Le Niger vient de fêter le soixante-quatrième anniversaire de la proclamation de l’indépendance. Alors qu’il y a quelques années l’événement est attendu avec ferveur, cette année, la commémoration est venue presque surprendre, car il n’y avait plus ces grands bruits qui entourent la préparation de l’événement avec la supervision des chantiers qui sont consentis dans le cadre des fêtes tournantes pour embellir la ville hôte. La République a donc soixante-quatre ans, l’âge de la maturité. Un tel moment aurait pu être mis à profit pour dresser un bilan afin de comprendre le chemin parcouru et celui qui reste à faire.

Le discours du président de la République à cette occasion, donnait quelques pistes et on pourrait croire qu’il a compris les risques qui guettent aujourd’hui le pays. Quand il commence à évoquer le besoin de fraternité et de travail pour progresser, sans doute fait-il allusion à ces déchirures que l’on peut voir dans le pays, avec un peuple aujourd’hui fait de rancune et d’intolérance, toutes choses qui ne peuvent lui permettre d’aller de l’avant. Il y a sans doute de quoi se préoccuper pour le pays.

Mais il ne s’agit pas seulement de comprendre une situation mais d’agir pour rapidement trouver les réponses qui puissent permettre d’aller à un apaisement des tensions et des colères. La fin de son discours, opportunément, finissait sur ces questions de justices qui sont les causes des plus profondes colères, interpellant les juges à se mettre au service du peuple et de son aspiration à une justice qui rassure l’ensemble des filles et fils du pays.

Les prochains jours, devront indiquer des signes de ce virage indispensable pour le pays.

Aïssa Altiné