La pratique de concassage sur laquelle l’ex-président Issoufou Mahamadou a bâti son empire est en train d’atteindre aujourd’hui sa vitesse de croisière. Résultat : l’opposition politique nigérienne bat des ailes et elle ne représente plus grandchose face à la coalition voulue ou forcée formée par les partis de la majorité au pouvoir. Rappelons que les succès de cette pratique sont en grande partie dus aux fondements de notre vision politique qui repose sur le captage des individualités pourvoyeuses d’électeurs. En effet, à cause de leur influence reposant sur leur richesse ou leur notoriété sociale (membre de chefferie, leader d’opinion confirmé…), certaines personnalités sont devenues très prisées au sein des formations politiques. Avoir de telles personnes au sein de sa formation politiques constituait un moyen certain de mobiliser plus d’électeurs car la voix de ces personnes porte. Autre facteur, la capacité de ces personnalités à distribuer de l’argent les a rendues de plus en plus influentes, incontournables pour la mobilisation des militants. D’où l’aura grandissante qu’elles ont au sein des formations politiques. Ainsi de cet engouement des politiciens autour de ces hommes.
L’ère de concassage initiée par les formations politiques et exacerbée sous le règne du président Issoufou Mahamadou est en train d’être continuée par son suspenseur Bazoum Mohamed, au point de constituer l’une des actions les mieux réussies par la Renaissance. De nos jours, les individus les plus ancrés dans leur formation politique d’origine ont été débauchés par le PNDS-Tarayya à son profit. Le dernier exemple est celui de Doudou Rahama, compagnon de longue date de l’ex-président Mahamane Ousmane. Personne ne présageait d’un tel état de fait. Plusieurs cas peuvent être cités en exemple dans les autres formations politiques. Des individus ayant cédé au pouvoir de l’argent ou à l’usure du temps sont en train de rejoindre le camp du PNDS-Tarayya au point où la politique du pays semble naviguer vers la création d’un parti unique. Est-ce le dessein de départ entretenu par le Pnds ou une heureuse circonstance au service du parti rose ? Aujourd’hui, seul le président Issoufou Mahamadou pourrait donner une réponse objective à cette option. Pourtant, tous s’accordent à reconnaître que les différents Actes de la Renaissance n’ont été que des fiascos de gouvernance, des ratés qui n’ont eu pour résultat que le saccage des ressources du pays. Exemples à l’appui, l’on continue chaque jour à enregistrer des cas de détournements monstres de deniers publics. De la hiérarchie à la base, des militants et autres pontes du PNDS-Tarayya et des partis de ses alliés sont souvent trempés dans des malversations flagrantes avec des preuves palpables. On peut citer le cas des détournements au ministère de la défense où les premiers responsables sont cités dans des malversations sur les commandes d’infrastructures militaires. Aujourd’hui c’est vers la BAGRI que les regards sont tournés avec des actes de détournements qui étonnent plus d’un nigérien.
Comment comprendre que pendant que des nigériens sincères décrient le bradage des ressources nationales, des politiciens qui se disent soucieux de l’avenir du pays se désolidarisent des pôles de contestations pour rallier la cause des malfaiteurs ? Certes on a coutume de dire que chaque individu sur cette terre a son prix ; néanmoins, pour quelqu’un qui a participé à la création d’une formation politique avec des idéaux de rendre service au peuple, la taille du prix ne saurait occulter la mission qu’il s’est fixée au départ. Quel que soit le prix qui lui est proposé, l’homme politique ne doit pas oublier ces moments solennels où il est parti s’attirer la sympathie des populations avec des discours huilés. Les moyens s’effritent, les événements passent mais ils laissent au passage une histoire qui colle aux individus. Du reste, il y en a qui s’en moquent, qui ne soucient absolument pas de leur dignité. Malgré tout, l’histoire politique est comme la roue de l’Histoire et chez nous, une saison ne dure que cinq petites années. Ceci dit, que diraient tous ces gens qui se retrouveraient demain face au peuple pour demander un choix autre que le Pnds ? Soit ; à l’allure où vont les choses, toutes ces personnes ne manqueront pas de se prononcer au profit du PNDS-Tarayya ; un regretté homme politique disait qu’il avait atteint un point de non- retour, une étape où la volte-face n’est plus possible. Où se trouve-t-il aujourd’hui ? Il gît loin de tout ce tumulte, dans son dernier retranchement de nonretour où il répondrait du double langage tenu aux concitoyens pour les embarquer et orienter vers la mauvaise destination ; une destination (Rappelez-vous bien) qui n’a duré que l’espace de six (06) mois.
A évoluer de a sorte, nous nous retrouverons à plébisciter un homme et à travers lui une formation politique qui n’a servi aucun croquant à son peuple douze années durant. Cela prendrait l’allure d’un parti unique. Quelle alternative ? D’ores et déjà avec les quelques voix courageuses qui s’arc-boutent dans leur position de dénonciation, ces gens n’en démordent pas dans leurs actes ; à quoi allons- nous assister si tous se retrouvent derrière eux ? Quel avenir faudrait-il désormais envisager pour ce pays dont tous les voyants annoncent une rayonnante destinée? Allons-nous croiser les bras pour que toutes ces richesses et opportunités mises à jour soient orientées vers le débauchage des militants ? Il y a quand même mieux à faire pour ce Niger qui est devenu le pays prisé de la communauté internationale, notamment les pays membres de l’OTAN. Pour le rôle de larbin des occidentaux et de délateur que nos autorités nous ont imposé vis-à-vis des occidentaux, on note une grande mobilisation de ces nations pour notre cause ; c’est notre salaire et nous nous devons d’en faire un bon usage. Malheureusement, tout ce ballet diabolique des pourvoyeurs de capitaux risque de ne servir que les politiciens véreux alors que c’est la dignité du peuple nigérien dans sa globalité qui a été vendue et vilipendée. Où attendons- nous que la solution nous vienne toujours de l’extérieur ? Nous avons besoin d’un sursaut national pour avoir d’abord une compréhension commune du drame qui se joue sur notre nation. Déjà isolé dans la pratique à cause de son option d’accueillir les forces de l’OTAN chassées du Mali, notre peuple est exposé aux détournements en tout genre par des individus véreux boulimiques en diable. Ils sont insatiables et jamais ils ne s’arrêteront d’eux-mêmes pour prendre la mesure de leurs forfaits. Il appartient au peuple de consentir tous les sacrifices nécessaires pour se tirer du gouffre vers lequel on le traîne inéluctablement. A bon entendeur salut.
Amadou Madougou