J’ai suivi, par la voix des médias et des réseaux sociaux le 8e congrès ordinaire du Pnds Tarayya dont, enfin, vous avez dû céder, cette fois de façon formelle, la présidence du Comité exécutif national à Pierre Foumakoye Gado qui assurait déjà votre intérim à ce poste depuis de longs mois. Je dois vous avouer également que j’ai tendu mes longues oreilles et j’i compris que ce congrès sonne le glas de l’illusion que certains, à l’intérieurmême du Pnds Tarayya, ont entretenue sur un Bazoum Mohamed épris de souveraineté pour le Niger et déterminé à mettre un terme à la politique de l’autre, votre prédécesseur. Celle belle illusion, qui a fait rêver tant vos compatriotes, tant ils espéraient vous voir dans des habits hauts de gamme. Mais vous avez préféré ces vieux habits roses délavés et hors de mesure pour vous, le président de la République, tel que la Constitution en a prescrit le profil, les missions, les responsabilités et les devoirs. Soient-ils ceux qu’on vous a obligé à porter pour arriver là où vous êtes et le rester, je dois vous dire, encore une fois, que ces habits roses délavés ne vous conviennent pas. Vous les avez portés assez de temps pour ne pas les ranger dans vos armoires au bénéfice de ceux, plus magnifiques et valorisants, auxquels vous obligent vos fonctions de président de la République. Avec ce 8e congrès qui vous fragilise davantage dans vos velléités d’émancipation vis-à-vis de votre bienfaiteur, je me suis dit que vous êtes désormais condamné à faire pire que votre prédécesseur pour espérer rentrer à nouveau dans ses bonnes grâces. Vous êtes, comme on dit, sur la sellette et pour nombre de vos compatriotes, votre sort est scellé. Vous ne serez pas, disent- ils, le prochain candidat du Pnds Tarayya dans la course au fauteuil présidentiel. Pour autant, ils soutiennent que vous n’avez pas à vous plaindre, ayant été ce que vous avez, vous-même, dit n’avoir pas rêvé.

Vous savez, les Nigériens sont indécrottables. Ils ressassent l’occasion cette histoire de pièces d’état-civil qui a empoisonné votre vie lors de la dernière campagne présidentielle. D’aucuns estiment que n’eût été l’absence de ces valeurs-clés de notre société chez certains de vos alliés actuels, vous ne seriez sans doute jamais président de la République. Dans certains milieux, on parle même de reniement et de corruption, ce que, bien évidemment, j’ai réfuté avec vigueur, non sans avoir fait sourire mes vis-à-vis. J’ai beau expliqué que sans valeurs morales, l’homme politique est un monstre pour son pays et son peuple. Si vous aviez corrompu qui que ce soit pour bénéficier de soutiens politiques quelconques, dans un contexte où vous avez été contesté dans ce que vous avez de plus cher dans la course au palais présidentiel, ce n’est pas d’abord vous qu’il faut plaindre, ce sont ceux qui ont été corrompus.

Monsieur le “Président”

Votre parti est arrivé au pouvoir en avril 2011. Le Niger entier a connaissance de ce qu’a été les deux mandats de l’autre, en termes de scandales financiers, de violations constitutionnelles, de pertes en vies humaines, de confiscations de libertés publiques, d’arrestations d’opposants politiques, d’acteurs de la société civile et de journalistes, de dégringolade des secteurs sociaux de base, de politique antisociale, de corruption et de détournements des deniers et biens publics, d’impunité pour des terroristes, etc. Personne, y compris jusqu’au fin fond des brousses, n’ignorait la nature de votre régime et la gouvernance scabreuse qu’il a incarné. C’est pourtant au nom de tout ce mal fait au Niger et à son peuple que vous vous avez été adoubé par votre parti pour succéder à l’autre. Vous avez même poussé le rubicond jusqu’à insulter le peuple nigérien en proposant de vous faire élire sous le slogan « consolidons et avançons ».

Malgré tout, vous n’avez pas eu de mal à vous aliéner le soutien de certains leaders politiques qui ont alors placé l’intérêt général au rang de leurs derniers soucis. Vous n’avez, certes, pas un beau rôle, loin s’en faut. Cependant, comme le juge qui frappe plus sévèrement le receleur que le voleur, je serais tenté de coller une sanction plus sévère à ceux que vous avez pu embarquer dans votre affaire, ceux qui ont fait droit à vos arguments en ignorant royalement le cri de détresse du peuple nigérien.

Aujourd’hui, tout est derrière nous, non pas parce que nos compatriotes ont oublié, mais parce que le vin est tiré, il faut le boire. Dans les débats qui ont faits autour de ce 8e congrès du Pnds Tarayya, on vous présente comme une sorte d’otage qui a les mains et les pieds liés ; un otage qui a finalement admis et accepté sa condition. J’ai beau expliqué que vous êtes, l’autre et vous, complices jusque dans les gestes, ils ne veulent rien comprendre. Pourtant, depuis ce congrès, il n’y a plus à douter de votre complicité dans la gouvernance en cours. Le maintien prison des prisonniers politiques, l’insécurité qui persiste, les détournements et la corruption face auxquels vous avez déclaré forfait, etc., par rapport à tout, absolument tout, vous partagez la même vision et les mêmes objectifs. Depuis votre déclaration à propos de vos rapports avec votre prédécesseur, confirmés par ailleurs par l’autre lors du récent congrès du Pnds Tarayya, aucun Nigérien ne doit plus vous attribuer ce que vous ne méritez pas.

Monsieur le “Président”

Le gros nuage que vous avez su entretenir, un moment, sur vos desseins réels pour le Niger et son peuple est à présent dissipé. Plus aucun compatriote ne sera abusé par vos discours que certains disent insipides. Ne vous fatiguez pas à chercher à rouler vos compatriotes dans la farine, c’est inutile. Sortez du bois, comme on dit et assumez-vous ouvertement comme l’autre le faisait.

Toute chose, en dehors du pouvoir divin, a une fin. Encore une fois, comme je le rappelais à l’autre de temps à autre, je voudrais vous dire que « l’homme n’est qu’une misérable petite moisissure de la terre » et qu’il devient effectivement misérable lorsqu’il lui arrive de se prendre pour ce qu’il n’est pas. Le pouvoir d’Etat, de mon point de vue, n’est rien d’autre que de la servitude à l’endroit de son peuple. Lorsqu’on homme politique s’enrichisse au détriment de son peuple en le dépouillant, en l’appauvrissant pour le rendre misérable, Il n’est pas moins détestable que ces criminels qui le massacre pour s’arroger ses terres.

Monsieur le “Président” Demain appartient à Dieu. C’est autant vrai pour ceux qui s’en remettent à Dieu que pour ceux qui pensent être dotés de pouvoir pour tout faire selon leurs attentes et à leur guise. Moi, j’ai foi en Dieu et je sais que les épreuves n’ont jamais anéanti totalement un peuple. Les voies du Seigneur sont impénétrables. Que Dieu bénisse le Niger et son peuple !

Mallami Boucar