans le parti, les discréditant auprès des bases. Les recruteurs patrouillent depuis quelques jours dans la ville, allant de famille en famille, cherchant à débaucher bien de familles influentes de la capitale. Par bien d’échos qui nous sont parvenus, celles-ci auraient résisté aux propositions mirobolantes des démarcheurs politiques, tenant à rester dignes à toute épreuve. Et quand même le PNDS ne va pas les mains vides, dans la cagnotte il mise gros. L’on apprend qu’à tous ceux qui pouvaient « démobiliser » cent (100) militants du parti pour les convoyer au PNDS, l’on donnerait à chacun 600.000f et un poste d’emploi. On peut dès lors constater une chute de la bourse au Mercato politique car il ne s’agit plus de cette époque où le militant de l’Opposition, et surtout du MNSD Nassara et du Moden Fa Lumana, était côté en bourse pour valoir quelques centaines de millions avec, à la clé la V8 et en sus, un « poste juteux ». Peut-on donc avoir cru que les hommes ont d’autant eu faim qu’on peut ainsi brader leur honneur contre un tel « prix » modique, dérisoire ? 600.000, quel désastre pour la dignité humaine ! Peut-être que les « marchands » politiques n’ont pas eu l’aval express de ceux qu’ils visent et qui pourraient redouter un rejet violent de la part des militants de la ville. Certains propos discourtois que l’on peut entendre ici et là dénotent de cet état d’esprit avec des militants qui, incapables de se maitriser et intolérants, pourraient avoir un réquisitoire sévère à l’encontre de ceux qu’ils peuvent considérer comme des traitres qui auront trahi un combat et un homme ; une ligne et un espoir. Le PNDS, menant depuis des mois des démarches souterraines, retarde le renouvellement du bureau de la fédération régionale alors que toutes les autres ont tenu leurs conseils, rêvant de profiter de cet événement pour présenter la moisson de la saison de sa battue, oubliant cet adage qui dit qu’ « on n’élève pas son chien le jour de la battue ».
Trop tard…
De cette action qu’il mène, le PNDS, en vérité, ne peut rien espérer, notamment pour croire que de petits coups d’éclat puissent lui permettre de se faire une place dans la capitale. Pourquoi donc à Tahoua aucun autre parti, si ce n’est le PNDS, ne peut avoir de place pour qu’on en donne au PNDS ailleurs ? Par sa démocratie sectaire, le PNDS n’aide pas la démocratie comme il ne rend pas service à la cohésion nationale. Que n’avait pas fait Ibou Karadjé – et avec quelle fortune dans Niamey ! – abusant d’ostentation et de prodigalité, mais sans résultats si ce n’est cette piètre moisson que l’on sait, échouant malgré tout à « prendre » la ville, et pas même le 5ème arrondissement dont il se revendique ! Les quelques « éléments alimentaires » que le PNDS débauchera, iront seuls, jamais avec les bases qui tiennent à leur dignité, à leur honneur invendable. C’est cela qui fait la force de Hama Amadou qui, parce qu’il l’avait voulu, avait porté Issoufou en 2011 à la présidence, et en 2021, tous les Nigériens en sont témoins ainsi que les observateurs avisés de la scène politique peuvent le relever, après le rejet injuste de sa candidature, fit le choix rationnel de Mahamane Ousmane qu’il avait sorti de son enlisement politique, le portant au sommet de l’échiquier, largement plébiscité, même si une ingénierie de la fraude électorale du PNDS avait trafiqué les résultats pour déclarer un autre vainqueur ainsi que s’en plaignait l’opposition d’une époque aujourd’hui peu soudée autour de ses revendications. Il est donc important pour ce PNDS de le comprendre ; comprendre qu’il ne prendra les hommes ni par l’argent ni par des promesses de postes. Les Nigériens ne demandant rien que de la justice et de l’équité dans la gestion du pays, ils ne veulent rien que le respect qu’ils doivent mériter de la part de l’autre même s’ils peuvent ne pas partager les mêmes opinions, les mêmes convictions. Tant que le régime se mettra à torturer certains Nigériens, à leur dénier leur place dans la nation et dans la démocratie, alors, jamais, ces Nigériens ne répondront à l’appel de ce PNDS-là.
Le seul moyen de prendre Niamey, c’est de gouverner bien, dans la justice et dans le respect de l’autre. Tant que ce PNDS continuera à monter qu’il n’a que du mépris pour l’autre, il ne pourra convaincre personne à le suivre. Les Nigériens ne demandent rien d’autre que leur pays soit bien géré et qu’à chacun, l’on laisse la place qui lui revient. Tant que le PNDS gouvernera dans le clanisme, dans le reniement de l’autre, dans son rabaissement, il a beau débaucher tout un bureau, et distribuer des milliards, les militants ne suivront pas. Le PNDS, pour ainsi dire, perd son temps à croire qu’avec ses ruses il peut réussir à disloquer un parti, à disperser ses militants alors que ceux-ci, depuis des années avaient fait le choix d’une résistance pour laquelle, soudés dans l’épreuve et souvent dans la précarité ; ils n’entendent jamais baisser les bras même si, pour quelques raisons que personne ne comprend, une direction joue à l’ambivalence, à la duplicité, ne pouvant avoir le courage d’assumer ses combats, tentée peut-être par l’aventure. Les militants attendent que les uns et les autres sortent de l’ombre pour clarifier leurs positions.
Demain, on le saura !
Mairiga