Le lundi dernier, c’est avec un grand tapage médiatique que la fédération du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) de la région de Maradi a accueilli l’homme politique Maman Issa qui a officiellement rejoint du principal parti au pouvoir. Jusqu’à cette date, l’homme militait au sein du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN-FA/LUMANA-AFRICA), même si depuis des mois, pour ne pas dire des années, on le sentait moins actif dans les activités du parti de Hama Amadou.

Peut-être qu’il était déjà en pourparlers avec les dirigeants du PNDS-TARAYYA. Selon le lanceur d’alerte Bana Ibrahim, le ralliement de Maman Issa au parti rose ne serait pas fait sur la base d’une quelconque adhésion de l’homme à l’idéologie socialisme revendiquée par le PNDS-TARAYYA. Ce ralliement sera plus tôt intervenu après que le désormais ex-militant du MODEN-FA/LUMANAAFRICA a bénéficié de certains marchés publics estimés à plusieurs milliards de francs CFA. Venant du PNDS-TARAYYA, cela ne surprend aucun observateur ou analyste averti. Depuis son arrivée au pouvoir en 2011, ce parti a fait de l’achat de consciences son sport favori. Pendant les dix années de pouvoir de l’ancien Président Issoufou Mahamadou, Dieu seul connait le nombre d’acteurs politiques, les militants de la société civile et même les journalistes que le PNDS-TARAYYA a rallié à sa cause à travers des pratiques corruptives comme l’octroi des marchés publics, les nominations à la Présidence de la République, à l’Assemblée nationale et à la Primature ou la prise en charge des frais d’impression pour les journaux. Selon plusieurs analystes, c’est cette façon de faire du PNDS-TARAYYA qui a contribué à accentuer la corruption au Niger et à faire en sorte que beaucoup de valeurs qui faisaient la fierté des Nigériens sont en train de disparaitre, à l’image de la dignité et de la honte. Pour entrer dans les bonnes grâces des dirigeants de ce parti, des hommes et des femmes sont prêts à tout faire. Avant l’arrivée du PNDSTARAYYA au pouvoir, peu des Nigériens pouvaient pourtant oser jurer que ce parti pouvait être capable de s’adonner à cette vile pratique d’achat de consciences pour grossir ses rangs. Pendant les longues années qu’il avait passées dans l’opposition, ce parti avait une ligne de conduite qui le plaçait loin d’une telle pratique honteuse et immorale. Ses dirigeants avaient un discours qui faisait d’eux des politiciens modèles et capables de moraliser le paysage politique une fois qu’ils auront la chance de prendre les rênes du pays. Aujourd’hui au pouvoir, le PNDS-TARAYYA offre son vrai visage aux Nigériens. Il avait excellé dans toutes les mauvaises pratiques qu’il avait combattues sous les régimes précédents.

Amadou Amadougou