L’égoïsme politique du PNDS Tarayya, depuis qu’il gère le pouvoir, est connu de tous. Ses leaders ne pensent qu’à eux et à leurs famille, très peu au Niger et aux Nigériens. Il veut tout à lui seul et on l’a compris car il venait au pouvoir, non pour construire le pays, mais pour aider, par le favoritisme et les passe-droits, à inventer une nouvelle bourgeoisie, un choix tout à fait irrationnel et contraire aux principes du socialisme qui se veut plutôt enraciné dans le peuple où il puise sa raison d’être et les motifs de sa foi politique. Il a suffi qu’Issoufou arrive au pouvoir pour qu’on se rende compte qu’il n’a rien de socialiste, que sa religion politique trouve son essence dans un égo surdimensionné, non dans quelques convictions doctrinaires. Conscient qu’il n’est pas pour autant enraciné dans le peuple qui s’est toujours méfié de ses discours populistes, il a su user de rapprochements et d’amitiés circonstanciels, calculés et opportunistes pour arriver au pouvoir. En 2011, il va sans dire que sans le soutien déterminant de Hama Amadou et de son parti, le Moden Fa Lumana, qui avaient pourtant un autre choix à faire mais qu’ils s’étaient défendu de faire pour donner des chances à la cohésion nationale, jamais donc, sans ce soutien précieux – et Issoufou ne peut dire le contraire en 2011 – ce PNDS ne peut arriver au pouvoir. Du reste, les plus raisonnés du parti le savent et le reconnaissent même si aujourd’hui, la parole d’aucun d’entre eux ne peut compter. Ne pouvant pas accepter qu’un allié lui dise les dérives de sa gouvernance pour l’alerter sur ce qui ne se doit pas, le leader du Moden Fa Lumana dont le crédo est de ne pas trahir le pays, ne s’était alors jamais tu, et a cru aider son partenaire de l’époque en lui disant, du haut de sa riche expérience de la gestion de l’Etat, toute la vérité sur sa gestion, futelle celle qui fâche car, on le sait aussi, le vrai ami, est celui-là qui est capable de vous tenir un langage de vérité pour ne pas vous tromper, ne se contentant pas que de « manger » avec le système en vous distribuant des éloges gratuits, hypocrites. Et depuis le divorce avec le pouvoir des socialistes, le parti et ses militants – si ce n’est quelques ventres mous qui avaient voulu vendre le parti et qui se sont vendus, troquant la part reniée de leur âme, le parti a respecté cette ligne responsable. Et depuis que n’avaient pas subi Hama Amadou et son parti, oublieux de ce que sans eux, jamais, ce PNDS, ne peut arriver au pouvoir pour finalement s’y maintenir sans la légitimité nécessaire, se débrouillant à conserver le pouvoir en volant des élections, et en terrorisant un peuple qu’il ne peut convaincre à l’aimer par le bien. Et ce Moden Fa Lumana, dignement, s’est assumé, vivant dans sa chair toutes les brutalités d’une stigmatisation qui ne saurait trouver son fondement que dans l’adversité politique. Les Nigériens l’ont aussi compris et on comprend qu’en sortant du pouvoir, l’homme qui chante pourtant qu’il n’a fait que du bien ne trouve dans le pays dont il s’était détourné que des portes et des coeurs fermés, les Nigériens s’étant dégoûtés de son leadership et de sa gouvernance. Du reste, il en a avait eu un avant-goût de ce rejet quand, installé à quelques encablures de la corniche Kombo, il s’est permis par quelques fantaisies une promenade de santé dans les alentours où le peuple de Yantala Ganda lui fit sa fête, contraint de renoncer à sa randonnée, rebroussant chemin. Or, combien d’autres anciens présidents le Niger a connus pouvant aujourd’hui et toujours se pavaner dans le pays, marchant avec le peuple, sans rien craindre d’un peuple qu’ils ont servi ? Au fil des jours, les Nigériens commencent par comprendre la nature des dirigeants du PNDS du moins ceux qui sont de la mouvance d’Issoufou et qui peuvent avoir d’autres motivations qui justifient leur engagement politique, et surtout, surtout les ardeurs vengeresses qui caractérisent certains règlements de compte auxquels le régime des camarades s’était livré, harcelant et blessant des hommes, excluant et terrorisant certains Nigériens qui doivent payer pour leur différence, leur refus de s’aliéner à son pouvoir. Après le Moden fa Lumana, d’autres, fatigués d’attendre à l’opposition, avaient aussi été tentés par l’aventure avec ce PNDS, et ils partirent, souvent malgré un certain discours qu’ils pouvaient tenir en d’autres temps contre le parti et contre sa gestion : ils avaient envie de manger, et tant pis pour leur réputation ; ils partaient encombrer la gamelle rose, pour se contenter de repas frugal, de cette part dérisoire que le parti laisse à ceux qui sont ses amis, incapables de résister à l’opposition. Mais déjà, en s’octroyant au moyen d’élections qui sont contestées de l’intérieur même du pouvoir notamment par certains alliés une majorité que rien ne peut justifier. Ces alliés serviles se sont fait avoir, car aujourd’hui, comme nous le soulignions déjà, c’était pour ne pas avoir besoin d’un autre pour gouverner que le PNDS se fabriqua cette majorité artificielle, mais rapprochant du pouvoir, conscient de son défaut de légitimité, certains hommes politiques et cela afin de s’éviter autour du pouvoir trop de gueules bavardes, trop de contestations, trop d’opposants. Et sur ce plan, le PNDS a réussi son coup car comme le dit l’adage « la bouche qui mange ne parle pas ». Et même maltraités, ses alliés douloureux, ne peuvent oser porter une voix pour faire entendre leurs malaises, leur mécontentement que l’on sait pourtant réel.

Ils étaient donc partis nombreux, comme mouches agrippées au parfum du sucre, espérant chacun de son allégeance calculée et intéressée, quelque réussite sociale et politique. La stratégie depuis Issoufou, on la connait : on fait manger ou on laisse des gens manger et lorsqu’ils se seront compromis, on peut les tenir par les couilles, ne pouvant avoir aucune liberté pour rester dignes, obligés de subir dans la torture d’un allié sadique qui n’a que faire de la dignité de l’autre. Aujourd’hui, dans la mouvance, ne pouvant voir le faste auquel ils rêvaient, tous, contentés de strapontins, s’ils ne sont pas tout simplement oubliés, martyrisés dans la condition d’un Fama, sont fanés, tristes et malheureux à ne plus comprendre ce qui leur arrive quand ils peuvent se rendre compte que par leurs calculs alimentaires, ils se perdaient, ils se sont perdus. Trop de malaises à la Renaissance Pour arracher Seini Oumarou à son combat à l’opposition, comme à un Amadou Salifou en d’autres temps où il devrait être utilisé contre ses camarades, par la promesse du même poste juteux concédé dans les commerces politiques du PNDS, il finit par faire le choix de la trahison, abandonnant son combat et ses camarades politiques. Mais ceux qui le poussaient dans cette voie du déshonneur savaient que ce n’était pas pour lui laisser les pleins pouvoirs pour gérer la représentation nationale. Et quelles frustrations n’avait-il pas subies depuis qu’à la faveur de l’infamie, il accéda à ce « trône » farfelu dans lequel, Hama Amadou, lui, n’avait jamais accepté d’être manipulé, pouvant du haut du perchoir, tenir un discours que les Nigériens écoutaient avec ferveur, disant des vérités cinglantes, trop gênantes pour des gens qui peuvent alors savoir, mais s’en fichant, qu’ils ne gouvernent pas bien, dans la vérité. Que n’avait-on pas fait subir à Seini Oumarou, incapable de lever le petit doigt quand d’autres, autour de lui, presque pour le surveiller, doivent lui imposer tout, ne pouvant avoir les coudées franches pour agir au nom de l’institution qu’il est censé incarner dans sa diversité, au nom de tous ? Ceux qui, à son ombre, sont appelés à travailler avec lui dans le cabinet, savent toute l’humiliation qu’ils vivent, abandonnés sur les carreaux, manquant de tout, jusqu’à leur fierté.

D’autres sont complètement oubliés, ruminant depuis de longs mois devenus difficiles, les douleurs de l’abandon et de la marginalisation. Le PNDS, n’avait besoin d’eux que pour les additions qui puissent justifier la victoire qu’il préparait, n’ayant jamais voulu partager une parcelle du pouvoir avec un autre. Il voulait tout à lui tout seul. C’est pourquoi, s’arrangeant une majorité contestable et même contestée par certains alliés, il avait voulu ce coup K.O. qu’il ne pouvait pas réussir car, il sait bien que dans la configuration actuelle, aucun parti ne peut seul prendre le pouvoir. Cet échec explique d’ailleurs le faux sur lequel Issoufou s’était arrangé à se donner une majorité pour gouverner seul, sans avoir besoin des autres partis politiques. Mais le destin s’y est opposé.

Grincements de dents…

Beaucoup de ceux qui ont soutenu Bazoum Mohamed dans sa campagne sont aujourd’hui mis en marge du pouvoir, n’étant ni consultés pour la gestion du pays, et n’ayant ni quelques positions de confort pour avoir des responsabilités à assumer dans le système. Certains sont même au bout de l’explosion quand, il y a quelques jours, Mamane Hamissou sortait sur les médias pour dire la colère de certains alliés et notamment ceux de la première heure à qui ceux de la 25ème heure peuvent ravir la vedette, ayant les faveurs du régime pour rentrer au gouvernement quand eux sont condamnés à l’errance. En vérité, Hamissou n’est pas seul mais seul lui pouvait avoir le courage d’oser, à ses risques et périls, cette communication par laquelle il exprime toute sa déception face à l’ostracisme dont ils sont victimes à l’intérieur d’un pouvoir qu’ils ont aidé à justifier – pas à gagner – une victoire contestée.

Il n’est pas seul et peut-être que cette parole osée, pouvait aussi plaire à certains de ceux qui ont soutenu et qui sont aujourd’hui dans la boue. Que deviennent Salah Habi, Albadé Abouba, etc., qui soutenaient depuis des années ?

Leurs rêves se sont brisés : personne ne peut aujourd’hui avoir besoin d’eux après qu’ils aient pu jouer ce pourquoi le système les employait. Alors qu’on fait ministres d’autres qui ont pris le train en marche, pourquoi eux doivent encore attendre l’ascenseur qui ne revient pas ? L’amertume est profonde chez ces alliés mis à la retraite politique quand, les vieux loups du parti au pouvoir ne peuvent connaitre la même mise à la retraite à laquelle les autres ont été contraints.

Tous les hommes politiques du Niger peuvent aujourd’hui comprendre que le PNDS ne sait pas respecter l’autre et qu’ils gagneraient mieux à se comporter plus dignement.

Alpha